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Region bruxelloise: Lancement de formations de médecins généralistes pour lutter contre l’excision

La secrétaire d’Etat bruxelloise à l’Egalité des chances Bianca Debaets a présenté mardi matin, en collaboration avec le Groupe pour l’Abolition des Mutilations sexuelles féminines Gams-Belgique, le centre de référence juridique relatif aux mutilations génitales féminines Intact et le Centre médical d’Aide aux Victimes de l’Excision Cemavie, une nouvelle formation à destination des médecins et du personnel soignant afin de renforcer l’accueil et la protection des victimes potentielles de mutilations génitales.

Le moment n’a pas été choisi au hasard: celui des vacances et du retour des jeunes filles dans leur pays d’origine.

La formation sera dispensée sous forme de 3 modules en français et 3 en néerlandais. Ces formations aborderont les aspects culturels expliquant la pression sociale ainsi que les aspects médicaux qui incluent les méthodes d’examen, les traitements possibles ou les personnes vers qui se référer.

Des situations réelles vues en consultation seront données en exemple. Une présentation juridique sera également faite. Une loi belge contre l’excision a en effet été adoptée en 2001. Depuis 2013, la transposition en droit belge de la directive européenne «Qualification» de 2011 permet notamment que la prise en considération de la protection des mineures menacées d’excision dans les demandes d’asile.

Des kits de prévention seront distribués aux médecins généralistes. Ils comprennent entre autres un modèle d’engagement des parents à ne pas exciser leur enfant ou encore une échelle de risque de 1 à 5, avec les conseils nécessaires en fonction du niveau évalué. Si le dialogue n’est plus possible, les médecins pourront alerter les services de la jeunesse pour essayer d’empêcher l’accès au vol.

Selon l’étude commanditée par le SPF Santé publique sur base des registres de population, la Belgique compte plus de 48.000 femmes et jeunes filles originaires d’un pays où l’on pratique traditionnellement la mutilation génitale. Environ 13.112 d’entre elles ont «très certainement» été excisées (situation au 31 décembre 2012). Le phénomène a doublé en 5 ans (6.260 au 31 décembre 2007). A Bruxelles, 4.500 jeunes filles sont excisées et 1.500 couraient le risque de l’être en 2013, contre 2.000 et 1.000 en 2008.

«On ne peut pas oublier que le problème est aussi présent chez nous, et particulièrement à Bruxelles», défend Bianca Debaets. «Comme le phénomène prend de l’ampleur, on a voulu agir au niveau de la formation des médecins.

Une femme excisée de 36 ans, Zahra, a témoigné de la récurrence d’infections et de l’importance de sa consultation avec un généraliste dans la compréhension de ses séquelles.

Cémavie a déjà effectué, depuis sa création en 2014, 15 reconstitutions du clitoris, 3 désinfibulations et 3 autres opérations de la vulve.

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