Chastre: Guy, condamné à 25 ans, se voit offrir une seconde chance grâce aux chiens du refuge Sans Collier


Condamné à 25 ans de prison en 2007 pour un homicide commis deux ans plus tôt, il travaille depuis fin avril au refuge de l’ASBL Sans Collier, à Chastre. Toute la semaine, excepté les week-ends, il s’occupe des chiens de l’association. Et sa sortie, intervenue près de dix ans après les faits, c’est uniquement à cette mission de bénévolat qu’il la doit. « Je devais trouver une occupation pour que mon plan de reclassement soit accepté. Mes demandes, y compris au sein d’organismes de formation, m’ont toutes été refusées. J’ai donc poursuivi mes recherches en m’orientant vers les associations qui travaillent avec des bénévoles. Le tribunal d’application des peines était d’accord. C’est ainsi que je suis tombé sur Sans Collier. »
Guy se sent bien au refuge. « C’est difficile d’expliquer ce que je ressens mais je me sens utile. Et les chiens me le rendent bien ! Pendant des années, en cellule, je me suis demandé à quoi j’allais bien encore pouvoir servir. » Et d’ajouter : « Ici, j’oublie mes problèmes. » Même ceux du passé ? « On ne peut pas oublier ce que j’ai fait et je ne voudrais pas l’oublier car c’est bien trop grave ! Je suis conscient que j’ai pris la vie d’un homme et si je pouvais revenir en arrière pour tout effacer, je le ferais. Je sais aussi que j’ai déçu beaucoup de personnes, à commencer par ma famille et mes amis. Ma fille aussi, je l’ai abandonnée en quelque sorte… Tous ces gens n’avaient rien demandé », se désole le bénévole.
Si Guy se livre et ose se dévoiler à ce point, c’est parce qu’il souhaite que son expérience puisse servir à d’autres détenus. « Je voudrais que mon témoignage ouvre des portes vers le travail avec les animaux, j’aimerais que mes propos franchissent le seuil des prisons et que les animaux soient plus souvent intégrés dans des projets de réinsertion. Enfin, je veux montrer par mon expérience que ça vaut la peine de se battre pour s’en sortir. Même si c’est difficile ! Bien sûr, il faut en avoir la volonté… Et accepter les faits que l’on a commis. J’en ai croisé beaucoup qui n’arrêtaient pas de dire qu’ils n’avaient rien fait… Il faut assumer ses erreurs. Personnellement, je pense avoir payé pour les miennes. »