C'est un long interrogatoire qui est en cours devant la cour d'assises de Mons. Le président Philippe Morandini fait, patiemment, relater à Steven Daubioul ce qu'il a fait subir à ses différentes victimes depuis 2005. Le jeune homme est en aveux pour certains faits, mais insiste: "Je ne comprends pas. Je suis gentil, serviable, je ne sais pas ce qui m'a pris".
"J'ai du mal à m'expliquer, j'ai honte. Je suis quelqu'un de gentil et serviable. Je ne comprends pas comment j'ai commis des actes aussi affreux" dit-il d'emblée. En ce qui concerne l'assassinat d'Emilia Liétard, poignardée le 20 juin 2013, il précise: "J'ai eu une pulsion sexuelle, j'ai pensé à elle, j'ai pris un couteau et je suis allé jusqu'à son appartement. Elle me connaissait et elle m'a ouvert la porte. Mais quand j'ai essayé de l'attraper, elle a crié. Alors, j'ai paniqué et je l'ai frappée. En rentrant chez moi, j'ai appelé mon pote Andy pour jouer à la playstation. On a entendu la police et l'ambulance arriver, Andy m'a envoyé un message pour me dire qu'une vieille dame avait été agressée, je lui ai répondu: "c'est dégueulasse".
Il faut des mois avant que l'ADN de Daubioul soit identifié, mais il n'avoue toujours pas. "J'avais honte". Il faudra attendre janvier 2014 pour obtenir des aveux: "J'avais un trop plein, il fallait que je parle". Crédible? Il admet lui-même qu'il n'aurait jamais évoqué spontanément sa première victime, Concetta Tarabella, si son ADN n'avait pas été relevé sur place. Et il n'aurait jamais avoué les faits de moeurs commis sur son filleul de 5 ans si on n'avait pas découvert des vidéos compromettantes dans son GSM.
Alors, oui, des aveux, mais à dose homéopathique et de manière fort opportuniste.