Au début de chaque année scolaire, l’Exécutif des Musulmans de Belgique propose des professeurs pour assurer les cours de religion islamique dans les écoles où ces cours sont disponibles. Pour l’enseignement communal de Chaudfontaine, en 2010, c’est Meryem qui est proposée à la désignation. La dame porte le voile et refuse de l’enlever. Le conseil communal, alors chapeauté par le bourgmestre Daniel Bacquelaine, devenu depuis ministre fédéral des Pensions, refuse sa désignation, invoquant le règlement de travail du personnel de la commune, qui exige la « neutralité idéologique, politique, philosophie et religieuse », et le fait que « le port de tout signe ostentatoire d’appartenance politique, idéologique ou religieuse leur est interdit », tant dans leurs fonctions à l’école qu’en dehors. L’enseignante part alors donner cours dans une autre école.
« Pas bon pour les élèves »
Trois ans plus tard, l’histoire se répète. Meryem est désignée par l’Exécutif des Musulmans et la commune invoque à nouveau son règlement du personnel. Mais l’enseignante ne veut pas en rester là cette fois. Elle fait appel à son syndicat, la CSC, qui se voit répondre par la commune qu’« il n’est pas bon pour les enfants de nos écoles d’être en contact avec une personne qui porte le voile islamique, symbole de la soumission de la femme à l’homme ».
La dame lance alors un recours au Conseil d’État. Et ce dernier a donc été dans son sens.