En plus de vingt ans de carrière, Vincent Poitier a été témoin de morts violentes. Il a décidé de compiler 160 décès sur lesquels il est intervenu dans un livre, dont il publie des extraits sur son blog. Fatigué de ces atrocités, il espère changer de métier pour devenir chroniqueur.
Voilà quatre ans que Vincent Poitier, inspecteur de police à Huy, écrit. Dans un recueil intitulé « La mort dans l’âme », il compile les décès qui l’ont marqué dans ses 21 ans de carrière. 160 morts sont rapportées dans son livre, dont la grande majorité a eu lieu à Huy. « En 1999, je me souviens du premier pendu que j’ai vu, dans les bois », raconte le policier. « Il fallait reconstituer sa mort : voir s’il avait des tickets de train dans sa poche, s’il était décédé depuis longtemps ou non, mais également s’il s’agit réellement d’un suicide ». Une analyse à faire rapidement, alors que l’on a en face de soi un cadavre. « On sent sa raideur, on voit son visage congestionné », décrit Vincent Poitier.
Autre histoire, cette fois en 2001. « C’était un homme coupé en deux par une voiture qui a percuté un poteau », explique Vincent Poitier, qui a rédigé ses souvenirs spontanément, sans avoir recours à des notes. « Je me souviens de tous les détails. Il y avait une longue série de poteaux, et il a fallu que cette voiture rentre dans celui-là en particulier ».
L’inspecteur explique être fasciné par la mort, qui a toujours avoisiné sa route. « C’est dingue de se dire qu’on voit des personnes dont la complexité de l’âme et la vie quittent un corps en l’espace d’une seconde », dit-il. Une atmosphère mortifère qui commence à peser sur ses épaules.
Découvrez la suite de l’entretien avec l’inspecteur de police Vincent Poitier et des extraits de ses récits dans la Meuse Huy-Waremme de ce jeudi.