Le cycliste nandrinois Antoine Demoitié, fauché en pleine course à Gand-Wevelgem, est décédé



(Photo : Antoine Demoitié lors de l’E3 Harelbeke - Photo News)
Les circonstances précises de l’accident restent à déterminer mais c’est la fatalité que retiennent les observateurs. « J’ai vu une lourde chute devant moi, je n’ai pu l’éviter, j’espère que tout va bien pour tout le monde », postait dimanche soir Mark Renshaw, de l’équipe Dimension Data sur les réseaux sociaux. Un autre que Demoitié aurait pu être là. La moto aurait pu passer à côté. Le Liégeois aurait pu tomber dans un fossé et se relever sans une séquelle. Mais voilà, c’était lui, ce jeune homme au visage d’ange dont le calme, l’intelligence et la sérénité avaient frappé tous les observateurs dès ses débuts, alors qu’il s’était rapidement distingué par une pointe de vitesse appréciable et un sens évident de la course.
De l’UC Seraing à Wanty-Groupe Gobert
Antoine Demoitié a débuté le cyclisme en compétition à l'UC Seraing. Le Nandrinois s'est lancé dans la catégorie Espoirs au Pesant CL (2009-2010) avant de devenir stagiaire et d'intégrer (2010-2011) le Pôle Continental Wallon de Pascal Pieteraerens. En 2012, il est recruté par Idemasport-BioWanze, l'équipe espoirs de Christophe Brandt avec laquelle il remporte six victoires et décroche un contrat professionnel.
Défendant le maillot de Wallonie-Bruxelles de 2013 à 2015, toujours sous l'égide de Christophe Brandt, Antoine Demoitié a notamment remporté le Tour du Finistère (2014) en solitaire. Parvenant à confirmer sa pointe de vitesse notamment sur la Wanzele Koerse et au Circuit des Ardennes, le Liégeois a été recruté, l'automne dernier, par la formation continentale professionnelle belge (D2) Wanty-Groupe Gobert. Demoitié avait encore fait briller le maillot de l’équipe dirigée par Jean-François Bourlart au GP E3-Harelbeke, vendredi, au prix d’une échappée flamboyante malgré la rivalité de ténors impressionnants. Le coureur apprenait vite mais sans brûler les étapes. Il était promis à un bel avenir avec la reconnaissance de ses pairs et de ses dirigeants.
Il laisse surtout une famille dans le désarroi dont sa jeune femme, Astrid, qu’il avait épousée l’automne dernier à Nandrin, son village natal. La mort en course est un drame qui terrorise les coureurs dès qu’ils montent sur leur machine. Elle relance le sujet sur la sécurité et sur le nombre de véhicules motorisés. Une enquête est ouverte par la gendarmerie française selon la procédure classique dès lors qu’il y a eu décès sur une route quand bien même il s’agissait d’une course cycliste.