Pecq: son arme historique confisquée par la justice tournaisienne


Passionné d’histoire davantage que d’armes à feu, Michel Debailleul en possède pourtant deux : la première est un Colt 357 Magnum qu’il utilise pour pratiquer le tir sportif sur les conseils d’un ami ; la seconde est un pistolet 9mm GP Capitan, une arme commémorative à laquelle il accorde une valeur surtout sentimentale.
Et c’est justement pour ce second « objet » de collection que le bât blesse : il refuse de s’en séparer et surtout « qu’on la confie à une collection privée », s’indigne-t-il. « Je pourrais au moins choisir moi-même à quel musée la confier ! ». Mais mardi, la justice tournaisienne en a décidé autrement. Si Michel Debailleul a bénéficié d’une suspension du prononcé pour les charges retenues contre lui, à savoir la détention d’armes sans autorisation, par contre, ses deux armes ont été confisquées. « Mon Colt Magnum, cela m’est égal », avoue-t-il.
C’est d’ailleurs Michel Debailleul qui, en détresse psychologique à l’époque, a préféré le remettre lui-même à la police. Par contre, se séparer de son arme de collection lui fend le cœur : « Il n’en existe que 100 et d’après le rapport d’un spécialiste de Pecq justement, 68 seulement se trouvent en Belgique dont un au Musée de la Guerre de La Roche », précise le Tournaisien. « Ce pistolet créé à Herstal pour commémorer les 50 ans de la guerre 40-45 me permet de participer, à ma façon, à cette impérative nécessité du devoir de mémoire ». Une sensibilité que Michel Debailleul avoue avoir héritée de ses deux grands-mères qui avaient, elles, connu la guerre : « Chaque fois que je procède à l’entretien minutieux de mon GP, je me remémore les longues conversations avec mes deux grands-mères », ajoute-t-il.
Alors, bien sûr, Michel ne nie pas que les attestations en sa possession étaient effectivement dépassées. « J’ai connu de grands déboires sentimentaux et j’ai eu un passage à vide », avoue le Tournaisien. C’est ce « passage à vide » qui explique, selon lui, sa détention « sans autorisation ». « Entre 2006 (NDLR : date de la nouvelle loi) et les années qui ont suivi, je n’ai pas eu le moindre répit et il m’était impossible de suivre l’actualité en permanence évolution quant à la détention des armes à feu ».
Par ailleurs, ce qui le heurte c’est que le caractère précieux de l’arme est remis en cause : « La non-restitution de mon pistolet est due non à mon ignorance de la loi mais bien à la soi-disant absence de valeur de celle-ci », regrette-t-il. « Or des recherches sur internet m’ont fait tombé sur un exemplaire mis en vente au Luxembourg en 2012 aux enchères pour un prix de départ de 7.500 € ». Michel espérait la restitution de cette arme dont il ne s’est jamais servi et dont il ne possède même pas les munitions. Il veut faire appel pour obtenir gain de cause.