Marc Brisy, directeur de la prison de Lantin, tire la sonnette d’alarme: "On est dans une situation globale de danger de mort"


Au niveau humanitaire, c’est catastrophique. Des personnes sont enfermées depuis 18 jours (soit depuis le début de la grève des agents à ce vendredi, NDLR) dans 9m², parfois à deux, sans sortie hormis une douche ou un coup de téléphone de temps à autre. Il n’y a pas moyen pour les détenus de faire un foot, de discuter. La tension monte de plus en plus et elle se manifeste.
La police et les militaires sont plutôt là pour la surveillance. Arrivez-vous toutefois avec la quinzaine d’agents, à assurer quelques tâches ?
Nous parvenons à assurer quasi 100 % des besoins au niveau médical. Nous sommes à 85 % pour la nourriture, puisque nous distribuons les trois repas de la journée en même temps, à midi. Nous avons donné la TV à tous les détenus et on leur a également distribué du tabac. En fait, nous sommes confrontés à trois gros problèmes. En un, l’hygiène, puisque les draps et le linge de corps n’ont pas été changés depuis 20 jours. En deux, le fait qu’il n’y a pas de possibilité pour les détenus de prendre l’air, de se parler. Enfin, trois, les contacts avec les familles. Ce dernier point est essentiel car c’est l’un des facteurs clés pour maintenir le calme dans la prison habituellement.
Craignez-vous que la situation n’empire encore ?
Je crains des incidents graves. Des suicides de détenus, des agressions de membres du personnel. Et puis, quid du matériel : parviendra-t-on à tout remplacer ? Il ne faut pas non plus négliger l’aspect sécuritaire et les risques d’évasion qui y sont liés. On est vraiment en situation de danger de mort, de manière générale.
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