Camille Lacourt: «Sun Yang, il pisse violet»
Le Français Camille Lacourt, cinquième de la finale olympique du 100 m dos, n’a pas du tout apprécié de voir gagner sur 200 m libre le Chinois Sun Yang, contrôlé positif en 2014, lundi à Rio. « Ca me donne envie de vomir. Sun Yang, il pisse violet », a-t-il lancé au micro des radios françaises, à propos du Chinois, suspendu trois mois après un contrôle antidopage positif en 2014, et dont la présence dans le bassin suscite les critiques de certains de ses adversaires.
« Quand je vois le podium du 200 m nage libre, ça me donne envie de vomir. Je préfère retenir cette foule qui a crié quand on est rentré dans ce bassin olympique qui est génial », a poursuivi Lacourt.
« Je suis très triste de voir mon sport évoluer de cette façon. J’ai l’impression de voir de l’athlétisme avec deux ou trois dopés dans chaque finale. J’espère que la Fina (Fédération internationale de natation) va vite réagir et arrêter ce massacre parce que ça devient triste », a-t-il encore regretté.
Lacourt, vice-champion du monde 2015 du 100 m dos, a terminé cinquième de la finale olympique, remportée par l’Américain Ryan Murphy, devant le Chinois Xu Jiayu.
« Ça me déplaît d’être battu par un Chinois », a ajouté le Français.
Lacourt n’est pas le premier à critiquer ouvertement Sun. Avant de battre le Chinois pour le titre olympique du 400 m nage libre samedi, l’Australien Mack Horton avait déclaré à son sujet : « Je n’ai pas de respect pour les dopés. »
Le cas Efimova fait également débat
La jeune Américaine Lilly King a empêché que la saga Yuliya Efimova ne prenne un tour embarrassant en remportant lundi le titre de championne olympique du 100 m brasse devant celle qui est devenue l’ennemi public numéro un dans le bassin de Rio.
Pour ses premiers jeux Olympiques, King a résisté jusqu’au bout au retour canon de la très controversée Efimova, repêchée in extremis pour les Jeux de Rio malgré le scandale de dopage organisé en Russie, et s’est imposée en 1 min 04 sec 93 avec 57/100 d’avance sur la Russe. « Je viens de prouver qu’on peut concourir propre et quand même finir en tête », a réagi la nageuse de l’Université de l’Indiana.
A l’affichage des résultats, le public a vivement applaudi la victoire de l’Américaine, sans que l’on sache s’il se réjouissait de son succès ou de la défaite d’Efimova, conspuée lors de la présentation des nageuses. La Russe avait déjà été sifflée dimanche en série et en demi-finale.
Reporters
Le roi Phelps s’énerve
Avant la finale, King avait critiqué Efimova au micro d’une télé américaine. « J’ai juste dit ce que tout le monde pense », a-t-elle expliqué avec l’or autour du cou. « Je suis contente de l’avoir dit et d’avoir ensuite gagné la course. »
Elle a en tout cas reçu le soutien de Michael Phelps, qui s’est qualifié lundi pour la finale du 200 m papillon. « C’est triste que, de nos jours, il y ait des gens contrôlés positifs, même deux fois pour certains, qui ont quand même l’occasion de nager aux jeux Olympiques », a dit le nageur de Baltimore, avant d’ajouter : « Ca m’énerve. »
Suspendue 16 mois pour un contrôle positif à un stéroïde en 2014, Efimova a de nouveau été contrôlée positive en mars, cette fois au meldonium, produit à la mode dans le sport russe mais désormais interdit. Sa suspension avait toutefois été levée et elle blanchie.
Mais en juillet, Efimova avait été dans un premier temps privée de JO-2016, comme six autres nageurs russes, à la suite des révélations d’un rapport sur le système de dopage d’Etat en Russie. Cette sanction avait été levée juste avant la cérémonie d’ouverture des Jeux de Rio.
« Après tout ce qui s’est passé l’année dernière, je suis heureuse d’être là et de pouvoir nager. Essayez de me comprendre et de revoir votre position sur moi », a plaidé Efimova après avoir pleuré devant les journalistes à la sortie de sa course.