La Belgique n’en a pas fini avec la présence d’armes nucléaires sur son sol. Le président Obama a décidé de renforcer la puissance nucléaire de l’Otan. La B-61-12, conçue pour s’attaquer aux bunkers cachant des armes nucléaires, chimiques ou biologiques, est attendue sur la base belge de Kleine-Brogel. Son coût : 21,5 millions d’euros pièce.
Le 9 avril dernier, une révélation du site Wikileaks confirmait que la Belgique avait bel et bien accueilli en 2009 des armes nucléaires sur la base aérienne de Kleine-Brogel (Limbourg). Mais, selon notre enquête, la question est plus que jamais d’actualité. Le président Obama vient de donner son feu vert à un gigantesque programme militaire visant à augmenter les capacités d’armes nucléaires tactiques de l’Otan en Europe, dans le cadre du bouclier défensif de l’Alliance atlantique.
Ce programme, financé à hauteur de 11 milliards de dollars (8,4 milliards d’euros), servira à moderniser l’arsenal nucléaire américain et, par conséquent, les quelque 200 têtes nucléaires présentes sur les six bases de l’Otan dans cinq pays européens (Belgique, Pays-Bas, Allemagne, Italie, Turquie). Mais une partie de ce budget pharaonique a été consacrée au développement d’une nouvelle arme nucléaire : la B-61-12. Considérée comme une arme tactique (et non stratégique), elle n’est pas concernée par le traité de non-prolifération des armes nucléaires. Attendue sur la base belge de Kleine-Brogel, elle devrait permettre à l’Otan de rééquilibrer les rapports de force nucléaires face aux Russes.