Fermeture des guichets de Marchienne, Luttre et Châtelet: des réactions unanimes

Du côté de Charleroi, nous le rappelions déjà ce lundi, on a pris acte de cette décision, en y opposant une demande de moratoire. « Marchienne-au-Pont, Châtelet, Luttre… Ecolo demande un moratoire sur les décisions prises par le conseil d’administration de la SNCB de fermer des guichets de gares », confie Ecolo, parti dont fait partie l’échevin carolo de la Mobilité Xavier Desgain. Le ministre de la Mobilité, Georges Gilkinet a communiqué à la SNCB sa désapprobation face à la décision de fermeture de nombreux guichets prise par le conseil d’administration de la SNCB. « Le ministre de la Mobilité a officiellement demandé au conseil d’administration de revoir cette décision et de corriger le tir suivant quatre balises. Pour Ecolo, c’est absolument indispensable que la SNCB revoie sa copie », affirme ainsi Michaël Dupont, coprésident régional. Pour les écologistes, rappelons que les missions de service au public et d’accompagnement de tous les voyageurs sont essentielles. « C’est une évidence, une gare doit rester un lieu de vie et de rencontres, accessible à toutes et tous ! Les personnes plus âgées ou plus fragiles doivent aussi pouvoir prendre le train facilement pour se déplacer librement », insiste le député régional Christophe Clersy. Une motion à Pont-à-Celles À Pont-à-Celles, le Collège proposera d’adopter une motion pour s’opposer à cette décision et demander à la SNCB de revoir sa décision. La motion en question sera soumise au vote lors du prochain conseil communal programmé le 15 février. Elle épingle notamment la fracture numérique qui risquerait de mettre à mal un service public de qualité à la population. « Ce n’est pas non plus un bon signal que l’on donne à l’heure où on plaide pour une mobilité plus respectueuse de l’environnement », souligne Pascal Tavier, le bourgmestre PS de Pont-à-Celles. La gare de Luttre est la plus fréquentée de région, après celle de Charleroi Sud. Elle draine quelque 2.300 navetteurs quotidiens et plus de 160 trains y transitent quotidiennement. On épinglera 2 liaisons/heure vers Charleroi et vers Bruxelles, qui mettent Pont-à-Celles à portée de la Capitale et de la première métropole wallonne. En 2017, la gare avait subi un lifting en profondeur : rénovation de son parking, réaménagement du hall d’accueil, amélioration de l’accessibilité pour les PMR… Au total, plus de 2 millions € ont été investis dans l’opération. Les autorités pont-à-celloises mobiliseront aussi tous leurs relais pour inciter la SNCB à revenir sur sa décision. Le député fédéral Hugues Bayet interpellera ainsi le ministre fédéral de la Mobilité Georges Gilkinet. Le socialiste farciennois s’étonne de la sous-utilisation des guichets en question soulevée par la SNCB. Il s’inquiète aussi pour celles et ceux qui se heurtent à la fracture numérique. « Ces personnes sont déjà confrontées à l’informatisation galopante dans de nombreux secteurs. En tant que service public, la SNCB ne peut faire fi de ces données ». Le Farciennois interrogera notamment le ministre Gilkinet sur l’impact de ces fermetures annoncées en termes d’emploi. Et il plaidera pour la mise à disposition de stewards pour aider les voyageurs démunis. Même réaction à Châtelet Du côté de Châtelet, également concernée, le bourgmestre Daniel Vanderlick et l’ensemble du Collège, se montrent particulièrement opposés aux mesures annoncées par la SNCB. « La fermeture de ces guichets va à l’encontre de la mobilité douce et tend à éloigner nombre de personnes vers l’utilisation des transports en commun », nous dit-on ici en réaction. « Alors même que Châtelet a lancé nombre de projets en matière de mobilité douce : on pense à ce réseau entre Acoz et Châtelet, via le RAVeL, notamment… Notre Commune a également d’autres projets, un grand axe en direction de la gare. Quel signal donne la SNCB au public ? On est en totale incohérence avec ce qui est mis sur place depuis des années en matière de mobilité », martèle encore le bourgmestre. Qui élargit le problème vers les pertes d’emplois qu’une telle mesure amènera fatalement, « même si la SNCB annonce en la matière un taux de replacement, on sait ce qu’il en adviendra. Il suffit de se rappeler d’autres exemples de fermetures de guichets, dans d’autres services », confie-t-il. Difficile ici de ne pas penser aux services bancaires, bien sûr. « La SNCB établit un plan strict, sans proposer d’alternative au public : a-t-on pensé à ceux pour qui la fracture sociale est plus qu’une expression, pour qui elle est une réalité ? », s’interroge-t-on encore ici.

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