Six pavés en l’honneur de victimes montoises de la Shoah ont été posés à Mons
Ce jeudi matin, un acte solennel a été posé rue de la Coupe et rue des Fripiers. Grâce aux élèves de l’option histoire de l’Athénée Royal de Mons qui travaillent sur cette thématique depuis 3 ans, six pavés de la mémoire ont été placés. Les « Stolpersteine », comme on les appelle en allemand, sont une création de l’artiste berlinois Gunter Demnig. En fait, cela signifie « pierres d’achoppement ». La face supérieure est recouverte d’une plaque en laiton qui honore la mémoire d’une victime du nazisme. Chacun des 6 pavés rappelle donc la mémoire d’une personne montoise déportée dans un camp de concentration ou d’extermination.
Ce projet est né il y a 3 ans à l’Athénée Royal de Mons. Après un voyage à Jérusalem, la préfète Françoise Colinia est revenue chamboulée. « En 2019, j’y suis allée une semaine. Ce que j’ai vu et entendu m’a totalement bouleversée. Dès mon retour, je me suis sentie obligée d’en parler à mon professeur d’histoire, pour qu’on travaille sur ces familles juives montoises qui ont été déportées. Nous avons alors commencé nos recherches. Malheureusement, à cause du Covid, nous n’avons pas eu le temps de rechercher toutes les personnes juives qui habitaient dans les autres villages de Mons. Je suis fière d’avoir initié ce projet. »
Anna, élève de cinquième secondaire, s’est impliquée dans le projet cette année. « Nous avons eu l’occasion de rencontrer certains proches des 6 victimes grâce aux recherches des élèves des années précédentes. Je trouve ça important de connaître le vécu de ces personnes, que ce soit bien ancré dans nos mémoires. Chaque année, les élèves de l’année supérieure nous conseillent et donc, il y a une réelle entraide qui se crée entre les élèves. »
Un travail d’équipe
Ces derniers ont bien évidemment été encadrés et guidés par leurs professeures de français et d’histoire. « Les interruptions du Covid ont créé de la frustration car nous étions proches des résultats. Par contre, cela a aussi eu des conséquences positives car nous avons recommencé les recherches avec de nouveaux élèves », explique Mme Adayns, prof de français.
Quant à Mme Debaille, professeure d’histoire, elle a repris les nouvelles des élèves pour éditer un livre. « Je donne aussi cours d’art d’expression. Il y a deux ans, ils ont écrit leurs nouvelles sur le thème de la Shoah. Les élèves d’histoire apportaient leur expertise et ceux d’art d’expression les aidaient pour l’écriture. Finalement, nous les avons toutes recueillies pour publier un livre. »