Les chiffres interpellants des violences faites aux femmes à Verviers

Les violences faites aux femmes seront au centre de l’actualité cette semaine, jeudi étant la journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes, symbolisée par le ruban blanc. L’occasion a été saisie par la Ville de Verviers et son conseil consultatif des femmes pour dévoiler les résultats d’une enquête sur ce sujet. Avec comme objectif de faire évoluer les mentalités, tout en précisant l’ampleur du phénomène. [scald=53815423:sdl_editor_representation] En décembre 2019, le conseil communal avait adopté une motion visant à concrétiser au niveau local la Convention d’Istanbul, tout en conscientisant les services, notamment de police, aux enjeux et à la manière d’éviter les excès. Pour mieux cerner la problématique, une enquête en ligne visant spécifiquement les femmes victimes de violences a été lancée entre décembre 2020 et février 2021. Et ses résultats viennent d’être présentés. Elle n’a pas pour ambition d’être représentative de ce que vivent les femmes dans leur ensemble. Parce qu’il y a des barrières de langue, d’accès à l’informatique ou de non-représentativité des répondants. Néanmoins, les résultats sont interpellants. Avec 82,6 % des 167 femmes ayant répondu qui affirment avoir été victimes d’une ou plusieurs formes de violences. Pour Verviers, on ne dispose pas d’une estimation fiable de la proportion par rapport à la population générale. Néanmoins, à l’échelle wallonne, on estime qu’elles seraient une sur huit environ. Un taux qui a crû depuis le début de l’épidémie de covid. Du coup, souligne l’échevin Maxime Degey, on a dû réquisitionner des logements pour permettre à des femmes devant vivre confinées de s’éloigner d’un milieu où elles étaient menacées. [scald=49731098:sdl_editor_representation] Ces violences faites aux femmes ont été exercées, selon 70 % des répondantes, à domicile ou chez des amis. Près de 60 % ont attesté avoir subi aussi de tels agissements en rue, mais alors, ils sont très souvent le fait d’inconnus. Contre une vingtaine de pour cent de cas sur les réseaux sociaux, par écrit (hors informatique) ou au travail. La barrière de la langue Moins de 40 % des victimes ont expliqué ignorer à qui s’adresser, après les faits. Plus de la moitié des témoins de tels agissements estimaient, eux, être en mesure de diriger la victime vers un service adéquat. Ce qui accrédite l’importance que peut revêtir l’entourage pour dénoncer un cas, souligne Rémi Gueuning, du Centre de planning familial FPS. Or, parmi les personnes interrogées, moins de 40 % confient avoir sollicité une telle aide extérieure après un acte de violence. « Une des barrières, c’est la langue », constate Rémi Gueuning, du Groupe de travail Violences faites aux femmes. Avec souvent une absence de traducteur compétent, quand il s’agit de témoigner. C’est la police qui est le plus souvent sollicitée, alors (dans 3 cas sur 5), mais les proches sont aussi appelés à la rescousse dans 2 cas sur 5. 54 % des répondantes disent avoir reçu une réponse adéquate. Près de la moitié de celles qui n’ont pas sollicité une aide ont jugé la démarche inutile et près d’un quart ont expliqué craindre de briser le silence. Du côté de ceux qui pourraient aider, plus d’un quart des 56 professionnels (policiers, assistants sociaux…) ayant répondu ont estimé qu’ils n’étaient pas assez formés. Dans le cadre d’un viol, par exemple, l’immense majorité des répondants ont indiqué savoir qui alerter. Par contre, ils ont été environ un quart à s’avouer désemparés pour aiguiller une plaignante victime de sexisme en ligne ou d’esclavage moderne. Et pour les cas de violence au travail, de prostitution ou de harcèlement en rue, c’est plus de 15 %.

Les chiffres interpellants des violences faites aux femmes à Verviers

*

Offre exclusive ! Accès illimité à partir de 3,30€/mois

Nos rubriques

Nos régions

Nos services

En pratique

** ********* ** ** ******

Offre exclusive ! Accès illimité à partir de 3,30€/mois

*