Intempéries: le centre de crise régional a planché sur de nouvelles perspectives


Depuis l’été, différents constats ont été posés et des pistes de réflexion avancées. Parmi celles-ci, «nous devons questionner le positionnement institutionnel du centre - où peut-il être le plus efficace? - et moderniser son écosystème de fonctionnement, tant technologique qu’en matière d’infrastructures», a expliqué le responsable.
Une mobilisation des acteurs est également nécessaire. «On voudrait structurer un réseau d’acteurs privés et publics pouvant venir en appui lorsque des catastrophes doivent être gérées», a-t-il expliqué en plaidant aussi pour «l’activation d’une force de réflexion rapide» en cas de sinistres de grande ampleur.
Autres pistes: la création d’un cadastre des moyens régionaux disponibles et l’implication des citoyens dans la gestion des risques et des crises.
«Nous devons également accroître notre niveau de service, avec un système de veille performant et la mise en place, à la suite des inondations de juillet, d’une cellule d’expertise crue - composée entre autres de l’IRM, des zones de secours, des services techniques provinciaux et du commissariat à la reconstruction - qui permettrait d’analyser les risques et de conseiller les communes», a poursuivi Simon Riguelle selon qui il convient, en outre, de «développer et structurer» la communication de crise.
Les manquements de cette dernière ont en effet été relevés à de nombreuses reprises par différents témoins entendus par la commission d’enquête, notamment par les bourgmestres des communes sinistrées et hier/jeudi, par Richard Dries, le président de Planu.be, l’association belge des acteurs en planification d’urgence.
Lors de son audition, le Verviétois est revenu sur les messages rassurants de l’administration wallonne, estimant que la ville serait épargnée grâce à l’effet vallée alors que les rues étaient déjà inondées. «Je ne sais pas d’où vient cette information sur l’effet vallée, mais pas de chez nous. J’ai questionné l’agent qui était de garde et il ne connaissait pas cet effet. Il n’aurait donc pas pu en parler», s’est en substance défendu ce vendredi le responsable du centre de crise.
«Tout le monde pointe le centre de crise régional comme source de cette mauvaise information qui a conduit à ne pas évacuer Verviers, mais son directeur se déresponsabilise de la communication de crise», s’est ensuite étonné le député PTB Julien Liradelfo.
Même constat du côté de Marie-Martine Schyns (cdH). «Catherine Delcourt, la gouverneure faisant fonction lors des inondations, nous a expliqué que c’est le centre régional de crise qui est venu avec ce concept d’effet vallée. La clarté doit être faite.»
Auditionnée pour la seconde fois par la commission vendredi après-midi, cette dernière a confirmé ses propos. «Lors d’une réunion du comité de coordination provincial, il est fait état d’un délestage du barrage d’Eupen. Le centre de crise dit qu’il faudra évacuer préventivement quelques zones. Un groupe de travail est alors mis en place. De leurs discussions, il ressort que les communes d’Eupen, Limbourg et Baelen sont concernées. Je m’inquiète du reste de la vallée, et notamment de Verviers. Et là, le centre de crise régional répète qu’il y aura un effet de dispersion - c’est la même chose qu’un effet vallée. Donc, pour moi, très clairement, cette information vient du centre régional de crise qui siège au comité de coordination en tant qu’expert», a affirmé Catherine Delcourt.
La semaine prochaine, la commission d’enquête poursuivra ses travaux en réentendant notamment Philippe Dierickx, le directeur de la Direction de la Gestion hydrologique au sein du SPW Mobilité et Infrastructures.