Guerre en Ukraine: toutes les informations en direct ce lundi 7 mars


Direct
… Article actualisé, pensez à rafraîchir votre page web…
La vidéo du jour
22H51 : Zelensky accuse les forces russes d’avoir fait échouer l’évacuation des civils
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé lundi l’armée russe d’avoir fait échouer l’évacuation des civils via les couloirs humanitaires qui devaient être mis en place dans le pays à la suite de pourparlers.
« Il y a eu un accord sur les couloirs humanitaires. Est-ce que ça a fonctionné ? Les chars russes ont fonctionné à la place, les Grad (lance-roquettes multiples, ndlr) russes, les mines russes », a déclaré M. Zelensky dans une vidéo publiée sur Telegram.
Il a accusé les forces russes d’avoir « miné la route qui avait été convenue pour apporter de la nourriture et des médicaments » dans la ville assiégée de Marioupol, dans le sud de l’Ukraine, et de « détruire les bus » devant évacuer les civils des zones de combats.
« Ils s’assurent qu’un petit couloir vers le territoire occupé soit ouvert, pour quelques dizaines de personnes. Pas tant vers la Russie que vers les propagandistes, directement vers les caméras de télévision », a poursuivi M. Zelensky, accusant Moscou de « cynisme ».
Le président ukrainien a toutefois indiqué que Kiev continuera à négocier avec la Russie jusqu’à trouver un accord de paix.
« Je reste ici, je reste à Kiev (…) Je n’ai pas peur », a encore dit M. Zelensky.
Moscou a annoncé lundi matin l’instauration de cessez-le-feu locaux et l’ouverture de couloirs pour permettre le départ de civils de plusieurs villes assiégées d’Ukraine, où la situation humanitaire s’aggrave de jour en jour et où les vivres commencent à manquer.
Mais l’Ukraine a refusé d’évacuer les civils vers la Russie, quatre des six couloirs proposés par les Russes allant vers ce pays ou son voisin et allié bélarusse.
Après de nouvelles négociations lundi, la Russie a annoncé la mise en place de cessez-le-feu locaux dans plusieurs villes ukrainiennes à partir de 07H00 GMT mardi pour permettre l’évacuation de civils.
Les itinéraires doivent encore être validés par la partie ukrainienne, selon Moscou.
22h20 : Poutine annonce qu’il n’enverra pas de conscrits ou de réservistes en Ukraine
Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi qu’il n’enverrait pas de conscrits ou de réservistes combattre en Ukraine, assurant que l’offensive y était menée par des « professionnels » remplissant des « objectifs fixés ».
« Je veux souligner le fait que les soldats passant la conscription ne participent pas et ne participeront pas aux combats. Il n’y aura pas non plus de conscription supplémentaire des réservistes », a déclaré M. Poutine dans un discours à la télévision à l’occasion de la fête du 8 mars qui marque la journée internationale des droits des femmes.
« Les objectifs fixés ne sont mis en oeuvre que par des militaires professionnels. Je suis certain qu’ils assurent de manière efficace la sécurité et la paix pour le peuple russe », a poursuivi M. Poutine.
L’armée russe a aussi incorporé des soldats tchétchènes dans ses forces armées en Ukraine.
Des sources dans l’administration américaine, citées par le quotidien américain The Wall Street Journal, dimanche affirmaient que la Russie recrutait par ailleurs des Syriens entrainés aux combats urbains pour son offensive en Ukraine.
21H57 : La Russie menace d’interrompre les livraisons de gaz par le gazoduc Nord Stream 1
La Russie a pour la première fois depuis le début de son offensive en Ukraine menacé d’interrompre la livraison de gaz par le gazoduc Nord Stream 1 en mer Baltique.
« Nous avons pleinement le droit de prendre une décision « en miroir » et de décréter un embargo sur le passage du gaz par le gazoduc Nord Stream 1, qui est aujourd’hui utilisé à 100 % », a déclaré le vice-Premier ministre russe, chargé de l’Énergie, Alexandre Novak, lundi soir à la télévision d’État.
21H50 : Plus de 700 réfugiés ukrainiens enregistrés lundi à Bruxelles
L’Office des étrangers a enregistré lundi 740 réfugiés ukrainiens, indique en soirée un porte-parole. Ces personnes qui se sont signalées à Bruxelles s’ajoutent aux près de 700 qui avaient déjà été enregistrées vendredi et durant le week-end, ce qui porte leur total à plus de 1.400 (1.439) en l’espace de 4 jours.
Un endroit spécifique est prévu pour les personnes fuyant la guerre en Ukraine : l’ancien hôpital Jules Bordet, Boulevard de Waterloo, 121 à 1000 Bruxelles. L’enregistrement y est fait par l’Office des étrangers, et les personnes qui en ont besoin sont ensuite redirigées vers un hébergement d’urgence.
Pour éviter une surcharge, l’Office des étrangers demande aux personnes venues d’Ukraine qui ont déjà un logement en Belgique, par exemple auprès de membres de leur famille, de ne pas tout de suite venir s’enregistrer. De cette manière, la prise en charge est prioritaire pour les personnes sans piste de logement.
Une personne avec passeport biométrique ukrainien peut, sans visa, rester 3 mois dans l’UE. Il n’y a donc pas d’urgence à venir s’enregistrer, sauf en cas de besoin immédiat de logement, indique le porte-parole.
L’UE ayant activé un mécanisme de protection temporaire, une grande part de la population ayant fui ces derniers jours la guerre en Ukraine peut bénéficier dans l’Union d’un statut immédiat de protection.
21h42 : Moscou annonce des cessez-le-feu locaux en Ukraine à partir de 07H00 GMT mardi
La Russie a annoncé lundi soir la mise en place de cessez-le-feu locaux dans plusieurs villes ukrainiennes à partir de 07H00 GMT mardi pour permettre l’évacuation de civils via des couloirs humanitaires.
« La Fédération de Russie annonce un cessez-le-feu à partir de 10H00, heure de Moscou (07H00 GMT) le 8 mars » pour l’évacuation des civils en provenance de Kiev, ainsi que des villes de Soumy, Kharkiv, Tcherniguiv et Marioupol, a indiqué la cellule du ministère russe de la Défense, chargée des opérations humanitaires en Ukraine, dans un communiqué cité par les agences de presse russes.
21H23 : L’ONU réclame de pouvoir fournir en sécurité de l’aide humanitaire aux zones de combats
L’ONU a « besoin de couloirs sûrs pour fournir de l’aide humanitaire dans les zones d’hostilités » en Ukraine, a déclaré lundi au Conseil de sécurité le secrétaire général adjoint des Nations unies pour les Affaires humanitaires, Martin Griffiths.
« Les civils dans des endroits comme Marioupol, Kharkiv, Melitopol et ailleurs ont désespérément besoin d’aide, en particulier de fournitures médicales vitales », a-t-il ajouté, lors d’une réunion d’urgence du Conseil consacré à la crise humanitaire provoquée par l’invasion russe de l’Ukraine. « De nombreuses modalités sont possibles, mais cela doit se faire dans le respect des obligations des parties en vertu des lois de la guerre », a précisé le responsable.
21H21 : Le président ukrainien Zelensky s’adressera au parlement britannique mardi
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’adressera au parlement britannique mardi à 17h heure locale (18h heure belge), a annoncé le président de la Chambre des communes, Lindsay Hoyle, lundi soir. L’entretien se déroulera par visioconférence.
« Les parlementaires veulent entendre directement le président, qui nous parlera depuis l’Ukraine, c’est donc une occasion importante pour la Chambre », a-t-il déclaré.
La semaine dernière, M. Zelensky s’est adressé au Parlement européen par liaison vidéo.
21H : Embargo sur le pétrole russe : Biden n’a « pas pris de décision à ce stade »
Le président américain Joe Biden « n’a pas pris de décision à ce stade » sur un éventuel embargo sur le gaz et le pétrole russes en réponse à l’invasion de l’Ukraine, a dit lundi sa porte-parole Jen Psaki.
Elle a indiqué que le sujet avait été abordé lundi lors d’une conversation du président américain avec les dirigeants allemand, français et britannique, en soulignant : « Nous avons des capacités et des possibilités différentes ».
L’Allemagne en particulier s’oppose à tout embargo sur le gaz russe, dont elle est très dépendante, alors que les Etats-Unis importent peu de brut russe.
20H49 : Pétrole : la Russie avertit de « conséquences catastrophiques » pour le marché si embargo
La Russie a mis en garde lundi contre des « conséquences catastrophiques » pour le marché mondial de la mise en place d’un embargo occidental sur le pétrole russe, discuté par Washington et l’Union européenne comme mesure de riposte à l’intervention militaire russe en Ukraine.
« Il est tout à fait évident que le refus d’acheter le pétrole russe va aboutir à des conséquences catastrophiques pour le marché mondial », a déclaré le vice-Premier ministre russe, chargé de l’Énergie, Alexandre Novak.
« La flambée des prix risque d’être imprévisible et d’atteindre plus de 300 dollars pour un baril, voire plus », a-t-il affirmé, cité par les agences de presse russes.
Selon M. Novak, il est impossible de remplacer rapidement les livraisons du pétrole russe vers le marché européen par celles d’une source alternative. « Cela prendra plusieurs années et ce sera bien plus cher pour les consommateurs européens qui seront les victimes principales d’un tel scénario », a-t-il averti.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord a frôlé dimanche les 140 dollars vers 23h00 GMT, proche de son record absolu de 147,50 dollars atteint en juillet 2008.
La déclaration d’Alexandre Novak intervient alors que des sanctions sur les hydrocarbures russes en représailles à l’intervention militaire russe en Ukraine sont actuellement discutées par les États-Unis et l’Union européenne, les Occidentaux ayant déjà pris une série de lourdes sanctions économiques contre Moscou ces derniers jours.
La Russie est « préoccupée » par les discussions sur un éventuel embargo sur son pétrole, qui « sapent les fondements du marché, créent des incertitudes et aboutissent à un préjudice important pour les consommateurs », selon M. Novak.
Après la reconnaissance par Moscou de l’indépendance des territoires séparatistes de l’Est ukrainien en février, les Occidentaux ont également gelé le gazoduc Nord Stream II reliant la Russie à l’Allemagne.
« Nous avons tout à fait le droit de prendre une décision similaire et de mettre notre embargo sur les livraisons de gaz via le gazoduc Nord Stream I » qui achemine du gaz russe vers l’Europe et qui est rempli actuellement « à 100 % », a indiqué M. Novak.
« Mais nous n’avons pas pris une telle décision pour le moment (…). Bien que les hommes politiques européens nous poussent à cela avec leurs déclarations et accusations », a-t-il souligné.
20H07 : Les États-Unis mobilisent 500 soldats supplémentaires pour renforcer l’Otan en Europe
Les États-Unis ont décidé d’envoyer 500 soldats supplémentaires pour renforcer leur présence en Europe. Les militaires seront envoyés en Allemagne, en Grèce, en Pologne et en Roumanie, a déclaré lundi un haut responsable du département de la Défense lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes.
Leur tâche sera notamment de renforcer la protection de l’espace aérien de l’Otan.
Le déploiement n’a pas été déclenché par les développements du week-end concernant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, a précisé le responsable.
Les États-Unis ont déployé des milliers de troupes en Europe ces dernières semaines. Au total, environ 100.000 soldats américains sont stationnés temporairement ou de manière permanente en Europe.
20H01 : États-Unis, France, Allemagne et Royaume-Uni veulent « augmenter » le coût imposé à la Russie
Le président américain Joe Biden, le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz et le Premier ministre britannique Boris Johnson sont « déterminés à continuer d’augmenter le coût » infligé à la Russie en réponse à l’invasion de l’Ukraine, selon un communiqué publié lundi par la Maison Blanche après une vidéoconférence entre les quatre hommes.
Le front très uni jusqu’ici des Occidentaux en matière de sanctions économiques semblait se fissurer lundi sur la question d’un embargo sur les ventes de gaz et de pétrole russe, une option que rejette l’Allemagne en particulier.
19H17 : La nouvelle session des pourparlers avec Kiev « pas à la hauteur des attentes » de Moscou
La troisième session des pourparlers russo-ukrainiens, qui s’est tenue lundi au Bélarus, n’a pas « été à la hauteur des attentes » de Moscou, a déploré le représentant russe à ces discussions, Vladimir Medinski.
« Les négociations n’ont pas été à la hauteur de nos attentes », a déclaré M. Medinski, lors d’un point de presse diffusé par la chaîne de télévision publique russe Rossia 24. « Nous espérons que la prochaine fois nous pourrons réaliser une avancée plus importante », a-t-il ajouté.
19H11 : des « résultats positifs » sur les couloirs humanitaires
Le troisième round de négociations russo-ukrainiennes s’est achevé lundi en fin de journée avec quelques « résultats positifs » sur les couloirs humanitaires, a annoncé Mykhaïlo Podoliak, membre de la délégation ukrainienne, sur Twitter.
« Nous avons obtenu certains résultats positifs concernant la logistique des couloirs humanitaires », a déclaré M. Podoliak, conseiller de la présidence ukrainienne.
19H09 : Le troisième round de négociations russo-ukrainiennes s’est achevé au Bélarus
Le troisième round de négociations russo-ukrainiennes s’est achevé au Bélarus, a indiqué l’ambassade russe sur place lundi peu avant 19h.
Les négociations russo-ukrainiennes ont mené à de « petits progrès » sur les couloirs humanitaires, a déclaré un négociateur ukrainien.
18H48 : La fédération internationale de handball suspend à son tour la Russie et le Bélarus
Quelques jours après la fédération européenne (EHF), la fédération internationale de handball (IHF) a décidé de suspendre toutes les équipes, officiels, arbitres et experts russes et bélarusses, a annoncé l’instance lundi.
« L’IHF condamne l’invasion de l’Ukraine par la Russie et exprime son soutien et sa solidarité envers tous ceux touchés par cette guerre », a communiqué l’IHF qui a précisé que les équipes russes étaient exclues des Mondiaux U20 et U18 filles ainsi que des Mondiaux de beach handball.
Lundi dernier, l’EHF avait déjà annoncé la suspension de la Russie et du Bélarus. La suspension de la Russie peut avoir des conséquences pour la Belgique. Les Red Wolves affrontent la Slovaquie au premier tour des barrages du Mondial 2023 messieurs les 16 et 19 mars. Le vainqueur est censé affronter la Russie au dernier tour, prévu à la mi-avril.
Le prochain Mondial se jouera en janvier 2023 en Suède et en Pologne. La Belgique vise une première participation à un grand tournoi.
18H42 : Levi’s suspend ses activités et ses investissements en Russie
Le fabricant américain de jeans Levi Strauss & Co (Levi’s) suspend également ses activités en Russie en raison de l’invasion russe en Ukraine. Des opérations commerciales normales ne sont pas viables en raison de la situation dans la région, a justifié le groupe de mode basé à San Francisco lundi. De nouveaux investissements en Russie sont également hors de question pour l’instant.
L’année dernière, environ 4 % des ventes de Levi’s provenaient d’Europe de l’Est, dont la moitié rien que pour la Russie.
L’entreprise a par ailleurs indiqué qu’elle ferait don de plus de 300.000 dollars aux réfugiés et aux personnes dans le besoin en Ukraine.
Avec l’attaque russe en Ukraine et les sanctions occidentales, de nombreuses entreprises tournent actuellement le dos à la Russie. Parmi elles, on retrouve notamment Apple, H&M, IKEA et Inditex, propriétaire de Zara.
18H27 : Encore « beaucoup de marge » pour les sanctions, selon des experts au Parlement britannique
L’ampleur des sanctions adoptées contre la Russie par les pays occidentaux dans la foulée de l’invasion de l’Ukraine est « sans précédent », mais il reste « beaucoup de marge » pour les augmenter, selon des experts interrogés lundi au Parlement britannique.
« Nous sommes en territoire inconnu. L’utilisation de sanctions contre un pays aussi intégré avec l’Occident est sans précédent », a souligné Tom Keatinge, directeur des études sur les crimes financiers et la sécurité au Royal United Services Institute (RUSI) de Londres.
Et si « le gel des avoirs de la banque centrale (russe) a eu un impact massif », il y a encore « beaucoup de marge pour augmenter » les sanctions, notamment autour de mesures visant l’énergie russe, a-t-il estimé devant la commission du Trésor du Parlement britannique lors d’une audition.
Après plusieurs volées de sanctions coordonnées contre la finance et l’économie russes, une éventuelle interdiction des importations d’hydrocarbures, principale source de revenus du régime de Vladimir Poutine, est désormais au cœur des discussions entre pays occidentaux.
Il y a en outre « encore des banques qui ne sont pas touchées » par les sanctions, et « nous savons qu’elles ne le sont pas en raison de la nécessité pour les paiements liés à l’énergie de continuer à fonctionner », a ajouté M. Keatinge.
« Si l’objectif est de frapper l’économie russe, c’est le secteur énergétique qu’il faut toucher », a renchéri Neil Shearing, expert du cabinet Capital Economics. Mais ces sanctions « impliquent un coût pour le reste du monde », a-t-il relevé, en pointant que l’annonce de discussions entre Occidentaux sur ce thème avait propulsé lundi le pétrole à des sommets.
« Nous n’avons jamais utilisé de sanctions de cette façon contre un autre pays du G20 », a pour sa part souligné Justine Walker, responsable sanctions internationales et risques au sein de l’Acams (Association of Certified Anti-Money Laundering Specialists), une association spécialisée contre le blanchiment d’argent.
« Nous n’avons utilisé des sanctions similaires que contre des pays comme le Venezuela ou la Corée du Nord », a-t-elle poursuivi, signalant les risques de conséquences imprévues, notamment sur des « échanges que l’on voudrait voir se poursuivre pour des raisons de sécurité ».
L’experte a notamment cité le problème posé par certaines mesures de rétorsion spontanées prises par des acteurs privés, comme la décision des plus grands transporteurs maritimes d’arrêter de desservir la Russie, par craintes de possibles sanctions ou par peur de se retrouver hors la loi. Cela « crée un scénario très difficile pour les matières premières dont nous souhaitons voir les échanges se poursuivre », comme les céréales, selon elle.
Ces « auto-sanctions » prises par précaution par certaines entreprises ont contribué à une spectaculaire flambée des prix de matières premières, jusqu’à des records, depuis le début de l’invasion en Russie, notamment les cours du blé mais aussi des hydrocarbures et métaux industriels.
18H17 : L’ONU s’inquiète pour les 100.000 enfants ukrainiens en internats
Près de 100.000 enfants en Ukraine, dont la moitié sont handicapés, vivent dans des institutions ou internats et il est crucial de prendre des précautions avant de les évacuer vers un autre pays pour fuir l’invasion russe, s’est inquiété l’ONU lundi.
Le Haut commissaire aux réfugiés et la cheffe de l’Unicef ont allié leurs voix pour rappeler que le mieux pouvait parfois être l’ennemi du bien et qu’une évacuation sans prendre les précautions nécessaires pouvait mal se terminer, en mettant les enfants à portée de prédateurs et de trafiquants.
« Nous avons des informations selon lesquelles des institutions cherchent à mettre les enfants en sûreté dans des pays voisins ou au-delà », écrivent les deux responsables, alors que la guerre a déjà forcé 1,7 million d’Ukrainiens à fuir leur pays dont des centaines de milliers d’enfants.
S’ils reconnaissent que les évacuations peuvent sauver des vies, il « est indispensable que l’on puisse obtenir l’autorisation des parents ou des gardiens », ont souligné Filippo Grandi et Catherine Russell.
« En aucun cas, les familles ne devraient être séparées à cause d’une relocalisation ou d’une évacuation », ont-ils souligné.
Les gens responsables des enfants dans les institutions doivent s’assurer que les autorités ukrainiennes sont informées de même que les autorités des pays d’accueil, en particulier les services de l’enfance. Dans la mesure du possible, les jeunes évacués doivent avoir leurs papiers d’identité et leur dossier avec eux.
Ils ont aussi souligné « que les adoptions ne doivent pas être autorisées pendant ou tout juste après des situations d’urgence », même si les familles d’accueil ou des foyers peuvent offrir « une protection critique ».
« Il faut faire tous les efforts possibles pour réunir les enfants et leur famille si cette réunification est dans le meilleur intérêt de l’enfant », soulignent encore les deux responsables.
17H58 : Les 27 invitent la Commission à rendre un avis sur les trois nouvelles demandes d’adhésion
Des représentants des 27 États membres se sont formellement accordés lundi pour demander à la Commission européenne d’émettre un avis sur les demandes d’adhésion à l’UE récemment déposées par l’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie, a communiqué le même jour la présidence française du Conseil de l’UE.
L’exécutif européen va donc, suivant la procédure habituelle, se pencher sur ces demandes émises à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine. La Commission doit émettre un avis, qui passera aussi par le Parlement européen. Il revient ensuite formellement au Conseil (États membres) de décider d’octroyer un statut officiel de candidat à un État tiers et, le cas échéant, de débuter des négociations avec lui en vue d’une adhésion.
La question d’une procédure accélérée, qui n’est pas prévue par les traités, a fait débat ces derniers jours. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a en effet appelé de manière répétée l’UE à intégrer son pays sans attendre, alors qu’une procédure d’adhésion prend habituellement de longues années. Il s’était même adressé par vidéo à la plénière du Parlement européen la semaine passée, appelant les dirigeants européens à « prouver qu’ils sont aux côtés » de l’Ukraine.
Les dirigeants des instances européennes ne se sont jusqu’ici pas avancés ouvertement dans le sens d’une hypothétique procédure spéciale, préférant rappeler qu’il existe déjà un accord d’association UE-Ukraine (qui comprend un accord de libre-échange), sur lequel l’Union compte bâtir un rapprochement avec Kiev.
Être officiellement un « candidat à l’adhésion » ne présage pas d’une adhésion certaine. Cette étape ouvre habituellement la porte à un long parcours jalonné de réformes politiques et économiques, accompagné d’une aide financière et technique européenne qui passe par l’« Instrument d’aide de préadhésion ».
À la suite de Kiev, Tbilissi et Chisinau se sont tournées vers le Conseil la semaine dernière pour demander une perspective d’adhésion à l’UE. Actuellement, les pays officiellement candidats à l’UE sont l’Albanie (depuis 2014), la Macédoine du Nord (depuis 2005), le Monténégro (depuis 2010), la Serbie (depuis 2012) et la Turquie (depuis 1999).
17H30 : La FEB crée une task-force pour aider les entreprises
Alors que l’invasion de l’Ukraine par la Russie déstabilise déjà l’économie mondiale, la Fédération des entreprises de Belgique (FEB) a décidé de créer une task-force interne multidisciplinaire afin de suivre au mieux la situation et les diverses conséquences de cette crise sur nos entreprises, indique-t-elle lundi. Les fédérations sectorielles les plus touchées vont y être impliquées.
Les entreprises belges actives en Ukraine et en Russie subissent de plein fouet l’impact du conflit, mais les sociétés présentes sur notre territoire ne sont pas à l’abri également, constate-t-on.
« Les premiers effets de la crise se font déjà sentir dans divers secteurs ou sous-secteurs, comme l’alimentation, la grande distribution, le bois, de multiples industries technologiques, la construction ou le transport international (…) que ce soit directement ou indirectement, dans le cadre de leurs échanges (importations ou exportations) avec les pays engagés dans ce conflit voire de leurs activités sur place, ou en raison des sanctions qui frappent la Russie et la Biélorussie (et des contre-mesures russes), ou encore des hausses de prix et des pénuries de certaines matières premières (et du risque de spirale négative liée à l’inflation) », analyse la FEB.
La fédération a donc décidé de prendre les choses en main à son niveau, et de créer, en collaboration avec les experts des fédérations, une task-force. Cette dernière va se pencher sur différents aspects tels que l’impact des sanctions, les perturbations dans les importations et les exportations, les conséquences en matière d’énergie, l’impact sur l’inflation et la croissance et les mesures de soutien (procédure souple pour le chômage temporaire).
En parallèle, la FEB a demandé aux autorités de créer un ’Single Point of Contact’ où les entreprises pourraient adresser leurs questions concrètes, ajoute-t-elle.
La FEB se dit « choquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie et appelle, conjointement avec tous les membres de la coupole européenne des employeurs BusinessEurope, à déposer les armes ».
17H24 : L’UE lance l’examen des candidatures de l’Ukraine, de la Géorgie et de la Moldavie
L’Union européenne a lancé lundi la procédure pour l’examen des demandes d’adhésion de l’Ukraine, de la Géorgie et de la Moldavie, a annoncé la présidence française du Conseil de l’UE.
Les 3 pays ont déposé leur demande à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine. La Commission européenne va devoir exprimer un avis officiel et les 27 devront ensuite décider s’ils accordent le statut de candidat aux demandeurs, avant des négociations longues et complexes.
17H17 : Boeing suspend ses achats de titane en Russie
Le constructeur aéronautique Boeing a annoncé lundi avoir suspendu ses achats de titane en provenance de Russie, où est installé son principal fournisseur VSMPO-AVISMA, tout en assurant avoir suffisamment de stocks et d’autres sources d’approvisionnement pour l’instant.
Le groupe n’a en revanche pas souhaité donner d’informations sur le statut de sa co-entreprise avec VSMPO-AVISMA, Ural Boeing Manufacturing (UBM), formée en 2006.
Boeing et VSMPO-AVISMA avaient encore en novembre dernier signé un accord « confirmant que VSMPO-AVISMA restera le plus grand fournisseur de titane pour les avions commerciaux actuels et futurs de Boeing », rappelant alors que le titane fourni par le groupe russe était utilisé sur dans la fabrication des Boeing 737, 767, 787, 777 et 777X. Le premier contrat entre les deux entreprises date de 1997.
Mais le groupe américain a pris ses distances avec la Russie après l’invasion de l’Ukraine, annonçant déjà la semaine dernière avoir suspendu ses « services de pièces détachées, de maintenance et de support technique pour les compagnies aériennes russes », ainsi que ses « opérations majeures » à Moscou.
Les relations avec VSMPO-AVISMA sont d’autant plus délicates que le président de son conseil d’administration, Sergey Chemezov, est à titre individuel sur la liste des personnes russes visées par des sanctions américaines à titre individuel. Ce proche de Vladimir Poutine a été ciblé une première fois en 2014 après l’annexion de la Crimée par Moscou, puis de nouveau après la récente invasion de l’Ukraine.
Boeing assure qu’il « dispose d’un stock de titane substantiel, en partie grâce à une initiative lancée il y a plusieurs années pour diversifier (ses) sources mondiales ».
« Notre inventaire et la diversité de nos sources de titane fournissent un approvisionnement suffisant pour la production des avions, et nous continuerons à prendre les mesures nécessaires pour assurer une continuité à long terme », ajoute le groupe dans un message transmis à l’AFP.
« Nous sommes sincèrement désolés que le contrat avec notre partenaire de longue date ait été suspendu », a déclaré de son côté à l’agence russe TASS le PDG de la société VSMPO-AVISMA, Dmitri Osipov.
Au vu de la situation actuelle, « nous étions prêts à un tel développement et la société a toutes les opportunités et ressources pour réduire les risques qui ont surgi », a-t-il ajouté en soulignant que son entreprise allait réorienter ses ventes vers d’autres marchés et domaines.
17H10 : Le Conseil de l’Europe réclame des « couloirs humanitaires viables »
Le Conseil de l’Europe, vigie de l’État de droit sur le continent, a réclamé lundi la mise en place de « couloirs humanitaires viables » en Ukraine et exhorté Moscou à mettre fin à « la répression sans précédent » de la liberté d’expression.
« Je demande instamment un accord sur des couloirs humanitaires viables, essentiels pour permettre le passage en toute sécurité de milliers de personnes déplacées fuyant la mort et la destruction », a déclaré dans un communiqué Marija Pejcinovic Buric, la secrétaire générale du Conseil de l’Europe.
Elle a salué la « solidarité sincère » exprimée par les États membres du Conseil de l’Europe, et « en particulier la Pologne », à l’égard des « 1,7 million de réfugiés qui ont franchi les frontières ukrainiennes ».
Elle a appelé à l’expression d’une attention renforcée à l’égard des femmes et des filles qui, « alors qu’elles tentent d’échapper aux conflits, deviennent encore plus vulnérables, menacées par la violence, les agressions sexuelles et le viol ».
Dans le même temps, la Commissaire du Conseil de l’Europe pour les droits de l’homme, Dunja Mijatovic, a déploré l’adoption vendredi par le parlement russe de nouvelles mesures introduisant de lourdes peines de prison pour toute diffusion d’« informations mensongères sur l’armée ».
« Des dizaines de médias indépendants et étrangers ont été soumis à la censure en étant soit interdits, soit bloqués, soit contraints de supprimer toute information ne provenant pas de sources officielles », s’est-elle émue dans un communiqué distinct.
« Plus de 13.000 personnes, dont des enfants et des personnes âgées, ont été arrêtées (…) pour avoir exercé leur droit légitime de protester pacifiquement contre la guerre », a-t-elle poursuivi, pointant la responsabilité des autorités russes.
« Je les exhorte à mettre fin à la répression contre les défenseurs des droits de l’homme, les journalistes, les militants et les citoyens ordinaires et à respecter pleinement leurs droits humains », a-t-elle conclu.
Mardi, dans une précédente prise de position, Dunja Mijatovic avait appelé Moscou à mettre fin « immédiatement » au « carnage » en cours en Ukraine.
Le Conseil de l’Europe réunit 47 États membres, dont la Russie et l’Ukraine. Au lendemain du début de l’offensive russe en Ukraine, l’organisation paneuropéenne a suspendu Moscou de toute participation à ses principales instances.
16H58 : Un site Facebook dénonce des propositions d’accueil de femmes ukrainiennes « à double sens »
Le fondateur d’une aile flamande de soutien à la cause ukrainienne sur Facebook, « Steun Oekraïne », a reçu des propositions, dont il dénonce le « double sens », et qui proviennent d’hommes qui se disent enthousiasmés par l’idée d’offrir une place d’accueil à des femmes réfugiées, en provenance d’Ukraine. Andy de Schipper a posté un message qui révèle que les administrateurs du groupe, qui compte quelque 3.000 membres en Flandre orientale, ont reçu des propositions pour offrir ni plus ni moins que le gîte à des femmes « belles, jolies, intelligentes et attentionnées ».
Son groupe Facebook, à l’image d’un très grand nombre d’initiatives de par l’Europe (et le monde), a initialement été créé pour apporter un soutien à la population ukrainienne, sous la forme de collectes de biens et de vivres, notamment.
En Ukraine, la population masculine en ordre de combat a été largement mobilisée pour défendre le territoire ciblé par l’invasion russe depuis le 24 février, ne laissant guère d’autre choix, à un très grand nombre de femmes, enfants et personnes âgées sans protection, de fuir le pays vers l’ouest du continent européen pour y trouver refuge.
La Belgique n’est certainement pas en reste, loin de là, dans cet impressionnant éventail de mesures d’accueil. Il arrive cependant que le bât blesse, pas trop souvent heureusement, dans le chef de certaines propositions conférant un « double sens » à des objectifs qui ne souscrivent en rien à une cause qui s’est mobilisée pour soutenir et apporter de l’aide à l’ensemble de population ukrainienne.
Selon les administrateurs de « Steun Oekraïne », dont le message a été relayé lundi par Radio 2 (VRT) en Flandre orientale, le nombre de messages à « double sens » n’est pas encore clairement déterminé. Mais il a d’ores et déjà suscité, à juste titre, de nombreuses réactions d’indignation, souligne Andy de Schipper, qui parle entre autres de propositions « stupides » et de « pensées insensées » dans le chef des auteurs de ces débordements écrits. Et il veillera, assure-t-il, à ce que son site ne soit pas utilisé en tant qu’« agence de rencontres ».
16H54 : La Commission s’apprête à avancer des propositions pour réduire la dépendance au gaz russe
La Commission européenne présentera mardi une série de propositions pour défaire l’Europe de sa dépendance au gaz, au pétrole et au charbon venus de Russie, a indiqué lundi sa présidente Ursula von der Leyen.
L’Allemande a accueilli lundi à Bruxelles le Premier ministre italien Mario Draghi, dont le pays fait partie des Etats européens les plus dépendants au gaz russe. Les prix élevés actuellement en vigueur, et l’incertitude liée à l’invasion russe de l’Ukraine et les tensions autour de ce conflit, concernent donc Rome au premier chef.
La présidente de la Commission a répété à l’entame de son entrevue avec l’Italien que s’affranchir de la dépendance énergétique envers Moscou est essentiel pour l’UE. La Commission voit dans ce dossier « trois grands axes d’approche », a-t-elle précisé. Le premier, qui concerne le gaz naturel transporté par gazoduc ou par méthaniers (gaz naturel liquéfié), est la « diversification de l’approvisionnement en provenance de Russie, au profit de fournisseurs fiables », a explique Ursula von der Leyen. Selon elle, l’avantage est que l’infrastructure pourra dans un second temps être utilisée pour transporter de l’hydrogène, une source d’énergie sur laquelle l’UE souhaite miser.
La Commission souhaite aussi pousser une « réélectrification » massive du continent, via les sources d’énergie renouvelables (solaire, éolien). La troisième piste de solution consiste à rénover pour une meilleure efficacité énergétique du bâti, a rappelé l’Allemande. L’efficacité énergétique passe aussi par des « processus industriels intelligents » et « l’intelligence artificielle, par exemple pour la gestion efficace des réseaux énergétiques », précise-t-elle.
16H27 : Les deux journalistes danois blessés par balle, de retour au Danemark
Les deux journalistes danois blessés par des tirs le 26 février dans le nord-est de l’Ukraine ont pu rentrer au Danemark après avoir été évacués par la Moldavie, a annoncé lundi l’un d’entre eux.
« Nous sommes rentrés et nous sommes toujours en train d’être soignés », a écrit Stefan Weichert dans un courriel à l’AFP.
Le reporter et le photographe Emil Filtenborg Mikkelsen, installés en Ukraine depuis quelques années, avaient été blessés par balle alors qu’ils se trouvaient en reportage pour le journal danois Ekstra Bladet près de la ville d’Okhtyrka, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière russe.
Leur voiture avait alors été la cible de tirs d’origine indéterminée.
Sur Instagram, M. Filtenborg a publié lundi à la mi-journée une story le montrant dans son lit d’hôpital au Danemark, le visage fatigué.
« Je suis reposé. J’ai été opéré. Je suis calme et bien au Danemark », a-t-il écrit avant de montrer une photo des restes de balles enlevés de son dos et de ses jambes.
Un journaliste suisse indépendant a été blessé dans la région de Mykolaiv, dans le sud de l’Ukraine, indiquait lundi l’agence de presse suisse. Le journaliste se trouvait dans une voiture circulant en direction de Nikolaev lorsqu’il a été touché par des tirs russes.
La semaine dernière, une équipe d’une chaîne de télévision britannique a également été attaquée aux alentours de Kiev et un des journalistes a été blessé par balle, a annoncé leur employeur, Sky News.
16H24 : Le Canada annonce de nouvelles sanctions contre 10 « complices » de l’invasion russe en Ukraine
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé lundi de nouvelles sanctions contre 10 « complices » de l’invasion russe en Ukraine, responsables gouvernementaux et oligarques.
« Le Canada annonce de nouvelles sanctions contre 10 individus complices de cette invasion injustifiée », a déclaré Justin Trudeau lors d’une conférence de presse à Londres avec ses homologues britannique Boris Johnson et néerlandais Mark Rutte. Les noms de ces personnes proviennent d’une liste compilée par l’opposant russe emprisonné Alexeï Navalny, parmi lesquels d’« anciens et actuels hauts responsables gouvernementaux, oligarques et soutiens » du pouvoir russe, a précisé M. Trudeau.
16H21 : Au moins 13 morts dans le bombardement d’une boulangerie industrielle à l’ouest de Kiev
Au moins 13 personnes sont mortes lundi dans des bombardements qui ont touché une boulangerie industrielle à Makariv, à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Kiev, ont indiqué les services de secours ukrainiens.
Dans un message sur Telegram, les services ont indiqué qu’environ 30 personnes se trouvaient dans le périmètre de la boulangerie au moment des bombardements.
Une porte-parole des services de secours, après avoir indiqué dans un premier temps vouloir confirmer le bilan, a ensuite confirmé à l’AFP que le bombardement avait effectivement fait au moins 13 morts.
Les services d’urgence ont aussi indiqué avoir secouru cinq personnes coincées dans les décombres de cette usine, qui était à l’arrêt.
Aucune autre information sur ce bombardement n’était immédiatement disponible.
16H14 : L’armée ukrainienne reprend le contrôle de l’aéroport de Mykolaiv
Les troupes russes ont pénétré l’aéroport de Mykolaiv, dans le sud de l’Ukraine, selon les autorités locales. Les troupes ukrainiennes ont toutefois repris l’aéroport lundi, affirme le gouverneur de la région.
« Nous les avons chassés », a déclaré le gouverneur Vitaliy Kim dans un message vidéo. Aucun avion ne peut actuellement décoller. « Mais l’aéroport est à nous », a ajouté M. Kim. Quelques heures plus tôt, il avait déclaré que des forces russes avaient pénétré l’aéroport, situé au nord de la ville. Toutes les autres attaques dans la région auraient été repoussées.
Mykolaiv, ville stratégique de près de 500.000 habitants, est située près de l’embouchure du Boug dans la mer Noire. Si les troupes russes parvenaient à contourner ou à isoler la ville, la voie terrestre vers Odessa leur serait ouverte et cette importante ville portuaire du sud-ouest pourrait être coupée du reste du pays.
16H13 : Début d’une nouvelle session de négociations russo-ukrainiennes au Bélarus
La troisième session de négociations russo-ukrainiennes visant à trouver un règlement au conflit en Ukraine a commencé lundi soir au Bélarus, ont rapporté les agences de presse russes et bélarusse.
« Le troisième round de pourparlers a commencé à Belovejskaïa Pouchtcha », parc national à la frontière entre le Bélarus et la Pologne, a indiqué l’agence de presse bélarusse Belta sur son compte Telegram, en publiant une photo de délégations russe et ukrainienne assises à la table de négociations.
16H05 : Au moins 1,7 million de personnes ont fui l’Ukraine depuis l’invasion russe
Quelque 1,7 million de personnes ont quitté l’Ukraine depuis le début de l’offensive militaire russe dans ce pays, d’après le dernier recensement de l’agence pour les réfugiés des Nations unies (UNHCR).
En une journée, ce nombre a augmenté de 200.000 personnes.
Des millions d’autres réfugiés pourraient quitter le pays dans les prochains jours « à moins qu’il n’y ait une fin immédiate à ce conflit insensé », a tweeté l’organisation.
16H01 : L’Europe peut s’attendre à recevoir cinq millions d’exilés
L’Europe peut s’attendre à recevoir cinq millions d’exilés si l’invasion de l’Ukraine par la Russie et les bombardements des villes se poursuivent, a estimé lundi à Montpellier (sud de la France) le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
« Si les bombardements continuent, si on continue à bombarder les villes, de manière indiscriminée, on peut s’attendre à cinq millions d’exilés », a précisé le Haut-représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, lors d’une réunion des ministres européens des Affaires étrangères et du développement.
L’ONU a déjà indiqué ces jours derniers que quatre millions de personnes pourraient vouloir quitter l’Ukraine si la guerre se poursuit.
Plus de 1,7 million de personnes ont déjà fui depuis le lancement de l’invasion russe le 24 février, selon les derniers décomptes de l’ONU lundi.
« Dans ce cas, il faut se préparer à recevoir cinq millions de personnes », a insisté M. Borrell en estimant qu’il faut un effort financier important pour faire face à cette situation.
Le 1er mars, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait promis d’engager au moins 500 millions d’euros du budget européen pour l’assistance humanitaire après l’invasion russe de l’Ukraine.
Un premier versement de 100 millions a été débloqué pour l’Ukraine et la Moldavie, a précisé M. Borrell.
15H51 : La Croix-Rouge avertit des besoins « massifs »
La Croix-Rouge a averti lundi que l’urgence humanitaire en Ukraine, provoquée par l’invasion de l’armée russe, allait créer des déplacements et des besoins « massifs », dans le pays même et chez les voisins.
« Le conflit en Ukraine est en passe de devenir la plus importante urgence humanitaire en Europe pour les années à venir », a déclaré Francesco Rocca, le président de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, lors d’un point de presse à Genève.
« Les déplacements et les besoins sont massifs, et ils vont encore grandir aussi bien en Ukraine même, qu’en-dehors », a-t-il souligné.
En 12 jours de guerre, des centaines de civils ont été tués et des milliers d’autres blessés.
Et plus de 1,7 million de personnes avaient fui les combats pour traverser la frontière et trouver refuge ailleurs en Europe, pour plus de la moitié en Pologne, selon le dernier décompte du HCR, publié lundi.
Des millions de personnes, restées en Ukraine « ont un besoin pressant d’eau potable et de nourriture », a souligné M. Rocca, sur Zoom.
« Avec des routes infranchissables, les réseaux de distribution d’eau et d’électricité coupés, les gens ont désespérément besoin de soins médicaux d’urgence, de médicaments, d’eau propre et d’abris », a insisté M. Rocca.
« Si rien n’est fait rapidement pour protéger ces services, les impacts humanitaires à grande échelle se feront sentir », a-t-il ajouté, insistant sur l’absolue nécessité de garantir la sécurité des travailleurs humanitaires.
« L’espace d’une action humanitaire neutre, impartiale, indépendante, doit être préservé pour que les acteurs comme la Croix-Rouge puissent accéder aux civils », a-t-il dit.
Il a salué le travail de la Croix-Rouge ukrainienne qui a doublé ses effectifs depuis le début de l’invasion le 24 février, en recrutant 3.000 volontaires.
« Eux-mêmes en danger mortel, ils travaillent sans relâche pour aider les gens et les communautés frappées », en se rendant dans les abris anti-bombardement ou dans les stations de métro, a rappelé M. Rocca.
Les volontaires de la Croix-Rouge apprennent aussi les gestes de premier secours aux gens, distribuent de la nourriture et des produits de première nécessité et aident « des centaines de milliers de gens traumatisés qui traversent la frontière », a-t-il ajouté.
15H49 : La Russie refuse de comparaître devant la Cour internationale de justice, organe onusien
La Russie a refusé de comparaître lundi lors de l’ouverture des audiences devant la Cour internationale de justice (CIJ) dans une procédure initiée par l’Ukraine, qui demande au plus haut tribunal de l’Onu d’ordonner à Moscou d’arrêter son invasion.
L’absence de la Russie a été critiquée par la juge présidente de la cour, qui siège à La Haye aux Pays-Bas, et par la délégation ukrainienne, qui s’est retrouvée devant des bancs vides au moment de plaider sa cause.
« Le fait que les sièges de la Russie sont vides en dit long », a lancé Anton Korynevich, membre de la délégation ukrainienne. « Ils ne sont pas ici devant cette cour, ils sont sur les champs de bataille, menant une guerre agressive contre mon pays », a ajouté M. Korynevich. « C’est ainsi que la Russie règle ses différends. »
Kiev a déposé une requête devant la CIJ le 26 février, deux jours après le début de l’offensive russe. L’Ukraine demande au plus haut tribunal de l’Onu des mesures urgentes ordonnant à la Russie d’arrêter son invasion, avant de se prononcer sur le fond de l’affaire, ce qui pourrait prendre des années.
La juge a indiqué que la CIJ se prononcerait « dès que possible » sur la requête de l’Ukraine.
15h39 : Moscou ouverte à une rencontre sur le nucléaire avec l’AIEA et Kiev, mais pas à Tchernobyl
La Russie s’est dite lundi favorable à la proposition de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) de mener des discussions trilatérales avec Kiev sur la sécurité des infrastructures nucléaires en Ukraine, 12 jours après l’invasion du pays par les troupes russes et alors que Moscou a pris le contrôle de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia. Le Kremlin exclut toutefois que la rencontre ait lieu à Techenobyl, théâtre d’un accident nucléaire majeur en 1986.
Le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, a partagé vendredi sa vive inquiétude à la suite d’informations concernant l’interruption des communications avec la centrale de Zaporijjia, la plus grande d’Europe, désormais sous contrôle russe. Il a appelé Moscou et Kiev à s’asseoir autour d’une table le plus rapidement possible, tandis que le monde retient son souffle après qu’un incendie s’est déclaré dans la centrale vendredi lors de l’irruption des troupes russes.
L’AIEA craint en effet que l’invasion russe débouche sur un accident nucléaire.
Les consultations seront probablement menées par de hauts responsables des services de sécurité nucléaire de chaque pays, a déclaré Mikhaïl Oulianov, l’ambassadeur russe auprès de l’agence nucléaire. Par contre, il a écarté l’idée émise par M. Grossi d’organiser la rencontre à Tchernobyl. « Je ne pense pas que ce soit le site le plus indiqué pour une entrevue » alors qu’« il y a de nombreuses capitales dans le monde », a souligné M. Oulianov. Tchernobyl est tombée sous le contrôle des troupes russes peu après l’invasion du l’Ukraine, lancée le 24 février.
L’ambassadeur russe auprès de l’AIEA a ajouté attendre à présent la décision de Kiev pour cette rencontre trilatérale.
L’Ukraine accuse la Russie de viser délibérément ses installations nucléaires, alors que le pays a déjà été durement touché par la catastrophe de Tchernobyl. De son côté, Moscou rejette ces accusations et affirme que des « saboteurs » ukrainiens veulent faire porter à la Russie la responsabilité d’un accident nucléaire.
15h38 : De premières amendes infligées à des citoyens russes accusés de « rabaisser » l’armée
Les premières sanctions financières pour publication d’informations considérées par le gouvernement russe comme mensongères ou de nature à rabaisser l’armée ont été prononcées, après la promulgation vendredi d’une nouvelle loi restreignant la liberté d’expression, rapporte lundi l’agence de presse allemande DPA. Un Russe de 26 ans a notamment été condamné à une amende de 30.000 roubles (environ 198 euros) pour avoir « rabaissé » l’armée russe.
Selon la nouvelle loi signée par le président russe, Vladimir Poutine, tout propos visant à rabaisser et nuire à l’image de l’armée russe pourra être sanctionné. Les journalistes relayant ce que le pouvoir russe considère comme de « fausses informations » dans les médias pourront écoper de 15 ans de prison.
Le média en ligne indépendant russe Meduza a listé plusieurs condamnations déjà prononcées depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle loi. Un homme a par exemple écopé d’une amende de 200 euros pour avoir placardé une affiche décrivant l’invasion de l’Ukraine par la Russie comme une « manœuvre financière ». La Fédération de Russie décrit quant à elle cette invasion comme une « opération militaire spéciale ».
Malgré une interdiction de manifester contre l’invasion de l’Ukraine, de nombreuses actions de protestations ont eu lieu à travers la Russie ces derniers jours. Des milliers de citoyens russes ont été arrêtés par la police au cours de ces manifestations.
15h35 : Les Etats-Unis déploient des troupes supplémentaires en Lituanie
Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a annoncé le déploiement de troupes américaines supplémentaires dans les pays baltes. Dans les prochains jours, 400 soldats devraient arriver en Lituanie, a-t-il déclaré lundi après une rencontre avec son homologue Gabrielius Landsbergis à Vilnius.
Après l’attaque russe contre l’Ukraine, les Etats-Unis avaient déployé environ 7.000 soldats supplémentaires en Europe. Une partie de ce contingent doit désormais être déployée en Lituanie, pays membre de l’UE et de l’Otan. Parallèlement, Blinken a assuré la Lituanie et les deux autres pays baltes de la solidarité des Etats-Unis. L’obligation d’assistance mutuelle de l’Otan serait « intangible ».
Depuis 2014, les Etats-Unis déploient des unités pour des manœuvres à la frontière orientale de l’Otan. Selon des données lituaniennes, environ 500 soldats américains sont actuellement stationnés en Lituanie. Des troupes allemandes sont présentes également, sur la base de Rukla précisément.
15h12 : Les importations d’énergie russe sont « essentielles » pour l’Europe, prévient Scholz
Les importations d’énergie fossile en provenance de Russie sont « essentielles » pour la « vie quotidienne des citoyens » en Europe et l’approvisionnement du continent ne peut pas être assuré autrement à ce stade, a affirmé lundi le chancelier allemand Olaf Scholz.
Alors que des sanctions sur l’énergie russe en représailles à l’invasion de l’Ukraine sont discutées par les États-Unis et l’Union européenne, « l’approvisionnement de l’Europe en énergie pour la production de chaleur, la mobilité, l’électricité et l’industrie ne peut pas être assuré autrement pour le moment », selon une déclaration écrite du chancelier.
La crainte d’un embargo occidental sur le pétrole russe a de nouveau fait flamber les prix de l’or noir lundi.
C’est « délibérément », rappelle Olaf Scholz, que l’Europe a exclu les livraisons d’énergie de la Russie des premières salves de sanctions contre Moscou car la mesure déstabiliserait les marchés et aurait un trop fort impact sur les économies européennes.
15h07 : Nouveaux records historiques de faiblesse pour le rouble
Le rouble a battu de nouveaux records historiques de faiblesse face aux devises occidentales lundi, sur fond d’un possible embargo sur le pétrole russe.
La devise russe a atteint le niveau jamais vu de 140 roubles pour un dollar à 11H20 GMT, tandis qu’un record a été atteint face à la devise européenne peu après, à 12H00 GMT, avec près de 152 roubles pour un euro.
Ce possible embargo occidental, sanction ultime qui mettrait la Russie à genoux, a également fait de nouveau flamber les prix de l’or noir, tandis que les marchés boursiers craignent une inflation tenace et un ralentissement économique.
La Bourse russe est fermée depuis le 25 février, le lendemain de l’entrée des troupes russes en Ukraine, et ne doit rouvrir que le mercredi 9 mars.
Depuis cette date, la devise russe a perdu près de la moitié de sa valeur.
Les Etats-Unis envisagent d’interdire les importations de pétrole russe. Une possibilité en discussion avec l’Union européenne. L’Allemagne s’oppose pour sa part à un embargo sur gaz, pétrole et charbon russes.
14h37 : Le Vatican envoie deux cardinaux en Ukraine pour aider les réfugiés
Deux cardinaux envoyés par le Vatican arriveront en Ukraine dans les prochains jours pour y apporter une aide humanitaire, a indiqué lundi le Vatican.
Le cardinal polonais Konrad Krajewski est déjà en route pour la frontière polono-ukrainienne où il rencontrera des réfugiés et des travailleurs humanitaires. Son homologue canadien Michael Czerny est attendu mardi en Hongrie. Il y rencontrera également des réfugiés. Les deux prélats traverseront ensuite la frontière ukrainienne afin d’y apporter de l’aide aux réfugiés, quelle que soit leur religion.
Konrad Krajewski est également l’aumônier apostolique, ce qui signifie qu’il mène des actions caritatives et collecte des fonds au nom du pape. Le cardinal Czerny travaille depuis longtemps sur les droits des migrants et est préfet par intérim du Dicastère pour la promotion du développement humain intégral.
Le pape François avait annoncé la visite des deux ecclésiastiques dimanche. « Ce n’est pas seulement une opération militaire, mais une guerre qui cause la mort, la destruction et la souffrance », a déclaré le pape sans mentionner la Russie qui ne l’est pas non plus dans le communiqué de presse de lundi.
14h33 : Les importations d’énergie russe sont « essentielles » pour l’Europe, prévient Scholz
Les importations d’énergie fossile en provenance de Russie sont « essentielles » pour la « vie quotidienne des citoyens » en Europe et l’approvisionnement du continent ne peut pas être assuré autrement à ce stade, a affirmé lundi le chancelier allemand Olaf Scholz.
Alors que des sanctions sur l’énergie russe en représailles à l’invasion de l’Ukraine sont discutées par les États-Unis et l’Union européenne, « l’approvisionnement de l’Europe en énergie pour la production de chaleur, la mobilité, l’électricité et l’industrie ne peut pas être assuré autrement pour le moment », selon une déclaration écrite du chancelier.
14h32 : La délégation ukrainienne est arrivée au Bélarus pour les négociations avec Moscou
La délégation ukrainienne est arrivée lundi au Bélarus pour la troisième session de négociations avec des représentants de Russie visant à trouver une solution pour mettre fin au conflit armé en Ukraine, ont rapporté les agences de presse russes.
« La délégation ukrainienne est arrivée à Belovejskaïa Pouchtcha (un parc national à la frontière entre le Bélarus et la Pologne) à bord de deux hélicoptères pour des négociations avec la Russie », a indiqué l’agence de presse officielle russe TASS.
14h17 : Biden s’entretiendra avec Macron, Scholz et Johnson
Le président américain Joe Biden s’entretiendra de la situation en Ukraine à 16h30 heure belge avec le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz et le Premier ministre britannique Boris Johnson, a annoncé lundi la Maison Blanche.
Cet appel téléphonique aura lieu après une nouvelle nuit de violents bombardements de l’Ukraine par la Russie, et sur fond de débats entre Occidentaux sur les prochaines mesures à prendre contre Moscou.
14h10 : Charles Michel a appelé Poutine à garantir le passage de l’aide humanitaire
Le président du Conseil européen Charles Michel a annoncé lundi avoir demandé au président russe Vladimir Poutine de « cesser immédiatement les hostilités » en Ukraine et de « garantir le passage sûr de l’aide humanitaire », lors d’une conversation téléphonique.
« L’UE condamne avec la plus grande fermeté l’agression menée par la Russie contre l’Ukraine », a indiqué sur Twitter le responsable belge, ajoutant avoir lors de sa discussion avec Vladimir Poutine « souligné la nécessité d’assurer la sûreté et la sécurité des installations nucléaires ».
14h109 : Le négociateur russe accuse l’Ukraine de bloquer les « couloirs humanitaires », un « crime de guerre »
Le représentant russe dans les pourparlers entre Moscou et Kiev a accusé lundi l’Ukraine d’empêcher l’évacuation de civils de zones de combats, assurant que l’instauration de couloirs humanitaires sera abordée lors de nouvelles négociations prévues lundi.
« Les nationalistes ayant pris position dans les villes continuent d’y retenir des civils et les utilisent directement et indirectement, y compris comme bouclier humain, ce qui est bien sûr un crime de guerre », a affirmé Vladimir Medinski à la télévision publique russe.
13h27 : Une route d’évacuation de Marioupol était « minée » affime le CICR
Une route d’évacuation de Marioupol était « minée », a indiqué la Croix Rouge internationale lundi, après l’échec de tentatives pour évacuer des civils de ce port assiégé dans le sud-est de l’Ukraine, Kiev et Moscou s’accusant mutuellement de violer les conditions de l’évacuation.
Dominik Stillhart, directeur des opérations du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a expliqué à la BBC au sujet des couloirs humanitaires que « le problème ou le défi est d’amener les deux parties à un accord qui soit concret, exploitable et précis ».
« Nous leur parlons depuis des jours et des jours pour les amener à un accord suffisamment précis pour qu’il puisse ensuite être mis en oeuvre », a-t-il expliqué, soulignant que des problèmes persistaient, par exemple sur les itinéraires.
Citant une équipe du CICR qui se trouve à Marioupol, il a expliqué qu’« ils étaient prêts hier (dimanche) malgré le fait que ce que constituait l’accord n’était pas entièrement clair. Et dès qu’ils ont atteint le premier poste de contrôle, ils se sont rendu compte que la route qui leur était indiquée était en fait minée. »
« C’est pourquoi il est si important que les deux parties aient un accord précis pour que nous puissions ensuite faciliter cela sur le terrain », a-t-il ajouté.
L’armée russe a annoncé l’ouverture lundi de plusieurs couloirs humanitaires et l’instauration de cessez-le-feu locaux pour évacuer des civils des villes ukrainiennes de Kharkhiv, Kiev, Marioupol et Soumy, en proie à de violents combats.
Moscou indique avoir transmis ces informations aux structures de l’ONU, de l’OSCE et du CICR.
13h09 : Macron dénonce le « cynisme moral et politique » de Poutine sur les couloirs humanitaires
Emmanuel Macron a dénoncé lundi « le cynisme moral et politique » de Vladimir Poutine qui propose des couloirs humanitaires aux habitants de plusieurs villes d’Ukraine pour « les amener en Russie ».
Ce qui est nécessaire, « ce ne sont pas simplement des couloirs, qui sont tout de suite menacés, ce n’est pas ce discours hyprocrite qui consiste à dire : +On va aller protéger les gens pour les amener en Russie+ », a déclaré le président dans une interview à LCI, dont un extrait a été diffusé au JT de 13H de TF1. « Tout ça n’est pas sérieux, c’est du cynisme moral et politique, qui m’est insupportable », a-t-il ajouté.
12h49 : Rencontre des ministres des Affaires étrangères russe, ukrainien et turc samedi en Turquie
Le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu va tenir une réunion trilatérale samedi avec ses homologues russe et ukrainien à Antalya dans le sud de la Turquie, a-t-il annoncé lundi.
« À la suite des initiatives de notre président et de nos intenses efforts diplomatiques, les ministres des Affaires étrangères de la Russie (Sergueï Lavrov) et de l’Ukraine (Dmytro Kuleba) ont décidé de se réunir avec ma participation en marge » du Forum diplomatique d’Antalya, a précisé M. Cavusoglu dans un message sur Twitter.
12h47 : La diplomatie russe demande la protection de ses représentations en France
La Russie a exigé lundi la protection « adéquate » de ses représentations diplomatiques en France, après avoir signalé une « attaque » au cocktail Molotov contre l’un de ses centres culturels à Paris, en pleine offensive russe contre l’Ukraine.
La Maison russe des sciences et de la culture, située dans le centre de la capitale française, a été visée dans la nuit de dimanche à lundi par le jet d’une bouteille incendiaire qui s’est écrasée contre la grille du bâtiment, sans faire de victime, a indiqué la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.
« Nous exigeons des autorités françaises qu’elles assurent la sécurité adéquate de nos représentations officielles », a-t-elle poursuivi, sur son compte Telegram. Son message est assorti d’une vidéo montrant l’incident supposé depuis une caméra de surveillance.
« Les représentations russes en Ukraine ont régulièrement été visées par ce type d’attaque avant 2022 (…) donc ce n’est pas la peine de faire croire que tels actes extrémistes sont l’expression d’une +juste colère+ depuis l’opération militaire spéciale russe », a poursuivi Mme. Zakharova.
Depuis l’offensive russe en Ukraine, des milliers de personnes ont manifesté en Occident, notamment en France, pour condamner la Russie et demander la fin des hostilités marquées par des bombardements massives tuant des civils.
Moscou, pour sa part, affirme mener une « opération militaire spéciale » et exige un statut « neutre » pour l’Ukraine et sa « démilitarisation obligatoire », des exigences absolument inacceptables pour Kiev.
12h43 : Moscou adopte une liste de pays « hostiles » qui seront remboursés en roubles
Les autorités russes ont établi une liste de pays « hostiles » à la Russie, auxquels les particuliers et les entreprises russes pourront rembourser leurs dettes en roubles, monnaie dont la valeur a perdu 45 % depuis janvier, a indiqué lundi le gouvernement.
Cette liste de pays, préparée à la suite d’un décret présidentiel de vendredi, comprend entre autres les pays de l’Union européenne, l’Australie, le Royaume-Uni, le Canada, Monaco, la Corée, les États-Unis, la Suisse et Japon.
12h29 : Nouvelles négociations avec la Russie ce lundi après-midi
Le troisième round des négociations avec la Russie doit commencer lundi à 14H00 GMT au Bélarus, a annoncé sur Twitter un négociateur ukrainien.
« Troisième round. Début à 16H00 heure de Kiev. Délégation inchangée », a écrit Mykhaïlo Podoliak, membre de la délégation ukrainienne en publiant sa photo avec un hélicoptère en toile de fond.
Selon les agences russes, la délégation russe est arrivée à Belovejskaïa Poucha, une localité dans la région de Brest proche de la frontière avec la Pologne où s’est tenu le deuxième round.
La Russie a lancé le 24 février une invasion de l’Ukrainen, pilonnant ses villes, faisant de nombreux morts et provoquant l’exode de plus de 1,5 million d’Ukrainiens.
Les deux précédents rounds de négociations, également tenus au Bélarus, pays allié de Moscou, n’ont pas donné de résultats.
Au douzième jour de l’invasion russe lundi, Moscou a annoncé l’instauration de cessez-le-feu locaux et l’ouverture de couloirs humanitaires pour permettre l’évacuation de civils de plusieurs villes d’Ukraine dont la capitale Kiev.
Mais la moitié de ces couloirs rejoignent la Russie ou le Bélarus, pays depuis lequel l’armée russe est aussi entrée en Ukraine le 24 février, et ont aussitôt été rejetés par le gouvernement ukrainien.
11h45 : Plus d’un million de personnes se sont réfugiées en Pologne depuis le début de la guerre
Plus d’un million de réfugiés provenant de l’Ukraine voisine sont entrés en Pologne depuis le début de l’invasion russe, ont indiqué les gardes-frontières polonais.
Rien que dimanche, 142.300 personnes ont franchi la frontière, ont rapporté les autorités sur Twitter. Il s’agit du nombre le plus élevé pour une seule journée depuis le début de la guerre.
Les informations fournies par le ministère polonais des Affaires étrangères montrent que la majorité sont des citoyens ukrainiens, mais des personnes originaires d’Ouzbékistan, de Biélorussie, d’Inde, du Nigéria, du Maroc, des États-Unis et d’autres pays font également partie des réfugiés qui ont fui le conflit.
11h20 : Paris dit n’avoir pas demandé l’ouverture de couloirs humanitaires vers la Russie
La France n’a pas demandé l’ouverture de couloirs humanitaires en Ukraine vers la Russie et le Bélarus, comme l’a proposé Moscou, a indiqué lundi la présidence française, en insistant sur la nécessité de « respecter le droit international », notamment dans la protection des populations civiles.
L’Ukraine a refusé lundi matin les couloirs humanitaires proposés par Moscou pour acheminer des civils vers la Russie et le Bélarus, qui ne sont « pas une option acceptable ».
Au lendemain d’un entretien téléphonique entre le président français Emmanuel Macron et son homologue russe Vladimir Poutine, l’Elysée rappelle que la demande de Paris « comme du reste des alliés et partenaires est que l’offensive russe cesse ».
Mais « tant que l’offensive est en cours, car les Russes refusent d’y mettre un terme », il faut « respecter le droit international humanitaire, la protection des populations civiles et l’acheminement de l’aide », ajoute la présidence.
Emmanuel Macron a dit à Vladimir Poutine que « cela signifiait que la protection des civils devait être organisée et que l’accès humanitaire devait être permis », selon un conseiller, en rappelant « à chaque fois que c’est la Russie qui fait la guerre à l’Ukraine et pas l’Ukraine qui fait la guerre à la Russie ».
L’Elysée souligne que M. Macron n’a pas demandé que des couloirs humanitaires soient ouverts vers la Russie, alors que l’armée russe a annoncé lundi l’instauration de cessez-le-feu locaux pour évacuer des civils des villes ukrainiennes de Kharkhiv, Kiev, Marioupol et Soumy, en proie à de violents combats. Pour Kiev, le couloir serait dirigé vers le nord, c’est-à-dire vers la ville bélarusse de Gomel, non loin de la frontière ukrainienne.
« Ce n’est pas une option acceptable », a déploré la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk. Selon elle, les civils appelés par les Russes à être évacués des villes de Kharkiv, Kiev, Marioupol et Soumy « n’iront pas au Bélarus pour ensuite prendre l’avion et aller en Russie ».
L’armée russe a affirmé que cette décision d’ouvrir des couloirs humanitaires avait été prise arès une « demande personnelle » d’Emmanuel Macron adressée à Vladimir Poutine.
Ces derniers jours, deux tentatives pour évacuer des civils du port assiégé de Marioupol, dans le sud-est de l’Ukraine, ont échoué, Kiev et Moscou s’accusant mutuellement de violer les conditions de l’évacuation.
Le refus de Kiev des couloirs proposés par Moscou intervient alors qu’un troisième round de pourparlers entre l’Ukraine et la Russie doit avoir lieu lundi, selon Kiev.
11h04 : Gazprom continue à fournir du gaz en Europe
La Russie continue de fournir d’importants volumes de gaz naturel à l’Europe via des gazoducs traversant l’Ukraine, a déclaré lundi la compagnie gazière russe Gazprom.
Selon l’entreprise, les livraisons restent élevées même en ce début de semaine. Lundi, un total de 109,6 millions de mètres cubes de gaz naturel sera livré à l’Europe, a déclaré un porte-parole de Gazprom.
Dimanche, 109,5 millions de mètres cubes ont été livrés. Ceci est « conforme à la demande des consommateurs européens », a déclaré l’entreprise.
10h49 : Le maire d’une municipalité proche de Kiev abattu par les Russes, selon les autorités
Le maire d’Hostomel, une municipalité qui accueille une base militaire au nord-ouest de Kiev, a été délibérément abattu par les troupes russes, ont indiqué les autorités locales lundi sur Facebook. Youri Prylypko « distribuait du pain et des médicaments à la population lorsqu’il a été tué », comme deux autres collaborateurs, selon le conseil communal.
« Personne ne l’avait obligé à faire face aux balles ennemies. Il aurait pu, comme des centaines d’autres, se cacher dans une cave. (…) Mais il avait pris sa décision », ajoute le communiqué, qui retrace une partie de sa vie et de son engagement depuis l’invasion russe. « Il est mort pour la communauté, mort pour Hostomel, mort en héros. Souvenir éternel et notre gratitude », salue la mairie.
La localité de Hostomel accueille l’aéroport militaire d’Antonov, qui avait été attaqué par les forces russes le 25 février, au lendemain du début de l’invasion de l’Ukraine. « Compte tenu de la situation », ajoutent les autorités communales, « il est impossible d’être invité à des funérailles ».
La Russie n’a pas réagi à ces déclarations, qui n’ont par ailleurs pas pu être vérifiées indépendamment.
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie il y a une semaine et demie, Hostomel s’est vidée de la plupart de ses 16.000 habitants pour fuir l’avancée russe.
10h12 : La Russie absente lors d’audiences devant la CIJ sur la guerre en Ukraine
La Russie était absente lundi lors de l’ouverture des audiences devant la Cour internationale de justice (CIJ) dans une procédure initiée par l’Ukraine, qui demande au plus haut tribunal de l’ONU d’ordonner à Moscou de stopper son invasion militaire.
« La cour déplore la non-comparution de la Fédération de Russie lors de cette procédure orale », a déclaré Joan Donoghue, juge présidente de la CIJ, indiquant avoir été notifiée de cette absence par l’ambassadeur russe aux Pays-Bas, où siège la cour.
10h10 : Kiev refuse les couloirs humanitaires vers le Bélarus et la Russie proposés par Moscou
Kiev refuse les couloirs humanitaires vers le Bélarus et la Russie proposés par Moscou pour l’évacuation des civils de villes bombardées, a annoncé lundi la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk.
« Ce n’est pas une option acceptable », a-t-elle déploré. Selon elle, les civils appelés par les Russes à être évacués des villes de Kharkiv, Kiev, Marioupol et Soumy « n’iront pas au Bélarus pour ensuite prendre l’avion et aller en Russie ».
L’armée russe avait indiqué lundi matin qu’elle allait ouvrir un couloir entre la capitale Kiev et la ville bélarusse de Gomel, non loin de la frontière ukrainienne.
Selon cette source, deux autres couloirs partiraient de Marioupol et permettront soit une évacuation en direction de la Russie jusqu’à la ville de Rostov-sur-le Don, soit vers l’Ouest jusqu’à la ville ukrainienne de Zaporojie.
Moscou a précisé qu’un autre couloir partirait de Kharkiv jusqu’à la ville russe de Belgorod. Enfin, deux trajets doivent permettre aux civils de quitter la ville ukrainienne de Soumy : soit vers Belgorod en Russie, soit vers Poltava en Ukraine.
10h02 : neuf personnes tuées dans le bombardement de l’aéroport de Vinnytsia
Neuf personnes ont été tuées dimanche dans le bombardement par l’armée russe de l’aéroport de Vinnytsia, à quelque 200 km au sud-ouest de Kiev, ont annoncé lundi les secours ukrainiens.
« Lundi, à 05H00 GMT, quinze personnes ont été dégagées des décombres, dont neuf personnes décédées : cinq civils et quatre soldats », ont-ils indiqué sur Telegram, précisant que « les recherches continuaient » pour retrouver d’autres victimes éventuelles.
9h52 : La CEO d’Engie met en garde contre de possibles pénuries en Europe sans le gaz russe
La CEO du groupe énergétique français Engie, Catherine MacGregor, prévient lundi que sans le gaz russe, il sera difficile de reconstituer les approvisionnements en gaz cet été.
Selon la CEO, qui donnait une interview à France Inter, le vrai problème est pour l’hiver prochain. S’il est décidé de ne plus importer de gaz russe, il sera difficile de trouver suffisamment de gaz pour les stocks européens.
Dans un tel scénario, il faudrait, selon elle, une intervention gouvernementale, comme le plafonnement des prix et la limitation de la demande.
La Russie fournit 40 % du gaz naturel en Europe. En Belgique, le gaz vendu par Engie, leader du marché, provient à 20 % de Russie.
9h51 : Alexander De Croo sur la guerre en Ukraine : « La situation humanitaire est grave, même pour le président Poutine il y a des règles à respecter »
Sur les ondes de la radio publique, Alexander De Croo a évoqué la situation en Ukraine. Le Premier ministre a réaffirmé que la Belgique ne prenait pas part à cette guerre. « L’Ukraine n’a pas choisi cette guerre. Chaque pays a le droit de défendre son territoire, ça se trouve dans toutes les conventions. Et donc, quand un pays demande d’avoir un support à d’autres pays, c’est normal qu’on puisse le faire sans faire partie de cette guerre-là », a-t-il déclaré sur La Première.
« D’un autre côté, la situation est tellement grave. Même pour le président Poutine, dans la guerre il y a des règles à respecter, notamment pour préserver les civils », a-t-il ajouté. « D’un point de vue de l’Otan, la priorité absolue c’est de défendre nos frontières. D’ailleurs la Belgique envoie des militaires en Roumanie dans cette optique. Je suis convaincu que cette guerre s’arrêtera toujours avec de la diplomatie, avec des gens qui se parlent ».
Mais le Premier ministre insiste : « La priorité c’est l’humanitaire ». L’interview complète ici.
9h19 : plus de 5.000 manifestants pacifistes arrêtés en Russie
Au moins 5.000 personnes manifestant sans autorisation contre l’intervention militaire en Ukraine ont été arrêtées dimanche dans 69 villes de Russie, a indiqué lundi l’ONG OVD-Info, spécialisée dans le suivi des manifestations.
Il s’agit d’un nombre d’une ampleur inédite en une seule journée, bien plus que lors de la vague de protestations début 2021 à travers le pays contre l’emprisonnement de l’opposant Alexeï Navalny.
Ce dernier, depuis sa prison, a appelé les Russes à se réunir tous les jours sur la place principale de leur ville pour réclamer la paix en Ukraine, malgré la menace de lourdes peines de prison.
Quelque 2.300 personnes ont été interpellées rien qu’à Moscou dimanche, et 1.253 à Saint-Pétersbourg, selon OVD-Info. Au moins 320 d’entre elles ont passé la nuit au poste de police, toujours selon la même source. Des actions ont aussi eu lieu dans des dizaines de villes moyennes partout dans le pays.
Plusieurs militants ont publié des vidéos montrant des interpellations brutales, à coups de pied et de matraque.
Pour dissuader toute critique, les autorités russes ont adopté vendredi une loi réprimant « les informations mensongères » sur les activités de l’armée russe en Ukraine. Selon ce texte, les peines encourues vont d’amendes à 15 ans de prison.
Ceux qui manifestent ou appellent à manifester contre la présence militaire russe en Ukraine s’exposent aussi à des amendes, conformément à un nouvel article du code administratif qui interdit les actions publiques « discréditant les forces armées ». En cas de récidive, ces infractions peuvent être passibles de trois ans de prison.
Ces dernières années, des dizaines de manifestants ont par ailleurs été condamnés à de sévères peines d’emprisonnement pour « violences contre la police », des motifs considérés par nombre d’ONG comme inventés ou fortement exagérés.
9h13 : Nouvelle chute des Bourses européennes à l’ouverture
Les Bourses européennes ont de nouveau chuté à l’ouverture lundi, face aux conséquences économiques de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, dont une envolée des prix du pétrole qui pourrait accentuer l’inflation déjà élevée.
La Bourse de Francfort lâchait 3,67 %, Paris 2,88 %, Milan 2,45 % et la place de Londres, qui est plus résiliente depuis le début de cette crise, perdait 1,05 % dans les premiers échanges.
8h45 : Médecins du Monde envoie des équipes aux frontières de l’Ukraine
Plusieurs équipes de Médecins du Monde seront déployées dès cette semaine aux frontières polonaises, slovaques, hongroises, roumaines et moldaves, afin d’évaluer les besoins des populations déplacées et d’apporter une aide médicale d’urgence, indique lundi l’ONG. Celle-ci lance un appel aux dons.
« Dès les premières hostilités, Médecins du Monde a tout mis en œuvre pour protéger ses équipes présentes sur place depuis 2015 et a réduit les activités pour sécuriser matériel et personnel », précise l’organisation.
Médecins du monde appelle les parties au conflit « à protéger les personnes et les installations civiles, telles que les écoles et les hôpitaux, conformément au droit international humanitaire ».
L’ONG participe par ailleurs à l’appel conjoint aux dons du Consortium 1212 pour l’Ukraine.
8h33 : L’amitié entre la Chine et la Russie « solide comme un roc », dit Pékin
L’amitié entre Pékin et Moscou est « solide comme un roc » a assuré lundi le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, en dépit de la condamnation internationale de l’invasion russe de l’Ukraine.
« L’amitié entre les deux peuples est solide comme un roc et les perspectives de coopération future sont immenses », a affirmé devant la presse M. Wang, précisant que la Chine était prête à participer « en cas de besoin » à une médiation internationale pour résoudre le conflit en Ukraine.
6h36 : Moscou annonce un cessez-le-feu et ouvre plusieurs couloirs humanitaires
L’armée russe a annoncé l’ouverture lundi de plusieurs couloirs humanitaires et l’instauration de cessez-le-feu locaux pour évacuer des civils des villes ukrainiennes de Kharkhiv, Kiev, Marioupol et Soumy, en proie à de violents combats.
« Les forces russes, dans un but humanitaire, déclarent un « régime de silence » à partir de 10h00 (heure russe, NDLR) le 7 mars et l’ouverture de couloirs humanitaires », a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué.
Le communiqué ne précise pas si les couloirs ouvriront à l’heure locale en Ukraine (8h00, heure belge) ou à celle de Moscou (7h00, heure belge) et combien de temps ils resteront ouverts.
L’armée russe précise que cette décision a été prise après une « demande personnelle » du président français Emmanuel Macron adressée à son homologue russe Vladimir Poutine. Les deux dirigeants se sont entretenus pendant deux heures dimanche par téléphone.
Cette annonce intervient alors qu’un troisième round de pourparlers entre Kiev et Moscou doit avoir lieu lundi, selon Kiev.
Ces derniers jours, deux tentatives pour évacuer des civils du port assiégé de Marioupol, dans le sud-est de l’Ukraine, ont échoué, Kiev et Moscou s’accusant mutuellement de violer les conditions de l’évacuation.
L’armée russe a indiqué lundi qu’elle allait ouvrir un couloir entre la capitale Kiev et la ville bélarusse de Gomel, non loin de la frontière ukrainienne. Selon cette source, deux autres couloirs partiront de Marioupol et permettront soit une évacuation en direction de la Russie jusqu’à la ville de Rostov-sur-le Don, soit vers l’Ouest jusqu’à la ville ukrainienne de Zaporojie.
Moscou a précisé qu’un autre couloir partira de Kharkiv jusqu’à la ville russe de Belgorod. Enfin, deux trajets doivent permettre aux civils de quitter la ville ukrainienne de Soumy : soit vers Belgorod en Russie, soit vers Poltava en Ukraine. Moscou indique avoir transmis ces informations aux structures de l’ONU, de l’OSCE et du CICR.
5h43 : Plusieurs pays réclament la suspension de la Russie d’Interpol
Plusieurs pays occidentaux, dont la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, ont demandé à Interpol de suspendre la Russie des rangs de cette organisation internationale de coopération policière, a indiqué la ministre britannique de l’Intérieur, Priti Patel.
Outre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont réclamé « la suspension immédiate de l’accès de la Russie à tous les systèmes » de l’organisation qui regroupe 194 pays membres, a tweeté Mme Patel.
« Les actes de la Russie constituent une menace directe pour la sécurité des individus et la coopération internationale en matière d’application de la loi », a-t-elle ajouté.
Cette initiative intervient alors que les alliés occidentaux cherchent à isoler diplomatiquement et économiquement Moscou en raison de l’invasion de l’Ukraine.
Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a déclaré dimanche avoir vu « des informations très crédibles concernant des attaques délibérées sur des civils qui constitueraient un crime de guerre ».
5h19 : La Russie recrute des combattants syriens entrainés aux combats de rue, selon les médias américains
La Russie recrute des Syriens entrainés aux combats urbains pour son offensive en Ukraine, rapporte dimanche le quotidien américain The Wall Street Journal, citant des sources dans l’administration américaine.
Selon ces responsables, la Russie a besoin de tels Syriens expérimentés alors que l’invasion de l’Ukraine se déroule de plus en plus dans des terrains urbains. Les Syriens devraient aider les Russes à s’emparer de la capitale ukrainienne, Kiev.
Il n’est pas encore déterminé combien de combattants ont été enrôlés depuis la Syrie par Moscou, mais certains d’entre eux seraient déjà présents en Russie pour se préparer à joindre les combats.
Ces responsables américains ne voulaient pas déterminer au quotidien le rôle précis que ces combattants syriens pourraient jouer.
The Wall Street Journal cite en outre des informations publiées sur un site d’information syrien, qui avancent que la Russie offre aux volontaires syriens entre 200 et 300 dollars (185 euros et 275 euros environ) pour « aller en Ukraine et être déployés comme gardiens » pour une période allant jusqu’à six mois.
L’armée russe ne cherche pas seulement l’appui de Syriens, mais a aussi incorporé des soldats tchétchènes dans ses forces armées en Ukraine.
4h58 : Le président ukrainien Zelensky critique le silence face à la menace d’attaque par Moscou
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a critiqué les dirigeants occidentaux pour leur manque de réaction face à la menace d’attaque par la Russie d’un complexe industriel militaire ukrainien.
« Pensez au sentiment d’impunité des envahisseurs », a pointé M. Zelensky dans une vidéo postée sur son compte Telegram. « Je n’ai pas entendu de réaction d’aucun dirigeant mondial aujourd’hui… pas un mot, comme si les dirigeants occidentaux avaient disparu ce soir », a poursuivi le président ukrainien.
Dimanche, Moscou a annoncé que ses forces armées avaient l’intention de viser un complexe industriel militaire ukrainien avec des armes de précision.
M. Zelensky a souligné que des milliers de personnes sont employés dans ces usines, qui sont installées dans des villes où des centaines de milliers de résidents vivent.
« L’audace de l’agresseur est un signal clair à l’Occident que les sanctions imposées à la Russie ne sont pas suffisantes », a poursuivi M. Zelensky.
Un troisième round de négociations entre la Russie et l’Ukraine doit avoir lieu lundi au Bélarus, sans que l’endroit précis ne soit déterminé.
3h15 : Les derniers observateurs de l’OSCE quittent l’Ukraine
L’évacuation temporaire de tous les observateurs internationaux de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) en Ukraine est presque terminée, annonce l’organe dans un rapport publié dimanche. Les derniers groupes présents, le commandement et l’équipe dirigeante, devraient aussi quitter le pays sous offensive russe désormais.
En début de semaine passée, il y avait encore 500 observateurs bloqués dans les villes sous attaque de Kharkiv et Kherson. Certains observateurs n’avaient pas non plus quitté les régions relativement plus calme de Donetsk en Lougansk, tenues par les séparatistes pro-russe à l’ouest du pays. Mardi passé, une collaboratrice ukrainienne avait été tuée alors qu’elle était sortie pour acheter de la nourriture pour sa famille.
Dans le rapport publié dimanche, l’OSCE pointe que ses bâtiments dans la ville portuaire de Marioupol ont été endommagés par des tirs.
Depuis 2014, l’OSCE est en charge d’une mission d’observation dans l’ouest de l’Ukraine, pour surveiller le cessez-le-feu dégagé entre les séparatistes pro-russes et les soldats ukrainiens. Fin février, l’organisation avait décidé d’y retirer ses observateurs pour des raisons de sécurité.
2h14 : Kiev accuse la Russie d’une attaque sur la tour de la télévision de Kharkiv
La tour de la télévision de la ville de Kharkiv, deuxième ville d’Ukraine située à 50 km de la frontière russe (est), a été endommagée lors d’une attaque russe, selon des sources ukrainiennes. La retransmission télévisée n’est donc plus possible à l’heure actuelle de manière temporaire, selon le chef de l’administration militaire régionale, Oleh Synyehubov.
Moscou a lancé des attaques mardi visant l’infrastructure d’information des services secrets ukrainiens. Selon ces services, un centre de recherche de Kharkiv a aussi été visé par des roquettes, qui ont causé de vastes dégâts. La Russie n’a pas à ce stade confirmé les attaques dans cette ville à l’est de l’Ukraine.
Cette métropole restait la cible d’intenses bombardements. Selon un journaliste de l’AFP, des raids aériens ont notamment visé un complexe sportif d’une université de Kharkiv et des immeubles civils.
L’armée russe, de son côté, a accusé les services de sécurité ukrainiens (SBU) et des nationalistes ukrainiens de chercher à provoquer une fuite radioactive à Kharkiv pour ensuite en accuser Moscou.
Dans un communiqué cité par les agences de presse russes, le ministère russe de la Défense a prêté au SBU et aux nationalistes du « bataillon Azov » l’intention de faire exploser un réacteur nucléaire utilisé pour des expériences scientifiques dans l’Institut des sciences physiques à Kharkiv, « et d’accuser les forces armées russes d’avoir effectué un tir de missile ».
1h43 : Selon Moscou, l’Ukraine compte faire exploser une centrale nucléaire et accuser la Russie
Le ministère de la Défense russe assure que l’armée ukrainienne prévoit de faire exploser un réacteur dans un centre de recherche physique dans la ville ukrainienne de Kharkiv et de lancer des projectiles contre un réacteur nucléaire expérimental, tout en en accusant Moscou de ces faits, rapportent les agences de presse russess publique TASS et Sputnik.
« Les forces de sécurité ukrainienne de même que les militants du bataillon Azov ont pour complot une provocation avec une contamination radioactive possible près de la ville de Kharkiv. Les nationalistes ont miné un réacteur dans un système nucléaire expérimental situé dans le centre de recherche physique et technologique de Kharkiv. Ils prévoient de faire exploser un réacteur et d’accuser les forces armées russes d’avoir lancé une frappe par missiles sur un système nucléaire expérimental », fait part la déclaration du ministère russe de la Défense, cité par ces médias d’Etat.
La Russie avait déjà accusé vendredi que des « saboteurs » ukrainiens avaient causé l’incendie dans une centrale nucléaire de Zaporijja durant des combats.
1h33 : Un journaliste suisse blessé par des tirs en Ukraine
Un journaliste suisse indépendant a été blessé dans la région de Mykolaiv, dans le sud de l’Ukraine. Il a été admis dans un hôpital de Kirovograd, selon un portail d’information en ligne ukrainien, Ukraina Pravda.
Le journaliste se trouvait dans une voiture circulant en direction de Nikolaev lorsqu’il a été touché par des tirs russes. Le véhicule portait l’inscription « Presse », selon le journaliste, cité par le journal.
Le journaliste a été blessé au visage et à l’avant-bras. Un passeport, 3.000 euros en liquide, des effets personnels, un casque, du matériel photographique et un ordinateur portable lui ont été retirés après un contrôle.
Mykolaiv est une ville portuaire sur la mer noire. Elle est située entre la ville de Kherson, au sud-est, qui a fait l’objet de violents combats, et Odessa, au sud-ouest.
Le point sur la situation : ce que vous devez savoir ce lundi matin
L’armée russe poursuivait lundi son offensive tous azimuts en Ukraine, bombardant la deuxième ville du pays Kharkiv et tentant d’encercler la capitale Kiev où les sirènes d’alerte aérienne ont retenti à l’aube.
L’aggravation du conflit et la possibilité d’un embargo sur le pétrole russe provoquaient lundi matin une poussée de fièvre sur les marchés internationaux, avec des hausses vertigineuses du pétrole et de l’or et une lourde chute des bourses en Asie.
D’intenses bombardements aériens ont frappé dans la nuit de dimanche à lundi Kharkiv, dans le nord-est de l’Ukraine, visant notamment un complexe sportif d’une université locale et des immeubles civils, selon un journaliste de l’AFP.
« L’ennemi continue l’opération offensive contre l’Ukraine, en se concentrant sur l’encerclement de Kiev, Kharkiv, Tcherniguiv (nord), Soumy (nord-est) et Mykolaïev (sud) », a indiqué l’état-major ukrainien dans un communiqué.
Les forces russes « accumulent leurs ressources pour lancer un assaut sur Kiev », a-t-il ajouté.
Les sirènes d’alerte anti-bombardement ont retenti lundi à l’aube à Kiev, Tcherniguiv, Mykolaïev et Vinnytsia (à 200 km au sud-ouest de Kiev), ont rapporté les médias ukrainiens.
Dans la capitale, l’armée se tenait prête à détruire le dernier pont reliant la ville à son arrière-pays à l’ouest pour freiner la progression des chars russes.
« Si nous recevons l’ordre d’en haut, ou si nous voyons les Russes avancer, nous le ferons sauter… avec le plus grand nombre de chars ennemis possible », a déclaré à l’AFP le sergent « Casper », d’une unité de volontaires ukrainiens.
D’intenses combats ont eu lieu toute la journée de dimanche dans la périphérie de Kiev, selon l’administration régionale ukrainienne, notamment autour de la route menant vers Jytomyr (150 km à l’ouest de Kiev), ainsi qu’à Tcherniguiv (150 km au nord de la capitale).
Dans les faubourgs ouest de Kiev, à Irpine, « du matin au soir, tous les bâtiments voisins ont été touchés, un tank est entré. C’était effrayant, nous avons eu peur. Avant cela, nous ne pensions pas que nous allions partir », a témoigné Tetiana Vozniuchenko, 52 ans.
L’armée russe poursuivait par ailleurs son siège du port stratégique de Marioupol, sur la mer d’Azov dans le sud-est du pays, où une deuxième tentative d’évacuation humanitaire a échoué dimanche. Russes et Ukrainiens se sont mutuellement accusés d’avoir violé le cessez-le-feu accordé pour permettre cette opération.
Des missiles russes tirés depuis la mer se sont abattus lundi sur le village de Touzly, dans la région d’Odessa, a indiqué un porte-parole militaire régional, Sergueï Bratchouk. Selon lui, les tirs ont visé des « sites d’infrastructures cruciales », mais n’ont pas fait de blessé. Plus tôt, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait averti que la Russie se préparait à bombarder Odessa, port stratégique sur la mer Noire.
Par ailleurs, à Lougansk, contrôlée par les séparatistes russes dans l’est de l’Ukraine, une forte explosion a provoqué lundi un incendie dans un dépôt de pétrole, selon l’agence de presse russe Interfax.
Une troisième séance de négociations entre Russes et Ukrainiens était prévue lundi. Mais les espoirs de succès sont minces, le président russe Vladimir Poutine ayant posé comme condition préalable à tout dialogue l’acceptation par Kiev de toutes les exigences de Moscou, notamment la démilitarisation de l’Ukraine et un statut neutre pour le pays.
Les deux sessions précédentes de pourparlers, à la frontière ukraino-bélarusse puis à la frontière polono-bélarusse, avaient toutefois abouti à un accord sur la mise en place de « couloirs humanitaires » pour l’évacuation des civils.
Centrales nucléaires
Dimanche soir, lors d’un entretien téléphonique avec le président français Emmanuel Macron, M. Poutine a affirmé qu’il « atteindrait ses objectifs » en Ukraine « soit par la négociation, soit par la guerre », selon l’Elysée.
Il a cependant assuré qu’il « n’était pas dans son intention de procéder à des attaques des centrales nucléaires » et s’est dit « prêt à respecter les normes de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) pour la protection des centrales », a déclaré la présidence française à la presse.
Après le bombardement – nié par Moscou – le 4 mars de la centrale nucléaire de Zaporojie (sud), la plus grande d’Ukraine et d’Europe, qui a fait craindre une catastrophe, l’AIEA a été informée par Kiev que la direction de la centrale était désormais sous les ordres des forces russes.
D’après les autorités ukrainiennes, seules les communications par téléphone mobile y sont encore possibles, mais de mauvaise qualité, et le chef de l’AIEA Rafael Grossi s’est dit « profondément préoccupé » par « la détérioration de la situation concernant les communications vitales entre l’autorité de régulation et la centrale ».
Au cours de son entretien avec Emmanuel Macron, Vladimir Poutine a aussi de nouveau « nié que son armée prenne des civils pour cibles », et a réaffirmé que « la responsabilité revenait aux Ukrainiens de laisser partir la population des villes encerclées », selon la présidence française.
« Nous ne pardonnerons pas »
La Cour pénale internationale a ouvert une enquête sur la situation en Ukraine, l’Organisation mondiale de la Santé a fait état d’attaques sur des installations sanitaires, et Washington a fait état d’informations « très crédibles » selon lesquelles la Russie a commis des crimes de guerre depuis le début de l’invasion le 24 février.
Dans un message vidéo publié dimanche soir, M. Zelensky a accusé les troupes russes de « meurtres délibérés ».
« Nous ne pardonnerons pas, nous n’oublierons pas, nous punirons quiconque aura commis des atrocités pendant cette guerre sur notre terre », a-t-il promis.
Le haut-commissaire de l’ONU aux réfugiés Filippo Grandi a estimé que la guerre en Ukraine avait déclenché « la crise des réfugiés la plus rapide en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale ».
« Plus de 1,5 million de réfugiés venant d’Ukraine ont traversé (la frontière) vers les pays voisins en dix jours », a indiqué dimanche M. Grandi.
Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont demandé à Interpol de suspendre la Russie, a tweeté la ministre britannique de l’Intérieur Priti Patel, selon qui « les actes de la Russie constituent une menace directe pour la sécurité des individus et la coopération internationale en matière d’application de la loi ».
Flambée du pétrole, chute des Bourses
L’aggravation du conflit et l’arrêt quasi-total des exportations russes continuent de faire flamber les prix du pétrole. Le baril de Brent de la mer du Nord a frôlé lundi matin les 140 dollars, proche du record absolu.
Dans la foulée, les Bourses de Tokyo et de Hong Kong chutaient de plus de 3 % lundi matin. Et l’or, valeur-refuge par excellence, a dépassé les 2.000 dollars l’once.
L’envolée des cours du pétrole intervient après des déclarations dimanche du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, selon qui les Etats-Unis et l’Union européenne discutent « très activement » de la possibilité d’interdire les importations de pétrole russe.
La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock s’est toutefois déclarée opposée à un embargo sur le gaz, le pétrole et le charbon russes, estimant que les sanctions devaient pouvoir « tenir sur la durée ».
« Ca ne sert à rien si dans trois semaines on découvre que nous n’avons plus que quelques jours d’électricité en Allemagne et qu’il faut donc revenir sur ces sanctions », a déclaré Mme Baerbock à la chaîne ZDF.
« Nous sommes prêts à payer un prix économique très très élevé », mais « si demain, en Allemagne ou en Europe, les lumières s’éteignent, ça ne va pas arrêter les chars », a-t-elle ajouté.
L’Allemagne importe de Russie 55 % de son gaz, 42 % de son pétrole ainsi que du charbon, une dépendance pour laquelle Berlin a fait son autocritique depuis l’invasion de l’Ukraine mais qui va nécessiter des années pour être réduite.
Même si le pétrole est exempté pour l’instant de sanctions, les exportations russes ne trouvent plus preneur. Le britannique Shell est l’un des seuls groupes pétroliers à s’y être risqué la semaine dernière en achetant 100.000 tonnes de brut, suscitant la colère du gouvernement ukrainien.