Deux sœurs, danseuses de ballet, ont fui l’Ukraine: un témoignage émouvant (VIDEO)
Nous les avons reçues dans notre studio ce mercredi, en compagnie de Krystyna Stsyba, qui fait le lien entre elles et la commune de Fexhe-le-Haut-Clocher, où elles habitent désormais. Krystyna sert aussi de traductrice. Elle connaît bien Henri Christophe, le bourgmestre de la localité, qui était présent en studio avec elles.
« Mon mari est militaire, il doit rester sur le sol ukrainien pour faire la guerre. Le jour où tout a commencé, le 24 février au matin, j’ai entendu la première bombe tomber sur Kiev. C’était terrible, il y avait du feu. J’ai vite fait une petite valise. J’ai pris ma fille, on a sauté dans notre voiture et nous sommes parties. Des bombes explosaient toutes les cinq minutes », se souvient Katia. « On a traversé la Hongrie, puis la Pologne, etc. avant d’arriver en Belgique ». Katia a plus de chance : « Nous étions en Géorgie quand la guerre a commencé, mon mari a donc pu partir avec moi ».
Dans le studio derrière nous, des images de la guerre en Ukraine et des déplacements de population sont diffusées. Quand on évoque ce pays qu’elles ont quitté, l’émotion n’est jamais loin. Et les larmes perlent au coin des yeux. « Je suis restée pendant 30 heures dans un embouteillage, dans un flux humain, pour traverser la frontière. Les premiers jours, c’était horrible pour passer la frontière », dit Katia. Quant à sa sœur, elle pense surtout à sa famille restée sur place. « Nos familles sont dans les caves des maisons, avec des couvertures. Les bombardements ont lieu pas loin ».
On demande à Katia et Nadia si elles envisagent de rester en Belgique ou de repartir en Ukraine. À l’évocation de la Belgique et de l’accueil qu’elles ont reçu, leur visage s’illumine. « Ici on est en sécurité », disent-elles d’une seule voix. « Repartir en Ukraine, on ne sait pas. Quand la guerre sera-t-elle terminée ? Qu’est-ce qui restera sur place ? Y aura-t-il encore des bâtiments ? En tout cas, nous avons été très bien accueillies par Monsieur Christophe, le bourgmestre. Nous avons tout ce dont nous avons besoin, les voisins nous aident, c’est formidable ».
Le bourgmestre de Fexhe-le-Haut-Clocher n’a pas hésité à mettre à disposition des deux jeunes femmes un logement du CPAS dans sa commune. « Mon sang n’a fait qu’un tour, dans ce genre de situation nous ne pouvons qu’aider. On a essayé de les accueillir de la meilleure manière qui soit. Et au niveau de la commune, il y a un bel élan de solidarité qui se met en place. Une douzaine de réfugiés sont déjà pris en main par la commune et on le fait avec beaucoup de plaisir et d’enthousiasme ».