Compte à rebours jusqu’au 26 mai 17h13

On se croirait dans un film à suspense mais c’est malheureusement la réalité. Sur le darkweb, les pirates informatiques qui ont attaqué Vivalia samedi tiennent un blog sur lequel il diffuse un décompteur plutôt cynique. On sait au jour près, à l’heure près, à la minute près et à la seconde près combien de temps il reste avant de mettre leur menace à exécution, si l’hôpital ne paie pas la rançon. Le moment ultime, c’est le jeudi 26 mai à 17 heures 13 . Le compteur continue à défiler, inexorablement. « Une éternelle épée de Damoclès demeurera » Et la menace fait froid dans le dos puisque le groupe de pirates Lockbit annonce qu’ils divulgueront les données des patients de Vivalia si le versement n’est pas effectué. Donc, même si les informaticiens de Vivalia et les experts appelés à la rescousse parviennent à relancer la machine seuls, ça ne suffira pas pour envoyer les pirates sur les roses… « Et là, c’est vraiment embêtant », commente Axel Legay, professeur en cybersécurité à l’UCLouvain. « Ça va être assez difficile pour Vivalia de ne pas payer cette rançon. Cela dit, il restera toujours un risque que les pirates ne gardent une copie des données des patients. Un risque qu’ils les revendent un jour à des État, des firmes pharmaceutiques… Il restera toujours une épée de Damoclès au-dessus de Vivalia. Mais si l’hôpital ne paie pas, il y aurait un plus grand risque encore que les données soient divulguées ! » « Il faudra payer la rançon » Axel Legay ajoute qu’une « victime qui paie une fois est directement repérée pour que ça recommence ». Sa conclusion est néanmoins celle-ci : « Il faudra payer la rançon et croiser les doigts pour que les pirates ne divulguent pas les données des patients ». Les chercheurs font appel à l’intelligence artificielleComment se prémunir ? « En investissant dans la formation et dans les moyens de la police chargée des enquêtes cyber », répond Axel Legay. « Nous, sur le plan de la recherche, on met au point des antivirus. Jusqu’ici, les pirates ont toujours une guerre d’avance sur nous. Mais là, on est en train d’utiliser l’intelligence artificielle pour essayer de prédire les malwares (logiciels malveillants) du futur ». « Par cryptomonnaies, comme les cartels de la drogue » Pour Axel Legay, 5.000 euros par serveur, c’est un tarif qui correspond à la réalité. « Je vois cela sur le darkweb. Et le canal de paiement, c’est la cryptomonnaie. Les cartels mexicains de la drogue ont bien compris que c’était un bon filon pour le blanchissement. Certes, la traçabilité des transactions de cryptomonnaie est traçable, mais les cryptomonnaies ne sont contrôlées par aucun organisme bancaire. Donc, c’est une bonne monnaie pour les maîtres chanteurs ». Axel Legay termine en mettant les entreprises en garde. « Avant de payer une rançon, il faut quand même savoir qui on paie. Car si vous financez un groupe terroriste, vous pouvez être interdit de territoire sur le sol américain... Le groupe Lockbit, qui fait chanter Vivalia, est un groupe de hackeurs bien connu (il a déjà opéré aux USA, au Japon,...). On ignore qui exactement est à la manoeuvre, mais ce ne sont visiblement pas des terroristes ».

Compte à rebours jusqu’au 26 mai 17h13

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