Les Vingt-Sept approuvent les candidatures de l’Ukraine et la Moldavie à l’UE


La journée d’« aujourd’hui marque une étape cruciale sur votre chemin vers l’UE », a déclaré Charles Michel sur Twitter, félicitant le président ukrainien Volodymyr Zelensky et la présidente moldave Maïa Sandu, ainsi que leurs peuples. « Nous avons un avenir ensemble », a-t-il dit, en tweetant également dans les langues de ces pays.
La Géorgie, qui aspire également à rejoindre l’UE, devra encore faire des réformes pour obtenir ce statut. Les Vingt-Sept lui ont néanmoins reconnu la « perspective » de rejoindre un jour l’Union. « L’avenir de la Géorgie est au sein de l’UE », a affirmé Charles Michel.
Les dirigeants ont suivi les avis de la Commission rendus la semaine dernière sur ces trois ex-républiques soviétiques.Ce Conseil européen est « historique », a aussi déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz en arrivant au sommet.
L’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie avaient déposé leur candidature peu après le déclenchement fin février de la guerre menée par Moscou en Ukraine. Jamais l’UE n’a été aussi prompte à accorder ce statut, nouvelle illustration de sa solidarité envers Kiev et Chisinau.
Plusieurs représentants des Etats membres ont néanmoins averti que les Ukrainiens ne devaient « pas se faire d’illusions » sur une adhésion rapide. Emmanuel Macron avait estimé en mai qu’une adhésion de Kiev prendrait « des décennies ».
La Commission doit faire un premier bilan à la fin de l’année sur les réformes demandées aux deux pays, qui concernent notamment la lutte contre la corruption et l’indépendance de la justice.
La prochaine étape, l’ouverture de négociations officielles, nécessitera à nouveau l’unanimité des Vingt-Sept. Ces négociations ne sont toujours pas ouvertes pour la Macédoine du Nord et l’Albanie, candidates respectivement depuis 2005 et 2014. Les pays des Balkans occidentaux ont d’ailleurs exprimé jeudi leur frustration sur la lenteur de leur processus d’adhésion.
Zelensky salue « un moment unique et historique »
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué jeudi « un moment unique et historique » après l’attribution à l’Ukraine du statut officiel de candidat à l’Union européenne par les Vingt-Sept, une décision attendue par Kiev en pleine invasion russe.
« C’est un moment unique et historique dans les relations Ukraine-UE », s’est félicité M. Zelensky sur Twitter, affirmant que, selon lui, « l’avenir de l’Ukraine se trouve au sein de l’UE ». De nombreux autres dirigeants ukrainiens ont rapidement réagi à l’annonce faite dans la soirée par Charles Michel, le président du Conseil européen.
Pour Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne, « aujourd’hui marque le début d’un long voyage que nous allons parcourir ensemble », a-t-il dit dans une courte vidéo tournée en binôme avec Josep Borrell, son homologue européen. « L’Ukraine l’emportera. L’Europe triomphera », a-t-il affirmé sur Twitter. Avant d’ajouter : « Le peuple ukrainien appartient à la famille européenne. L’avenir de l’Ukraine est avec l’UE ».
Même son de cloche chez Denys Chmygal, le Premier ministre ukrainien, pour qui « cette journée historique » marque « une nouvelle étape de la construction de l’Europe ». « Le statut de candidat officiel à l’UE concerne de nouvelles réformes, un rapprochement à grande échelle dans tous les secteurs de l’économie et un processus d’entrée complète dans le marché intérieur de l’UE », a-t-il précisé.
Le chef de l’administration présidentielle Andriï Yermak a, lui aussi, évoqué « les réformes nécessaires » à l’Ukraine pour intégrer officiellement l’Union européenne à l’avenir. « Nous tenons à devenir membre de l’UE », a-t-il martelé.
« C’est le point de départ d’une nouvelle histoire pour l’Europe », a affirmé le président Volodymyr Zelensky. « Aujourd’hui, vous avez pris l’une des décisions les plus importantes pour l’Ukraine depuis son indépendance il y a trente ans (en 1991, ndlr.) », a salué M. Zelensky dans une allocution en visioconférence. « C’est le plus grand pas vers le renforcement (politique) de l’Europe », a-t-il déclaré depuis Kiev.
La présidente moldave salue une « journée historique »
La présidente moldave Maia Sandu a salué jeudi une « journée historique », après la décision des Vingt-Sept d’accorder le statut de candidat à l’Union européenne à la Moldavie.
« C’est une journée historique pour la Moldavie ! », a écrit Mme Sandu sur Facebook. « Nous commençons le chemin vers l’UE qui apportera aux Moldaves la prospérité, donnera davantage de possibilités et assurera un meilleur ordre dans le pays », a-t-elle affirmé.
« Un signal très fort vis-à-vis de la Russie »
Le statut de candidat à l’Union européenne accordé jeudi à l’Ukraine et la Moldavie par les Vingt-Sept est un « signal très fort vis-à-vis de la Russie », a estimé le président français Emmanuel Macron.
M. Macron, dont le pays assure la présidence semestrielle du Conseil de l’UE, a salué « un geste politique » de « l’Europe forte et unie », lors d’une conférence de presse à Bruxelles où se tient un sommet européen.
« Nous avons avancé à pas de géant », a estimé le président français.
« Tout cela, nous le devons au peuple ukrainien qui se bat pour défendre nos valeurs, leur souveraineté, leur intégrité territoriale, nous le devons aussi à la Moldavie compte tenu de sa situation politique, des déstabilisations qu’elle subit et de la générosité dont elle a su faire preuve », a poursuivi Emmanuel Macron.
« Le processus qui s’engage sera exigeant », a-t-il prévenu.
Les chefs de l’Etat et de gouvernement de l’UE ont reconnu à l’Ukraine et la Moldavie le statut de candidat à l’UE, et accordé « une perspective européenne » à la Géorgie, qui devra encore réaliser des réformes avant d’obtenir ce statut.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s’est félicitée d’« un moment majeur, d’un très bon jour pour l’Europe ».
Cette décision « nous renforce tous », « elle renforce l’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie face à l’agression russe », a-t-elle jugé.
La Géorgie « prête à travailler avec détermination » pour obtenir le statut de candidat à l’UE
La présidente géorgienne a déclaré jeudi que son pays était déterminé à prendre les mesures nécessaires pour obtenir le statut de candidat à l’adhésion à l’Union européenne, que les dirigeants européens ne lui ont pas accordé, réclamant de nouvelles réformes.
« Nous sommes prêts à travailler avec détermination au cours des prochains mois pour obtenir le statut de candidat », a déclaré Salomé Zourabichvili sur Twitter, après que les dirigeants de l’UE lui ont néanmoins reconnu la « perspective » de rejoindre un jour l’Union.