Isabelle, assassinée à Chapelle: elle avait peur de Rino et a perdu sa joie de vivre
L’Italien est aussi accusé d’avoir blessé un conseiller communal, Alain Jacobeus, avec une balle perdue de son pistolet semi-automatique calibre 65, qu’il détenait sans autorisation.
« Généreuse », « joviale », « souriante » sont des qualificatifs utilisés par les témoins pour décrire Isabelle Rectem. Toutefois, selon les témoins, Isabelle avait perdu sa joie de vivre et elle ne supportait plus son compagnon, Rino Marasco.
Isabelle s’était présentée sur la liste socialise pour les élections communales, ce qui ne plaisait pas vraiment à Rino qui, selon certains témoins, aimait contrôler la vie de sa compagne.
Quelques semaines avant les faits, Isabelle et Rino s’étaient séparés après dix-sept ans de vie commune. Il ressort des témoignages que Rino Marasco ne supportait pas la séparation et qu’il avait proféré des menaces de mort contre Isabelle, à différentes reprises, et notamment le jour des faits.
Des traces de coups
À la violence morale, s’ajoutait de la violence physique. Ainsi, plusieurs témoins ont constaté des traces de coups sur le visage et le corps d’Isabelle Rectem. Celle-ci essayait de cacher les traces. « Elle m’a dit qu’elle était manipulée, battue, qu’elle en avait peur », a déclaré une amie d’Isabelle.
Chaque fois qu’une festivité était organisée dans la région de Chapelle-lez-Herlaimont, les anciens amants se croisaient. Il y avait de la tension, qui se limitait généralement à des regards de travers ou à des joutes verbales. Certains racontent que Rino cherchait tout le temps Isabelle du regard, quand ils se trouvaient au même endroit, comme lors de la fête de la saucisse, le 24 mai, ou à la Fête de la Saint-Jean, à la fin du mois de juin.
Le 5 juillet 2019, Isabelle s’est rendue à la fête des voisins, organisée par la société de logements de la commune de Chapelle-lez-Herlaimont. « Isabelle faisait des directs depuis la fête, avec son smartphone. Je lui ai dit d’arrêter, sinon il allait savoir où elle était. Elle m’a répondu : trop tard, il était déjà là ».
Une fois de plus, le regard de Rino était focalisé sur son ancienne compagne, laquelle était figée, apeurée, selon certains témoins. Il y a eu des provocations, comme cet épisode du verre d’eau renversé sur Isabelle. Et puis, il y a eu deux coups de feu, tirés à hauteur de la tête. Isabelle s’est écroulée, Rino a tenté de fuir, mais il a été interpellé par deux hommes.
Isabelle Rectem laisse une fille, une petite-fille et une famille inconsolable. Les témoins de moralité de Rino Marasco seront auditionnés dans l’après-midi.