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12 associations signent une carte blanche sur l’accueil des réfugiés ukrainiens

Douze associations du Plan Local d’Intégration de Verviers-Dison ont pris la plume pour dénoncer la gestion de l’accueil des personnes étrangères depuis la guerre en Ukraine. Une double problématique se présente et les met mal à l’aise.

Voici leur carte blanche. « Nous, associations membres du Plan Local d’Intégration de Verviers-Dison, prenons notre plume afin de dénoncer la gestion de l’accueil des personnes étrangères sur notre territoire avec un zoom particulier sur ce qui se passe ou plutôt ce qui ne se passe pas, depuis l’arrivée des personnes ukrainiennes.

Organiser l’accueil de personnes immigrées et les accompagner au mieux dans leurs démarches d’insertion et d’intégration fait partie des missions et compétences des institutions des secteurs connexes que sont l’immigration et l’intégration. Nous insistons sur le fait que ces missions sont de l’ordre de la chose publique, qu’elles sont opérées par des professionnels, liées au travail social, et qu’elles ne peuvent être gérées autrement que de la sorte.

Or, nous assistons avec la guerre en Ukraine et l’arrivée de ressortissants sur notre territoire, à une double problématique.

D’une part, en tant que professionnels, qui, au quotidien, travaillons avec des personnes fuyant des conflits dans leurs pays, nous sommes profondément mal à l’aise avec les différences de traitements dans la façon d’accueillir des personnes. Nous pensons en effet que chaque individu mériterait d’être accueilli le plus dignement possible.

D’autre part, au nom de l’extrême urgence, des hébergeurs privés furent et sont encore sollicités pour accueillir des Ukrainiens. Le fait de confier l’accueil des ressortissant.e.s d’Ukraine à des citoyens bénévoles provoque un recul de la professionnalisation de ce secteur et une privatisation néfaste, dangereuse et intenable sur le moyen et long terme. Ces décisions, reposant sur le très court terme, ont été prises sans anticiper sur le moyen ou le long terme. Il était sans nul doute nécessaire d’agir vite pour venir en aide à ces réfugiés.

Les responsables politiques mettent en place une délégation par abandon, en laissant penser à tout un chacun que l’accueil et l’intégration des personnes étrangères n’est pas une matière à part entière et qu’ils. elles ne doivent pas être pris.e.s en charge par des professionnel.le.s.

Les hébergeurs sont livrés à eux-mêmes, sans perspective de date de fin. Ils sont considérés comme des familles d’accueil et jouent le rôle d’un organisme précaire de suivi et d’accompagnement de l’urgence.

Nous, professionnels compétents de l’intégration et de l’insertion, estimons avoir un droit de regard quant aux modes d’organisation de l’accueil et de l’accompagnement des personnes immigrées, avec une vue globale qui nous mettrait à l’abri de traitements injustes des diverses populations réfugiées.

Afin de pouvoir mener à bien cet accueil digne et égalitaire, nous avons besoin que l’Etat belge quitte sa logique de fausse urgence et de gestion en flux tendu (ouverture et fermeture des places d’accueil en fonction des arrivées) afin de réinvestir dans ses propres institutions et organisations que sont les services d’accueil et d’accompagnement pour toutes les personnes présentes sur son territoire.

Nous, organisation du secteur, sommes déjà actifs de longue date dans l’apprentissage du français et de la citoyenneté, dans l’accompagnement sociojuridique, dans la création de rencontre interculturelles, … Autant d’actions et de missions qui ne peuvent reposer sur les épaules de bénévoles mais qui doivent être portées par un secteur de l’intégration associé à la construction des politiques et financé structurellement afin de construire l’avenir interculturel de notre pays.

Pour résumer nos positions, il ne s‘agit pas ici de dire que nous souhaitons moins de mobilisations citoyennes pour les Ukrainiens mais bien d’afficher clairement notre volonté que chaque individu puisse être aidé de manière égale, peu importe la zone de conflit qu’il doit quitter. »

Une lettre signée par Isocèle, le CRVI, le Centre Culturel Educatif Verviers (CCEV), Couleur Café Malmedy, Action Langues Verviers, Le Cid, Espace 28, la Maison Arc en Ciel Verviers, le Centre Femmes/Hommes Verviers, le CIEP-MOC Verviers, le Terrain D’aventure et le Centre Culturel de Dison.

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