Retrait des échafaudages: «J’irai moi-même,avec mon tournevis!»


Il est en tout cas déterminé. Et il aura un œil sur ce dossier au-delà de la législature, le retrait des échafaudages étant progressif, avec échéance ultime pour le bicentenaire de la Belgique, en 2030. « Nous allons retirer ces échafaudages et personne ne m’en empêchera », sourit-il. « Si mon successeur ne le fait pas, je peux vous dire que j’irai chercher mon tournevis et que j’irai les retirer moi-même ! »
Et si on les transformait ?
Son enthousiasme ne s’arrête pas là. Une fois enlevés, les échafaudages pourraient être transformés… « On a des idées assez créatives », glisse-t-il. « Je pense qu’il serait dommage de les mettre à la poubelle. Je trouverais sympa, et donc on travaille là-dessus, d’en faire une œuvre culturelle. On travaille sur ce concept pour que l’on se souvienne que d’un échec, on peut faire un succès. »
Si le Palais de Justice l’anime autant, c’est parce qu’il considère que c’est « un symbole fort de l’État, de la Justice, de la solidarité et de l’équité, mais aussi de la culture. »
La décision de rénover du Palais de Justice remonte à une quarantaine d’années. « Quand je suis arrivé dans mes fonctions et que je l’ai vu avec ses échafaudages, curieusement j’étais heureux. Je me suis dit : « En tant que citoyen, ça te rend complètement fou de voir ces échafaudages depuis une quarantaine d’années. Et donc toi, tu vas pouvoir vraiment agir. » C’est tellement délirant d’imaginer ce palais, à ce point symbolique pour le pays, flanqué d’échafaudage. On ne peut même pas imaginer l’Arc de Triomphe ou Big Ben avec des échafaudages pendant 40 ans ! »
Pierres de Bourgogne
Mathieu Michel souligne néanmoins que c’est un dossier « excessivement » difficile. « Lorsque j’ai récupéré ce dossier, j’ai dû reprendre, en fait, depuis à peu près le début. Ça avance excessivement bien. Mais par contre, il y a des vents contraires. » Et le Secrétaire d’État d’expliquer : « Le nombre de pierres à remplacer a explosé. Elles représentent près de 30 % des pierres qui composent la façade. Ces pierres, il faut aller les chercher en Bourgogne. Dans une petite carrière qui, par chance, est encore en activité. Par contre, les pierres, une fois qu’elles ont été extraites, doivent être séchées, taillées… »
Le libéral l’assure : tout est aujourd’hui sur les rails. « Rien ne peut arrêter le projet. Néanmoins, je vais encore me battre tous les jours pour m’assurer que les budgets sont bien présents, que tel ou tel collaborateur fait bien son boulot… Il y a des jours, je me sens seul. »
Pour le bicentenaire de la Belgique, le Palais de Justice ne sera pas le seul bâtiment remis à neuf. Le Palais royal et le Cinquantenaire font aussi partie des chantiers en cours.