Plantations de cannabis: 2 dirigeants présumés nient leur rôle


Ilker K., un Waremmien de 42 ans et Mitat P., un habitant de Saint-Nicolas de 46 ans, considérés comme dirigeants de l’organisation criminelle à l’origine de sept plantations de cannabis entre 2012 et 2016 à Bruxelles et en province de Liège (Dison, Herve, Theux Baelen), ont réfuté mardi devant le tribunal correctionnel de Verviers cette qualité de dirigeant. Tous deux sollicitent une peine maximale de cinq ans de prison au lieu des 10 ans requis par le magistrat fédéral. Quant à l’organisation elle-même, son existence a été contestée par tous les prévenus.
Les deux quadragénaires sont considérés comme les têtes pensantes de cette organisation criminelle mais ils nient tous deux cette qualification. Me Paquay a reconnu que Ilker K. avait été actif dans les sept plantations et avait à tout le moins participé, en tant que dirigeant, à une association de malfaiteurs mais pas comme dirigeant principal d’une organisation criminelle qui avait pour but de tirer des avantages patrimoniaux de la culture de cannabis.
L’avocat présente son client comme une main, certes active, dans le dossier puisqu’il apparaît qu’il a signé plusieurs baux de location (Herve, Theux, Dison) et qu’il a travaillé dans la plantation de Baelen. On le sait aussi présent à Trooz, Schaerbeek et Tervuren, où il a placé deux chaperons aux côtés du gestionnaire de plantation qui y organisait des fêtes.
« On a tous travaillé ensemble mais au même niveau. Il n’y en avait pas un qui donnait des ordres aux autres. Ceux qui étaient actifs à Bruxelles ne connaissaient pas ceux qui l’étaient en province de Liège », avait expliqué le prévenu dans le dossier pour démontrer qu’il existait finalement deux associations dans lesquelles chacun avait un rôle. Ilker K. a encore expliqué avoir été approché par deux individus qui l’ont finalement présenté à Mitat P., considéré par le parquet fédéral comme le second dirigeant de cette organisation criminelle mais le quadragénaire s’en défend.
Pour Me Vandersmissen, qui défend les intérêts de Mitat P., le seul dirigeant est Ilker K. En attestent les contacts pris entre Ilker K. et les commanditaires hollandais le 4 septembre 2015, veille de l’incendie de la plantation de Dison. Ainsi que le comportement du Waremmien lorsqu’il a découvert l’existence d’une plantation à Baelen mise en place par deux frères.
« C’est mon client qui avait investi avec eux et Ilker K. n’a pas apprécié qu’on organise des choses dans son dos. Il a également déclaré à l’époque qu’il avait fait gagner de l’argent à tout le monde », a expliqué l’avocat.
Pour cette plantation, les deux frères, qui encourent quatre et cinq ans de prison, admettent leur participation. L’aîné a accepté 5.000 euros pour se taire et le cadet a eu, lui, une participation plus importante puisqu’il apparaît aussi, dans un rôle de logisticien, dans les plantations de Herve, Dison et Theux. Tous deux nient, comme tous les autres, la prévention de « participation à une prise de décision dans le cadre d’une organisation criminelle. »
Cette prévention permet en fait de lier l’ensemble des prévenus au civil à l’incendie volontaire de la plantation de Dison, qu’ont formellement contesté les deux présumés dirigeants, Ilker K. niant avoir donné l’ordre de la mise à feu et Mitat P. sa présence sur les lieux malgré les observations policières.
Si le tribunal reconnaît les prévenus coupables de cette participation à la prise de décision, ils pourront être amenés à indemniser in solidum l’ensemble des parties civiles à hauteur de 1,5 million d’euros.
Les plaidoiries se poursuivront le 4 février.
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