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«Emmanuelle» sur Netflix: le film cul-te est-il si sexe que ça?

La plateforme de streaming offre à ses abonnés le classique du cinéma érotique des années 70.

Netflix a semble-t-il décidé de s’encanailler. Le géant du streaming n’a généralement pas froid aux yeux et n’hésite pas à mettre en ligne des films au parfum de soufre, comme récemment le thriller érotique polonais « 365 jours ». Mais là, la plateforme est allée ressortir du fin fond des archives du cinéma français le film culte de toute une époque : « Emmanuelle ».

Sorti en 1974, dans une France post-Mai 68 en pleine libération des mœurs, le film de Just Jaeckin va devenir un véritable phénomène de société, attirant plus de 9 millions de spectateurs dans les salles françaises et 45 millions dans le monde entier. Une salle parisienne n’hésitera pas à le garder à l’affiche durant plus de 10 ans. Son interprète, Sylvia Kristel, deviendra une véritable star et s’ensuivront de nombreuses suites.

Mais que reste-t-il quarante-cinq ans plus tard d’« Emmanuelle », dont on garde surtout en mémoire la légendaire affiche avec son héroïne dévêtue assise dans un fauteuil en rotin ? Disons-le tout net : le film a affreusement mal vieilli. Avec ses images tournées en flou artistique typique des années 70, ses actrices qui jouent comme des pieds (tout en le prenant en même temps) et ses dialogues souvent ridicules (« Tu aimes te caresser ? Moi oui. »), on est face à un mauvais porno-soft affreusement daté. Les scènes de sexe, justement. Si audacieuses que cela ? Soyons francs, à une époque où les films X les plus hard sont à portée de clic de n’importe qui sur le web, les expérimentations auxquelles se livre Emmanuelle, qui est initiée en Thaïlande aux joies de la luxure et du dévergondage, sont plutôt sages. Tout est simulé, pas de gros plans. Même si Sylvia Kristel apparaît complètement nue (l’occasion de se souvenir d’une époque où l’épilation complète n’était pas de mise), certaines scènes prêtent parfois plus à sourire qu’autre chose (celle de Christine Boisson qui se met à se masturber devant Emmanuelle après avoir vu un poster de Paul Newman). La séquence la plus osée demeure celle où une strip-teaseuse thaïlandaise fume une cigarette… avec son sexe, d’où sort la fumée.

Bientôt une série sur Sylvia Kristel

Au final, « Emmanuelle » est tout autant un film cul que… cul-cul. Il est à voir d’abord comme le symbole de la révolution sexuelle des années 70. Ce qui a finalement le moins vieilli, c’est la chanson du générique de Pierre Bachelet. Et le visage de Sylvia Kristel, qui restera marquée au fer rouge par le rôle et connaîtra une vie mouvementée par la suite, sombrant notamment dans la drogue et l’alcool, avant de mourir à seulement 60 ans en 2012 d’un cancer du poumon. Un destin tragique qui fera l’objet bientôt d’une série en six épisodes. La boucle est bouclée.

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