« Notre cheval de bataille, c’est le verger et le potager »

Frédéric Droeven est ce qu’on appelle un défenseur du secteur horticole wallon et des produits locaux en général. Dans sa pépinière à Sprimont, en région liégeoise, il est producteur et distributeur mais surtout… passionné. « J’ai repris cette entreprise à la sortie de mes études d’agronomie à Gembloux (je suis aussi architecte paysagiste). Elle a une septantaine d’années et je l’ai reprise en 1997 », explique celui qui emploie 10 personnes sur 37 hectares d’exploitation. « Je pense que le secteur se porte bien mais que nous sommes un métier en voie d’extinction. C’est un métier très éprouvant, lié au climat et avec une main d’œuvre difficile à trouver. A 50 ans, je me sens dans les jeunes pépiniéristes », ajoute-t-il en riant. « Les jeunes qui s’installent sont rares. Ils vont davantage vers le maraîchage et c’est une tendance qu’on observe également en Flandre et en Hollande. La reprise d’une installation horticole n’est pas facile. Il faut un recul de 4 à 5 ans pour une production. Les 10.000 arbres fruitiers que je vais vendre le mois prochain, ils ont été plantés il y a 4-5 ans ».

Forte demande

Et qu’est-ce que le Wallon apprécie ? « Notre cheval de bataille actuellement, ce sont les plantes alimentaires, le verger et le potager. Les arbres fruitiers et quelques familles de plantes incontournables comme les plantes pour talus et, depuis quelques années, les graminées ont du succès ». Pour Frédéric Droeven, le Covid n’a pas eu que de mauvais effets. « Je pense que les gens ne sont pas partis et se cherchent d’autres occupations. Du coup, la demande est très forte. On n’a jamais connu ça. On se demande même comment on va pouvoir satisfaire tout le monde. Nos défis ? Motiver les jeunes à continuer ce beau métier. C’est le gros challenge ».