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Dans les coulisses du Tour de France

Couvrir la Grande Boucle est une performance télévisuelle. Ciné-Télé-Revue s’est glissé dans le sillage des équipes techniques pour vous en raconter les secrets de fabrication. Focus sur le travail d’A.S.O., organisateur de l’événement.

Il faut se rendre sur une étape du Tour pour en saisir le gigantisme et l’organisation sans faille. Imaginez chaque jour construire et démonter un village en un temps record, c’est ce qui se passe durant trois semaines à un rythme d’enfer dans les villes traversées par la Grande Boucle.

Tout se concentre à proximité de la ligne d’arrivée et s’agite dès 5 heures du matin. Alors que les coureurs sont encore dans les bras de Morphée, se met en branle un ballet de semi-remorques. Leurs chauffeurs sont postés là depuis le milieu de la nuit pour pouvoir se positionner dans un ordre dicté par les "placeurs" d’A.S.O., la société organisatrice de cet événement qui draine 11 millions de spectateurs sur les routes de France. Un Tetris renouvelé chaque aube dans la "ZT", la zone technique où sont rassemblés les médias.

N’y accèdent que les personnes majeures accréditées et dont l’identité est vérifiée par un badge magnétique au check point. "Une vingtaine de chaînes et une quinzaine de radios sont là en permanence, des journalistes viennent sur quelques étapes. On accrédite pour la  télé et radio 2500 personnes sur la période du Tour, et nous gérons les images pour  les chaînes qui sont à l’étranger" , nous éclaire la porte-parole d’A.S.O., dynamique et disponible, en baskets blanches estampillées du logo du Tour.

Six motos, deux hélicos pour 185 chaînes de télé

Filmer le Tour est une mécanique cadenassée et bien rodée. "A.S.O. travaille ici en collaboration avec France Télévisions, qui est ce qu’on appelle le host broadcaster. Six motos, deux hélicos, deux avions pressurisés gèrent la production tous les jours des images du Tour de France. A.S.O. sommes les seuls via France Télévisions à avoir le droit de filmer la course. 185 pays dans le monde récupèrent ces images. A.S.O. s’occupe aussi des incrustations des données sur la course dans l’image", poursuit l’attachée de presse.

En clair, les six signaux isolés des motos, des hélicos parviennent par satellite au  réalisateur d’A.S.O. qui fait la réalisation en choisissant les différents plans et cela est renvoyé par satellite en Europe, en Asie, aux Etats-Unis. C’est ce qu’on appelle dans le jargon le Signal International, et le premier mot de jargon que vous entendrez dans la zone, parce que  c’est le graal où s’abreuver pour retransmettre la compétition.

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La zone technique après la ligne d'arrivée. / © AS

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Une grue ? Non, le fameux signal international auquel toutes les chaînes viennent s'abreuver pour avoir les images du Tour./© AS

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Quand la course se termine, les photographes sont sous tension. / © AS

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Dans les échoppes du Tour, il y a aussi de l'ambiance. /© AS

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Tout au long de la course, l'animation est assurée par les sponsors. / © AS

 

Il y a deux cas de figure ; les chaînes comme la RTBF (dont le modus operandi vous est détaillé aussi sur www.cinetelerevue.be) qui font leur propre émission en récupérant ce « signal inter » et en y ajoutant leurs plateaux, leurs reportages en double fenêtre, les séquences de leurs intervenants, etc. Dans ce cas, A.S.O. veille aussi à toute la logistique de la zone technique. Et les chaînes qui ne sont pas sur place, c’est le cas pour l’Afrique, le Japon, l’Australie, l’Amérique, pour qui A.S.O. produit le Super Signal Inter, c’est-à-dire des reportages complets. Pour ce faire, une équipe de 50 personnes est mobilisée.

Rien n’est laissé au hasard. "Notre réalisateur et ses équipes sont en repérage toute l’année. Ils font le parcours du Tour dès qu’il est donné en repérant chaque église, chapelle, monument, tout lieu joli à faire passer à l’antenne. Ils élaborent un book km par km avec l’emplacement précis de toutes les curiosités à filmer et leur plan de poses des caméras. Par exemple, dans les endroits de sprints internes, on ajoute des caméras. Les moindres mètres du parcours sont anticipés, on sait où on va, par où on passe et ce qu’on fera quand on devra traverser un tunnel où le signal moto ne passera pas. Dans ce cas-là, le réalisateur sait qu’il faudra passer par les hélicos parce qu’on n’aura plus d’image moto.", ajoute-t-elle.

Des données techniques pour populariser le vélo

Au fil des années, les images ont évolué. Les paysages et le patrimoine culturel ont gagné plus de place. Mais il y a aussi de plus en plus d’informations  qui y sont incrustées, et cela dans le but de populariser le cyclisme. "Le Tour, ce n’est pas des coureurs qui partent en même temps et le premier qui arrive a gagné, c’est plus compliqué que cela. Le vélo est un sport difficile à comprendre quand on ne le connaît pas. C’est pour cela qu’on essaie de l’expliquer au grand public en développant la partie technique et pédagogique. Depuis trois ans, tous les vélos sont équipés de trackeurs, ce qui fait qu’on connaît exactement leur position à chaque moment de la course. Par conséquent, on est en mesure d’afficher des données de vitesse, d’écart, de pente pour faire comprendre la difficulté et la stratégie de ce sport. On a recours aussi à la 3D live pour montrer comment les coureurs sont positionnés sur la carte, on fait des images depuis les vélos, pour qu’on ait l’impression qu’on est dans le peloton", énumère l’attachée de presse.

A voir le public s'amonceler le long des barrières nadar, on se dit que la ferveur populaire autour de l'événement ne faiblit pas.

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