Dans les coulisses du Tour de France avec la RTBF
Couvrir la Grande Boucle est une performance télévisuelle. Ciné-Télé-Revue s’est glissé dans le sillage de Sixte Grignard et d’Eric Bruyns, respectivement producteur et réalisateur des émissions qui nous le font vivre.
"Avant, notre journaliste était en position commentateur dans la tribune, mais moi, je trouvais que cela coûtait beaucoup trop cher, et j’ai demandé à Michel Lecomte, le responsable du service des sports de la RTBF de consacrer ce même budget pour mettre la cabine sur le Tour et de nous embarquer tous pour ce prix-là pour le faire vivre à nos téléspectateurs. En une semaine, on monte ce camion de captation", commence par nous dire Sixte Grignard, producteur et initiateur de ce projet qui a vu le jour en 2007, en nous accueillant dans le studio mobile de la chaîne publique.
Comme les autres membres de l’équipe technique, très réduite, puisque en comptabilisant journalistes et cameramen, ils ne sont même pas vingt, vivre le Tour de France est un rêve d’enfant qui se réalise chaque année. Le sien s’est ancré en lui justement l’année de l’anniversaire que fête le Tour 2019. "J’habitais Quévy, je me revois dans les bras de mon grand-père dans ses bras, regardant les trains affrétés pour emmener les Belges voir l’arrivée du tour à Paris, tout le monde était en jaune... J’étais fasciné par ce gars qui attirait toute cette foule. En 1999, j’ai suivi mon premier Tour de France avec lui justement, Eddy Merckx. C’était incroyable. Comme pour moi, la passion a amené cette équipe ici. Pendant ces trois semaines, on vit à un rythme d’enfer, on est au four et au moulin, et je dirais même qu'il faut faire aussi la moisson, chacun cumule les fonctions", nous décrit-il.
Sixte Grignard est chargé des relations internationales, il s’occupe des achats d’images, veille au respect des contrats sportifs, est l’interface de la RTBF avec ASO, et en plus s’occupe de la technique.
"Ce projet est possible grâce à une équipe polyvalente, bien rodée, qui a fait évoluer le projet. On a commencé avec un petit camion du genre celui qui vend des crèmes glacées, Rodrigo était derrière une vitre. C’est clair que pour pouvoir suivre le Tour, il faut une logistique sans faille", embraye Eric Bruyns, 16 Tours à son actif, réalisateur et chef de la logistique, qui réserve tant les chambres d’hôtels que les créneaux satellites.
La fabrication d’une émission
C’est avec lui que l’on découvre ce studio mobile. Il nous le décrit, entouré de deux de ses fidèles, Manu Duchêne et Cédric Sacré, ingé son : "Quand on arrive, le camion est déjà installé, raccordé à l’électricité. On a rassemblé en un seul lieu la cabine commentateur, une régie de diffusion, une régie son, un poste de montage, et c’est aussi une zone de vie. C’est un avantage économique d’avoir tout en un seul véhicule ; on a travaillé longtemps pour que cela soit quasi un plug and play. Quand on arrive, on n’a qu’à aller chercher le signal chez France Télévisions, qui le distribue pour toutes les télés. Rodrigo est juste derrière la paroi, s’il veut quelque chose, il l’a tout de suite. Au niveau réactivité, c’est très important."
La spécificité de la RTBF est de réaliser son programme propre, et ce à partir de ce camion. "Nous avons aussi deux caméras haute fréquence que nous envoyons avec nos équipes sur la ligne de départ et un camion satellite qui se branche sur la zone de départ pour aller pêcher les interviews des coureurs. Ces équipes reviennent ici ensuite pour les interviews des coureurs après course. Auparavant, nous ne prenions l’antenne que deux heures. Maintenant, il faut enrichir la retransmission de l’intégralité de l’étape ; nous avons donc notre contenu propre. Par exemple, Lise Burion vient en plateau pour parler des réseaux sociaux. Rodrigo a préparé des archives pour nourrir le direct, on insère des reportages, on ajoute des incrustations des réseaux sociaux. Je dirais aussi que notre spécificité est l’interactivité entre les journalistes télé, radio, web, Rodrigo et Cyril, bien sûr, et les quatre personnes en régie."
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