«Lupin, dans l’ombre d’Arsène», bien parti pour battre son record
Logiquement, les 5 nouveaux épisodes de « Lupin » devraient encore mieux faire cette fois-ci malgré l’atmosphère plus sombre que celle installée en janvier dernier.
Comme le disent à répétition Omar Sy et le créateur de la série, le Britannique George Kay, ce « Lupin » n’est pas l’adaptation des romans écrits par Maurice Leblanc à partir de 1907, mais bien une réinvention contemporaine de ce mythe français.
Omar Sy joue un prince des monte-en-l’air d’aujourd’hui qui s’appelle Assane Diop et dont la principale motivation est de venger son père, un immigré sénégalais victime d’une funeste injustice. Mais la vengeance aura aussi mis en danger la vie de son propre fils, Raoul, dont l’enlèvement marquait la fin de la première partie en hiver dernier.
On aura compris que Lupin parle en filigrane d’inégalités sociales et raciales. Aux États-Unis, Essence, un magazine ciblant les femmes afro-américaines a même trouvé que la série avait un côté révolutionnaire, en ce que le personnage principal utilise à son profit les préjugés contre les Blacks, en se déguisant par exemple en agent d’entretien ou en livreur à vélo...
Omar Sy se borne de son côté à relever qu’il y a là derrière, une volonté de s’interroger sur ce que « ça signifie d’être français aujourd’hui ». Ce n’est en tout cas pas ce qui peut expliquer à lui seul le succès. Il y a aussi la façon assez nouvelle de présenter Paris, même si la ville reste très « carte postale ». Et comment ne pas évoquer le personnage du méchant ? Léonard, le ravisseur (joué par Adama Niane) est impressionnant dans son mutisme et la menace qu’il installe. C’est lui la grande trouvaille de cette 2e partie : on se demande tout au long s’il agit par cruauté ou bien par pulsion autodestructrice...
