Météo: jardins et potagers ont eux aussi le blues

Le soleil a enfin repointé le bout de son nez ce mercredi, avec des températures de saison. Et le retour de cette météo estivale va faire des heureux parmi les jardiniers, amateurs et professionnels, dont les jardins et les potagers font pâle figure en cette saison…

Il faut dire qu’avec les mois de mai, de juin et de juillet gris et pluvieux que l’on vient de supporter, les conditions sont loin d’être remplies pour avoir de beaux jardins fleuris et des potagers débordants de couleurs… « Même les cultures sous serre, qui habituellement parviennent à tirer leur épingle du jeu, ne sont pas terribles », explique Geoffroy Willems, producteur de plantes maraîchères et de légumes à Lierneux. « Les concombres, les tomates, les aubergines ont pris du retard sur la saison, alors que les plants étaient splendides. Il n’y a pas assez de soleil et de chaleur. »

À l’extérieur, la situation est loin d’être meilleure. Les sols sont détrempés et certaines cultures ont été carrément perdues. « On fait face à plusieurs maladies, le mildiou et l’oïdium (un champignon provoqué par l’humidité NdlR), notamment dans les cultures de petits pois. On fait les semis tous les 15 jours pour les carottes, les navets, mais des semis entiers ont été perdus. C’est vraiment la galère cette année mais on sait qu’on ne peut pas tout réussir quand on est dépendant de la météo », relativise-t-il.

Et on ajoutera aussi le fait que qui dit pluies dit… limaces. Et que celles-ci font aussi des dégâts dans les potagers, des pros comme des amateurs…

« On s’en tire tout de même, on vend ce qu’on produit », ajoute Geoffroy Willems. « Mais on voit aussi qu’il n’y a plus le même engouement chez les citoyens de venir chez les petits producteurs pour se fournir en légumes mais aussi en plants à repiquer et en fleurs. La météo n’aide pas à vouloir profiter de son jardin, à l’entretenir, à y passer du temps. Et puis, l’année dernière, il y avait le confinement, il faisait beau, il fallait occuper les enfants. Du coup, tout le monde s’était mis à faire son jardin. »

Dans les jardineries, même constat : les fleurs et les arbustes ne séduisent pas autant les jardiniers wallons que l’an dernier. « On a eu beaucoup moins de demandes que les autres étés pour des jardinières, des fleurs à rempoter », nous explique-t-on. « Avec ce temps, les gens n’ont pas forcément envie d’investir dans leur extérieur. Certaines fleurs de balcon sont aussi fragiles et supportent mal les trombes d’eau qu’on vient de subir ces dernières semaines ».

Face aux maladies et aux champignons, on dégaine les produits antifongiques, en magasins spécialisés ou faits maison à base de bicarbonate de soude. Et on investit aussi pour protéger ses petites cultures de la pluie : tunnels, serres, cloches en verre ou en plastique pour les plants les plus délicats.