La STIB teste un bus à hydrogène pendant deux ans


Après les épisodes environnementaux catastrophiques qui ont touché plusieurs parties du globe cet été, la Région bruxelloise a plus que jamais envie d’explorer les méthodes qui pourraient avoir un impact dans la lutte contre le dérèglement climatique. Abandonner le très abordable système au diesel et faire passer la flotte de 900 bus de la Stib sur des moteurs électriques est l’un de ces moyens. Mais cet objectif est coûteux et complexe et pour l’heure, aucune solution ne sort encore du lot.
La Stib travaille déjà avec deux modèles de bus électriques : les bus hybrides et les bus full électriques. Depuis quelques semaines, la société des transports bruxellois teste le bus à hydrogène. Son autonomie est plus longue que les bus électriques classiques (400 km au lieu de 200 km) mais l’alimenter est plus compliqué. Il n’y a pour l’instant qu’une seule station de recharge d’hydrogène à proximité et elle se trouve à Zaventem.
Lundi, la STIB a présenté le bus à hydrogène qu’elle a loué à la firme belge Van Hool. À partir du mois de septembre, le bus embarquera ses premiers voyageurs. Il sera en test pendant deux ans, sur un maximum de lignes possibles du réseau de la STIB. Avant de pouvoir circuler sur le réseau avec des voyageurs, le véhicule a fait l’objet de différents essais : réception des données, vérification des procédures, dernières adaptations, tests en ville sans voyageurs, etc. En théorie, les moteurs à hydrogène n’ont pas plus de risques d’explosion que les moteurs thermiques classiques ou que les moteurs au gaz. Par ailleurs, plusieurs villes européennes testent déjà depuis des années les bus à hydrogène. En principe donc, pas plus de dangers que sur un autre véhicule.
Le personnel de conduite et le personnel technique ont également été formés à cette nouvelle technologie durant l’été. Cela concerne une quinzaine de chauffeurs volontaires du dépôt Marly (situé à Neder-over-Heembeek), ainsi que l’ensemble des techniciens du dépôt, soit une vingtaine de personnes. Outre les spécificités de cette technologie inédite, une formation aux consignes de sécurité mises en place a également été nécessaire.
Comment ça marche ?
La technique utilisée, l’électrolyse de l’eau, existe depuis longtemps. À l’aide d’électricité, on sépare l’oxygène et l’hydrogène et on récupère l’hydrogène. Cet hydrogène est ensuite stocké sous pression dans un réservoir. Recombiné avec l’oxygène de l’air ambiant dans un équipement appelé « pile à combustible », on peut produire à nouveau de l’électricité avec de l’eau pure comme unique déchet.
L’hydrogène est un gaz et constitue la molécule la plus petite de l’univers. Pour pouvoir le stocker de manière satisfaisante, il est nécessaire de le comprimer à très haute pression. Comme il s’agit d’un gaz, cela impose des mesures de sécurité adéquates et très strictes. Un bus qui roule à l’hydrogène est avant tout un bus à propulsion électrique, dans lequel on a emmagasiné l’électricité sous forme d’hydrogène. L’intérêt de l’hydrogène est qu’il permet de stocker de l’électricité en quantité plus grande que dans les batteries d’un bus électrique classique. Les 5 bonbonnes de 8L chacune sont stockées dans la partie supérieure du bus, au-dessus de la tête des passagers donc.
Autre avantage, quand la réserve d’hydrogène est vide, on refait le plein à peu près comme un véhicule ordinaire, en quelques minutes. Un gain de temps non négligeable au vu de l’importante flotte de bus de la STIB. Les inconvénients, c’est que cette technologie est très couteuse et qu’il n’y a actuellement presque pas de réseau de distribution d’hydrogène structuré et de taille adéquate pour assurer l’approvisionnement d’une flotte complète de bus.
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