Mobilité: les seniors ont quatre fois plus de risques d’être tués sur les routes


« Par kilomètre parcouru, le risque d’être tué ou grièvement blessé est quatre fois plus élevé pour un senior. Son niveau est équivalent aux jeunes conducteurs de 18 à 24 ans », relève Benoît Godart de l’Institut Vias. Le risque accru se marque surtout après 75 ans. Par contre, le risque de blesser autrui est beaucoup plus faible que chez les jeunes.
Ces mauvais chiffres s’expliquent par la plus grande vulnérabilité de cette tranche d’âge. Avec la vieillesse, les os se fracturent plus facilement et les blessures guérissent plus difficilement. « Il faut aussi tenir compte du fait que les seniors sont beaucoup plus actifs aujourd’hui et donc se déplacent davantage. L’avènement du vélo électrique joue aussi un rôle », détaille le porte-parole de l’Institut.
Un tiers des accidents graves impliquant un automobiliste de plus de 65 ans est provoqué par un problème médical : infarctus, problèmes d’orientation, hypoglycémie, etc. « Face à un problème cardiaque qui survient pour la première fois, on ne sait pas faire grand-chose en termes de sécurité routière. Par contre, une série de problèmes de santé peuvent être connus via un bon suivi régulier chez le médecin, ce qui évite des ennuis au volant », pointe Benoît Godart. Vias dispose d’un service, le Cara, pour venir en aide aux personnes qui ne sont plus aptes à 100 %.
En 2020, le Cara a reçu 1.678 conducteurs âgés. Seuls 18 % ont été déclarés inaptes. « 83 % ont donc pu conserver leur mobilité, éventuellement avec des adaptations », se réjouit notre interlocuteur. Concrètement, 45 % ont dû adapter leur véhicule et 68 % ont pu continuer à conduire en portant des lunettes (726 seniors) ou en restant dans un certain rayon autour du domicile (121).
Carrefour : danger !
Même sans aller au Cara, des aides à la conduite devraient être privilégiées lors de l’achat d’un véhicule : la boîte de vitesses automatique, les systèmes anticollision ou encore les capteurs dans les angles morts. Un senior sur trois (35 %) blessé dans un accident l’est dans un carrefour. Ce taux n’est que de 20 % pour l’ensemble des Belges. Ce sont surtout les carrefours avec des signaux de priorité qui posent le plus de problèmes : il faut être attentif à plusieurs usagers en même temps, bien estimer leur vitesse et réagir rapidement. De telles aptitudes ont parfois décliné au soir de la vie. Le fait de tourner à gauche pose un problème tout particulier par exemple.
Alors que les hommes sont beaucoup plus impliqués dans les accidents que les femmes de manière générale. Cette différence est nettement plus réduite pour les seniors : 55 % des blessés sont masculins et 45 % de sexe féminin. L’espérance de vie est plus élevée chez les dames, avec notamment comme conséquence que des veuves doivent conduire seules après le décès du conjoint.
Enfin notons que piétons et cyclistes représentent 63 % des tués parmi les seniors.