Cueillette des champignons: voici ce qui est permis dans nos forêts


Comme le brame du cerf, la cueillette des champignons est un rituel immuable chaque automne quand nos forêts se parent de mille couleurs. Il y a les connaisseurs, qui gardent bien secret leur petit coin boisé où abondent cèpes et girolles. Et puis, il y a les amateurs qui préfèrent être accompagnés d’un guide pour leur cueillette en forêt, pour ne pas faire de leur fricassée de champignons une escapade à l’hôpital…
Un seau de dix litres par jour et par personne
Car, comme pour toute activité pratiquée en forêt, il y a des règles à respecter quand vous partez récolter des champignons, comme le rappelle Diego Costales, guide nature et mycologue universitaire dans la région d’Erezée. D’abord, cette ceuillette doit se faire entre le lever et le coucher du soleil. « La quantité maximum autorisée en Wallonie est équivalente à un seau de dix litres par personne et par jour », explique-t-il. En forêt domaniale, la récolte à usage non commercial est autorisée. Elle est toutefois suspendue en période de chasse. Mais dans les forêts privées, il faut l’accord du propriétaire pour pouvoir ramasser des champignons, ce qui n’est pas toujours respecté. « À certains endroits, il n’est pas autorisé de quitter les chemins forestiers. Il faut être attentif à cela », insiste Diego Costales. Si ces règles ne sont pas respectées, le SPW peut verbaliser. Les amendes peuvent aller de 50 à 150 euros. « Cela fait donc cher le panier de champignons… », glisse le guide nature.
Par ailleurs, certaines communes ont décidé d’imposer des règles supplémentaires en ce qui concerne la cueillette des champignons. L’une des plus strictes en la matière est sans doute la commune de Libin, qui limite la récolte aux seuls habitants de la commune et à ceux des communes limitrophes, notamment pour préserver certaines espèces de la cueillette abusive dans un but commercial. De plus, la cueillette y est autorisée uniquement entre le 15 août et le 15 novembre. Des abus il y a quelques années ont poussé les autorités communales à prendre ces mesures. Le règlement communal prévoit aussi une manière de couper les champignons. Ceux-ci doivent être coupés au pied et non arrachés, afin de préserver la population de champignons.
Des mycologues pas assez nombreux
Depuis la crise du Covid, les guides nature constatent un regain d’intérêt pour la nature et notamment pour les balades champignons, qui affichent rapidement complet. Les participants viennent parfois de loin pour une sortie en forêt ardennaise avec un guide, qui ne sont pas légions en Wallonie. « Le problème, c’est qu’il n’y a plus de formation universitaire en mycologie en Belgique. Les mycologues ne sont donc plus assez nombreux. Pour vous donner un exemple, mon agenda est complet trois ans à l’avance. Cela fait 15 ans maintenant que je me bats pour qu’une nouvelle formation voit le jour, au niveau de la promotion sociale. J’espère que cela se concrétisera dans les prochains mois », dit Diego Costales.
Si vous n’êtes pas encore allé récolter des champignons cet automne, sachez qu’il n’est pas encore trop tard. Plusieurs balades guidées auront encore lieu durant les prochains week-ends, dont trois à Erezée le week-end prochain (inscription auprès de Vinciane Boulanger au 0475/68.05.69). D’ailleurs, l’été humide qu’on a connu a-t-il entraîné une prolifération des champignons ? « Oui et non. Pour les cèpes ou les bolets, la saison est mauvaise. Il n’y a pas eu assez de chaleur et donc, ils ne sont pas nombreux ou alors ce sont des champignons véreux. Par contre, on trouve en abondance cette année des girolles, des chanterelles, des pieds de mouton ou encore des trompettes de la mort ».
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