Quatre militaires visés par les perquisitions du 3 novembre: ils étaient «soupçonnés d’avoir de la sympathie pour l’extrême droite»


Ils étaient «soupçonnés d’avoir de la sympathie pour l’extrême droite», a-t-elle affirmé en commission de la défense nationale de la Chambre, en citant le Service général du Renseignement et de la Sécurité (SGRS) du département, alors qu’une enquête menée par le parquet fédéral et initiée à la demande expresse du service de renseignement militaire est toujours en cours.
«Un seul militaire» parmi les quatre ayant fait l’objet d’une perquisition disposait d’une habilitation de sécurité, qui lui a été retirée «par mesure conservatoire», a déclaré Mme Dedonder (PS) en présentant, après quelques palabres sur la procédure, sa note de politique générale.
Ces perquisitions, menées le 3 novembre par la police judiciaire fédérale de Charleroi, s’étaient déroulées au sein de trois casernes de l’armée - la base aérienne de Florennes et deux quartiers situés à Saint-Trond (le campus de l’École royale des Sous-Officiers (ERSO) à Saffraanberg) et Heverlee - et au sein de huit domiciles privés.
Aucun lien avec Jurgen Conings
Elles n’étaient, selon la Défense, pas directement liées à l’affaire Jurgen Conings - du nom de ce caporal-chef aux idées d’extrême-droite, membre un temps du Vlaams Belang, qui avait disparu le 17 mai après avoir volé des armes à la caserne de Bourg-Léopold (Limbourg). Il avait finalement été retrouvé mort le 20 juin dans un bois de Dilsen-Stokkem et son décès a été imputé à un suicide.
«Il n’y a pas de place à la Défense pour les extrémistes, les racistes et les sexistes. Je continuerai à mener une politique de tolérance zéro contre toute banalisation d’extrémisme», a prévenu la ministre devant les députés.
Elle a ainsi annoncé son intention d’élargir à l’avenir aux civils recrutés en nombres croissants par la Défense le «screening» de sécurité qui s’applique aux candidats militaires «pour «rendre le système (de vérification ) plus cohérent». «En cas d’avis négatif, l’intéressé ne sera pas engagé», a-t-elle expliqué.
Vérification tous les cinq ans
Une telle vérification par le SGRS s’appliquera également à l’ensemble du personnel - civils et militaires - du département «tous les cinq ans», a ajouté la ministre.
Selon elle, il s’agit de «protéger l’organisation contre des risques venant de l’intérieur» et de répondre à une recommandation formulée par le comité R, l’organe de contrôle des services de renseignement civil (la Sûreté de l’État) et militaire (le SGRS).
La ministre a encore annoncé l’élaboration de «procédures adaptées» pour permettre de prendre plus facilement des mesures» - dont, en ultime ressort, la «fin de l’emploi» - à l’encontre des militaires ou des civils qui ne respecteraient pas les normes et valeurs communes de la Défense.