Patrick Lefevere a donc reporté, sine die, toute idée de prendre sa retraite à laquelle il a pourtant droit. La réussite de sa formation Quick Step, une nouvelle fois en tête de tous les classements en 2021 justifie en partie cette prolongation dans la vie active. L’autre explication est liée aux partenaires: sans la présence du Flandrien, les sponsors sont moins réactifs… Enfin, le patron de la meilleure équipe du monde veut voir Remco Evenepoel au départ d’une saison complète, sans pandémie, sans maladie, sans blessure et à l’issue d’un hiver normal. Nous avons longuement bavardé avec Patrick Lefevere à Charleroi, quelques heures avant son départ pour la Costa Blanca où ses élèves sont en stage.
Dans son bureau, Patrick Lefevere savoure les 66 victoires (record de la saison) de son équipe en 2021! - News/Florian Van Eenoo
Patrick Lefevere, votre équipe a une nouvelle fois dominé tous les classements cette saison. Vous en êtes fier?
Oui, car notre budget ne nous situe pas parmi les cinq premiers du WorldTour. Ce qui permet aux coureurs de rester éveillés et ambitieux, la preuve que l’argent n’explique pas tout. 66 victoires, sans compter les kermesses de Gullegem et le GP Vermac, mais surtout avec 18 coureurs différents et sur tous les terrains, c’est énorme. Ces statistiques sont aussi un gage d’attrait pour les coureurs qui viennent chez nous: ils constatent que tout le monde a sa chance, pas seulement les leaders. Il y a Alaphilippe, Evenepoel, Jakobsen ou Cavendish, bien sûr, mais à l’image d’Asgreen dans les Flandres, Ballerini avant lui au Nieuwsblad, il n’y a aucune priorité, sinon pour le coureur qui est devant.
Vous évoquez un budget derrière des écuries comme Ineos, UAE, Jumbo etc. C’est un sujet qui reste pourtant très opaque en cyclisme. On évoque 40 millions chez Ineos sans le savoir en fait…
Ce n’est pas faux mais chez nous, à quelques centaines d’euros près, nous sommes à 20 millions, ce qui nous met certainement derrière les formations que vous citez.