Manifestations contre les mesures sanitaires: onze personnes ont été arrêtées judiciairement, 91 enquêtes visent des émeutiers présumés


Dimanche, la «Manifestation européenne pour la démocratie» a rassemblé à Bruxelles quelque 50.000 personnes. L’action avait pour but de susciter un débat de société sur les mesures sanitaires décidées pour freiner la propagation du coronavirus.
«Trois suspects mineurs ont été arrêtés. Deux d’entre eux ont été déférés devant un juge de la jeunesse et le troisième a été relaxé après interrogatoire», a indiqué Martin François, substitut du procureur du Roi de Bruxelles et porte-parole, lors d’une conférence de presse mercredi. «Huit suspects majeurs ont également été arrêtés. L’un d’eux a été mis à disposition du parquet de Bruxelles et est cité à comparaître devant le tribunal correctionnel néerlandophone le 17 février. Les sept autres ont été relaxés après audition. Cela ne veut cependant pas dire impunité. L’enquête se poursuit», a-t-il expliqué.
Tim De Wolf, le procureur du Roi de Bruxelles faisant fonction, et Michel Goovaerts, chef de corps de la zone de police Bruxelles-Capitale/Ixelles, étaient également présents à la conférence de presse. Ils ont rappelé la manière de procéder de la police dans le cas d’émeutes qui surviennent en marge d’un événement. «La violence à l’encontre de la police, qui est présente pour assurer la sécurité de tous, ne peut être tolérée», a déclaré Tim De Wolf.
«Les enquêtes concernant des émeutes comme celles-là sont complexes, car la mission prioritaire de la police lorsque des incidents surviennent lors d’un événement est de rétablir l’ordre. C’est pourquoi la police a recours à des arrestations administratives. La seconde mission concerne l’identification des auteurs d’actes de rébellion», a-t-il dit. «Il faut savoir que nous avons des équipes sur place lors de manifestations qui observent et prennent des images», a ajouté Michel Goovaerts. «Le travail est ensuite d’identifier des suspects. C’est un travail difficile».
Enfin, Tim De Wolf a rappelé que des actes de violence commis par les policiers, lors de ce type d’interventions, font aussi partie des priorités du parquet de Bruxelles.
Dimanche, le cortège de la «Manifestation européenne pour la démocratie», rassemblant 50.000 personnes selon la police, s’est élancé depuis la gare du Nord à Bruxelles, pour rejoindre le Cinquantenaire, dans le quartier européen. Immédiatement après la dislocation du cortège, un groupe d’individus violents s’en est pris aux forces de l’ordre.
Notamment, des images filmées au moment des heurts montrent des policiers pris pour cible à la station de métro Mérode. Des individus ont lancé des objets lourds, notamment des poubelles, des barrières nadar et des pavés, dans leur direction. Ils ont aussi bouté le feu à divers objets du mobilier urbain.
Par ailleurs, un habitant de Woluwe-Saint-Lambert a déposé plainte pour des coups portés sur lui par des agents de police, alors qu’il était simplement devant chez lui au moment des heurts. Des images de son interpellation ont circulé, montrant un policier en train de lui donner plusieurs coups de poing alors qu’il est recroquevillé sur le sol. Un autre agent semble lui avoir aussi asséné des coups de matraque au visage.
91 enquêtes
Ce sont 91 enquêtes qui ont été ouvertes jusqu’à présent au sujet d’émeutiers présumés lors des différentes manifestations contre les mesures sanitaires de ces dernières semaines, selon le parquet de Bruxelles. Neuf suspects ont déjà été cités directement devant le tribunal correctionnel, et la chambre du conseil s’apprête à examiner un dixième dossier.
«Nous prenons ces faits très sérieux, mais ce ne sont pas de simples enquêtes», ont déclaré les autorités judiciaire et policière mercredi.
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