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Après sa reprise de «Tous les mêmes» de Stromae, Aud Rey sort son premier EP: «Stromae fait partie des génies de la musique»

Rencontre avec un des nouveaux talents de la scène musicale belge à suivre de près, qui totalise près d’un million de vues sur YouTube.

Il y a quelques mois, vous avez fait sensation en reprenant « Tous les mêmes » de Stromae. Il faut une certaine audace pour s’attaquer au répertoire du maestro !

C’est un concours de circonstance. Au départ, j’ai enregistré quatre chansons inédites, dont j’ai écrit les textes, pour mon EP. J’ai proposé de faire un morceau supplémentaire, en reprenant Stromae. Pour moi, il fait partie des grands génies de la musique. On a tenté ça de manière très spontanée.

Vous avez eu sa bénédiction ?

On lui a envoyé le résultat et il a validé la diffusion. Il a été cool. S’il n’avait pas aimé, il aurait pu ne pas l’accepter. Ça m’a fait plaisir d’avoir son aval.

Ce n’est pas intimidant de s’emparer d’un tel succès et d’y apporter sa touche personnelle ?

Oui, c’est audacieux. On a fait l’essai. J’appréhendais le résultat. Si ça ne donnait pas bien, on ne l’aurait pas sorti. Finalement, le fait que je ne connaissais pas cette chanson si bien que ça et que je ne l’avais pas réécoutée avant de l’enregistrer, ça m’a permis de me la réapproprier. Ma version est différente de la sienne. Les arrangements, l’interprétation… Puis, c’est un texte écrit par un homme et chanté par une femme. Il décrit une dispute dans un couple, avec la femme qui dit ses griefs contre l’homme. Je ne sais pas si c’est féministe, c’est juste réaliste et surtout très bien écrit.

Vous en êtes déjà à 750 000 vues sur YouTube avec cette reprise !

Je suis très contente du retour des gens.

Il s’agit que de l’une des cinq chansons de votre EP, intitulé « Combien de temps ». On y trouve quatre morceaux inédits, qui parlent notamment du temps qui passe. C’est étonnant de la part d’une artiste en devenir…

C’est vrai que le temps qui passe, c’est quelque chose auquel j’ai toujours pensé. Ça a toujours été un sujet d’angoisse, même beaucoup plus jeune. J’aime que les choses soient bien faites car le temps passe, on ne peut pas se tromper. Qu’on soit jeune ou plus âgé, on y pense tous. Ce qui m’a poussé à écrire là-dessus c’est parce que j’ai perdu justement beaucoup de temps dans une période de ma vie qui ne me convenait pas. Alors qu’il faut vivre le présent, accéder au bonheur coûte que coûte et ne pas rester dans une situation qu’on n’aime pas juste parce qu’on a été conditionné par son environnement à ce que ce soit ainsi.

Vous avez cependant été précoce, puisque vous avez écrit vos premiers textes à 12 ans…

J’ai toujours aimé écrire. J’ai eu un prof de français extraordinaire qui m’a donné l’amour des mots et m’a appris à écrire des poèmes. Avec les années, j’ai eu la chance de pouvoir mettre mes mots en musique. J’ai toujours adoré chanter. Mais je n’ai pas toujours eu le courage de le faire. J’ai grandi dans une famille ou on était plutôt médecin. Etre artiste, ce n’était pas bien vu. Donc j’avais ce rêve secret, mais que je n’osais pas essayer de réaliser. J’ai fait des études de droit, j’ai travaillé dans le commerce. Mais finalement, je me suis libérée de cette vie qui ne me correspondait pas pour me consacrer à mes passions qui me rendent heureuse. C’est le fil conducteur des chansons de cet EP : le développement personnel, ne pas se laisser avoir par le temps qui passe. Le clip de « Combien de temps » illustre très bien ça. On me voit enfermée dans un cube. Le bonheur est à portée de main, mais il faut se l’approprier !

Ce n’est pas simple de se lancer dans cette vie d’artiste dans le contexte actuel…

C’est très compliqué lorsqu’on est un artiste en développement. On vous ferme les portes en vous disant que vous n’êtes pas connue et en vous expliquant qu’on attend que vous soyez connue pour travailler avec vous. C’est un cercle vicieux. Mais je n’ai pas le trac. C’est beau de risquer, de tout donner. Quand je fais quelque chose, je le fais à fond. C’est une belle leçon de vie : quand on persévère, ça paye toujours.

Il y a quelques belles collaborations sur le disque…

Oui, j’ai eu la chance de travailler avec Jim Bauer ou encore Paul Ecole (parolier notamment de Christophe Maé). Je suis perfectionniste, ça a permis de bien peaufiner les textes que j’avais écrits. Ils ont su apporter ce qui manquait aux textes pour qu’ils aillent totalement bien avec la musique.

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