EDITO – Stop à la spirale de la violence mortifère


L’assassinat d’un homme politique de tout premier plan reste un événement extrêmement rare, qui reflète toujours la gravité des maux qui touche une société. La mort de l’ex-Premier ministre japonais Shinzo Abe, abattu hier en plein meeting électoral par un ancien militaire frustré par ses décisions, a bouleversé le Japon et le monde.
L’onde de choc provoquée par cet acte insensé et barbare doit nous faire prendre conscience de la montée inexorable de la violence, d’une banalisation criminelle de l’utilisation des armes à feu et du passage à l’acte comme nouvelle forme de contestation.
La multiplication des fusillades aveugles et assassines au cours de ses derniers jours (aux USA, au Danemark, en Norvège et hier au Japon) ne doit sans doute rien au hasard. Et même si les profils des tueurs, leurs motivations et les contextes locaux sont différents, un fil rouge invisible et mortel relie certainement ces drames.
Selon les premiers éléments des enquêtes, l’origine de ces fusillades ne se trouve pas du côté du fanatisme religieux ou du terrorisme politique. Il s’agit plutôt de tueurs solitaires et déséquilibrés, rendus fous par un cocktail mortifère de rancœurs, de frustrations et de haine, qui s’attaquent aux civils ou, comme au Japon, aux représentants politiques. Ces fusillades à répétition nous obligent à revoir la place des armes à feu dans notre société, même si le Japon est l’un des pays ou la législation sur l’achat et la détention d’armes est parmi les plus sévères dans le monde. Mais, il est grand temps que l’on mette un bémol à la violence gratuite qui se répand publiquement, sans limite et sans sanction sur les réseaux sociaux contre les responsables politiques, contre les médias et contre tous ceux qui sont du côté de la solution, tous ceux qui tentent de mettre de la nuance, du bon sens et de l’intelligence dans le débat.
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