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GSM, casque audio: 10% des piétons distraits

Pour la première fois, l’Institut Vias s’est intéressé aux distractions des piétons et des cyclistes, une étude d’observation sur leur utilisation du téléphone portable et du casque audio. Il y a matière à sensibilisation.

Lorsqu’ils prennent part au trafic, des usagers dits faibles, piétons ou cyclistes, ont intérêt à ne pas être distraits. Il suffit de rappeler que 4.734 piétons ont été victimes d’un accident avec lésions corporelles en 2019 (487 blessés graves et 92 décès dans les 30 jours). Les cyclistes ne sont pas mieux lotis : 10.504 ont été dans le cas la même année (931 blessés graves et 94 décès). Depuis 2010, le nombre de victimes parmi les cyclistes a augmenté de 19,8 %.

L’Institut Vias a réalisé la première observation nationale sur l’utilisation du téléphone portable chez piétons et cyclistes. Le port d’un casque audio ou d’écouteurs a aussi été mesuré. La prévalence de la distraction a été mesurée aux carrefours gérés par un feu.

Piétons (plus de 16.000) et cyclistes (près de 6.000) ont été observés à trois carrefours gérés par des feux dans cinq villes de Flandre (Anvers, Bruges, Gand, Hasselt et Louvain), cinq de Wallonie (Charleroi, Liège, Mons, Namur et Wavre) et à douze carrefours à Bruxelles.

Cette étude révèle que le port d’un casque audio ou d’écouteurs et l’utilisation du téléphone sont fréquents parmi ces usagers de la route vulnérables, surtout parmi les piétons : les jeunes sont particulièrement représentés parmi les usagers distraits.

Voyons cela plus en détail. Environ un piéton sur dix (10,8 %) porte un casque audio ou des écouteurs aux carrefours ; plus les hommes (11,9 %) que les femmes (9,6 %… Une différence qui n’est pas notée pour l’utilisation du GSM), surtout les jeunes (12 à 24 ans). Environ un piéton sur dix (11 %) utilise son téléphone au carrefour. Le mode d’utilisation le plus fréquemment observé est l’écriture ou le défilement de l’écran (40,3 %), suivi par la lecture (35,1 %), ce qui signifie que l’usager quitte la route des yeux. À noter que les piétons utilisent deux fois moins leur GSM aux carrefours dotés d’un système visuel de décompte des secondes d’attente.

« Ces deux formes de distractions touchent environ un piéton sur dix », constate Vias. « Un sur deux (52,8 %) utilise son GSM (quasi) tout au long des différentes phases de la traversée du carrefour. »

Parmi les cyclistes, la distraction liée au port d’un casque audio/d’écouteurs est aussi fréquente (10 %) alors que celle liée à l’utilisation du GSM l’est 3 fois moins (2,9 %) par rapport aux piétons.

Au niveau de l’infrastructure routière, l’utilisation du téléphone mobile ne varie pas selon que les cyclistes roulent sur une piste cyclable séparée (2,4 %) ou sur la route (2,2 %). Parmi ceux qui ont utilisé leur téléphone mobile, un cycliste sur trois (36,6 %) l’a utilisé en traversant.

« Les usagers de la route vulnérables professionnels (policiers, facteurs, livreurs…) ont été exclus de l’étude et il n’est pas impossible que cela ait pu contribuer à sous-estimer la prévalence de l’utilisation du téléphone mobile, en particulier parmi les cyclistes livreurs », indique encore Vias.

Fort des résultats, l’Institut recommande, entre autres, d’étendre l’observation à d’autres endroits, par exemple lorsque les usagers se déplacent sur le trottoir (sachant que celui-ci n’est plus réservé aux piétons) ou de l’étendre à d’autres usagers vulnérables, par exemple, les trottinettes et donc aux usagers vulnérables professionnels.

« Nous plaidons pour des campagnes de sensibilisation afin d’attirer l’attention sur les risques. La mise en place de contrôles par la police pourrait favoriser la prise de conscience », conclut Vias.

Didier Swysen

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