La sauce Mazzù tarde à prendre à Anderlecht


Avant de partager l’enjeu en Conference League sur la pelouse de Bucarest, Felice Mazzù s’était fendu d’une phrase criante de vérité. « Ce sera une rencontre compliquée, comme c’est chaque fois le cas en Europe et, il faut bien le dire, de manière systématique depuis plusieurs semaines ».
Le discours ne souffre d’aucune équivoque. Anderlecht a beau écarter le mot crise de son vocabulaire, il traverse une période de turbulences qui ne convient pas à son rang. 10 unités prises sur les 24 disponibles depuis l’ouverture du championnat, c’est trop peu, surtout quand le calendrier n’a pas encore offert de véritable affiche contre Bruges, l’Antwerp ou le Standard.
Les points perdus l’ont donc été dans des rencontres à la portée des Bruxellois, de quoi confirmer que la sauce made in Mazzù tarde à prendre. Les ingrédients sont là, les épices aussi mais il manque ce liant permettant d’amener l’onctuosité que les supporters réclament de manière de plus en plus véhémente.
Mazzù, le rassembleur
Que manque-t-il à ce Sporting pour enfin régaler ses fans ? Une victoire probante, avec des buts et des combinaisons léchées. Un succès avec la manière, pour prendre confiance et se lâcher de façon plus naturelle.
Quand un Lior Refaelov est contraint de descendre trop bas dans le jeu, il ne rayonne pas et doit effectuer des tâches défensives qui n’ont jamais collé avec son profil. Quand un Fabio Silva s’évertue à produire de nombreuses courses inutiles, voire dans le vide, c’est le meilleur moyen de le voir perdre l’influx dont il a besoin dans les moments clefs, à savoir lors de ses incursions dans le rectangle. Quand un Wesley Hoedt se retrouve à endosser un costume de patron qui le coince plus qu’il ne lui sied, ses actions défensives manquent de justesse car elles sont abordées avec incertitude.
C’est dans ces moments-là que le côté rassembleur de Felice Mazzù peut sortir ses couleurs de leur torpeur. Lui qui a toujours été encensé pour sa bonhomie dans le vestiaire ainsi que sa vision paternaliste des relations, lui permettant de demander à peu près tout à ses troupes. Celles qui vont devoir prendre Courtrai à la gorge, pour ne pas le laisser prendre confiance et s’installer dans des débats, certes disproportionnés sur le papier, mais qui s’annoncent disputés car le vestiaire d’Adnan Custovic peut se targuer d’un élément qui fait défaut chez les Mauves : l’insouciance.
Qui oserait croire qu’un Didier Lamkel Ze réfléchit à deux fois avant de frapper ? Qui peut se targuer d’avoir déjà vu Faïz Selemani se figer dans une peur de mal faire ? Personne et c’est en cela que les deux offensifs se veulent aussi déroutants qu’imprévisibles.
Pour relancer une machine qui connaît de sérieux ratés dans sa ligne médiane et sa manière de presser, Anderlecht doit impérativement oublier le contexte actuel et se concentrer sur ce qu’il fait normalement de mieux, à savoir prendre du plaisir balle au pied.
Commentaires
Vous souhaitez interagir sur cet article ?
Se connecterConnectez-vous et publiez votre commentaire.
Pas encore de compte ? Je crée mon compte
0 Commentaire
Souhaitez-vous recevoir davantage d'informations ou bénéficier d'une assistance technique ? Consultez nos explications ici