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«Les enfants des autres»: Virginie Efira, touchante belle-mère

Dans « Les enfants des autres », l’actrice belge incarne avec un mélange de force et de fragilité une quadragénaire qui rêve de maternité et s’attache à la fille de son nouveau compagnon…

Le cinéma a tendance à montrer la belle-mère comme une marâtre ou une simple figurante. Ici, elle est une héroïne aimante. Un élément qui vous a plu ?

« Oui, mais cela allait plus loin que cela. Je l’ai ressenti dès la lecture du scénario. Bien sûr, il y a des connexions personnelles entre le personnage et moi : comme elle, j’ai été une belle-mère, j’ai connu le rejet amoureux. Je sais aussi ce que cela fait d’avoir un âge où la fertilité pose question… Mais ce qui m’a plu, c’est le rapport au monde du personnage, sa sensibilité, la zone d’effacement dans laquelle elle évolue. Et ça, cela m’a émue. »

Le film met en scène un couple mixte, sans jamais mettre cela en avant, comme pour montrer que c’est entré dans la société…

« Oui, je m’en suis rendu compte aussi en le voyant. Le cinéma évolue parfois avec un peu de retard par rapport à la société. Il y a encore une dizaine d’années, cela aurait été le sujet du film. Ici, Rachel est juive, Ali est arabe… et on s’en fout, le sujet est ailleurs. C’est comme faire un film axé uniquement sur une différence d’âge entre deux amants, c’est devenu complètement dépassé ! Et c’est une autre chose que j’aime chez la réalisatrice, Rebecca Zlotowski : elle aborde des sujets de société, politiques, mais sans faire de la politique proprement dit. Elle joue sur les petites touches. J’aime aussi cette scène où mon personnage regarde son amant nu sous la douche. D’ordinaire, c’est plus souvent l’homme qui mate sa compagne nue dans son bain (rires). Ce sont des détails, mais ils sont importants, car il ne s’agit pas de remplir un cahier de charges des trucs politiquement corrects à placer dans le film, cela s’intègre parfaitement dans le récit et sa modernité. »

Vous enchaînez depuis plusieurs années les rôles forts de femmes souvent modernes, contemporaines. Est-ce une coïncidence ou une volonté ?

« Je ne sais pas. Je ne sollicite jamais les réalisateurs, j’attends qu’ils viennent vers moi. Et j’attends parfois longtemps (rires). Quand on fait appel à moi, j’imagine que c’est parce qu’on a senti chez moi des qualités qui colleront aux personnages. Et c’est vrai que ces dernières années, j’ai incarné surtout des femmes modernes, même Benedetta, qui était tout à fait hors de son époque, voire carrément contemporaine. Il se fait aussi que j’ai beaucoup tourné avec des réalisatrices – Justine Triet, Alice Wincour (« Revoir Paris », à l’affiche également), et ici Rebecca – qui sont des femmes de ma génération et qui posent leur récit dans notre époque. Cela me permet aussi de me servir de ma propre matière… »

Vous vous inspirez souvent de ce que vous avez vécu ?

« Quand le rôle le nécessite, je plonge dans les sentiments que j’ai connus ou en tout cas, effleurés. Il m’arrive même de coller mentalement sur mes partenaires le visage de quelqu’un que je connais ou que j’ai connu, cela me permet de mieux comprendre, de tisser un lien. Cela me permet parfois d’exorciser d’ailleurs de mauvais souvenirs. Mais il m’arrive aussi de jouer des choses que je n’ai pas vécues, et heureusement ! »

Votre prochain projet, c’est une série pour Disney plus…

« Oui, je suis en plein tournage de la série ‘Tout va bien’, produite par Éric Rochant, une série étonnamment drôle alors que cela parle d’une famille touchée de plein fouet par la maladie d’un enfant ! Pour le coup, j’y joue une femme qui déteste l’ex-femme de son mari, mais bon, c’est une chieuse ; en fait, ce sont toutes les deux des chieuses (rires). J’ai beaucoup aimé le scénario et le fait de faire se côtoyer le drame et la légèreté, c’est juste, c’est drôle et émouvant… Vous verrez ! »

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