Avec la sortie du nucléaire, faudra-t-il craindre un black-out en Belgique? «Presque aucune chance qu’on se trouve un jour complètement dans le noir»


Cet été, un accord avec Engie a pourtant été trouvé afin que Tihange 3 et Doel 4, les plus jeunes réacteurs, soient opérationnels pour l’hiver 2026-27.
Et ce pendant dix ans. Ce qui nous permettrait de conserver une capacité de production nucléaire de 2 gigawatts à côté de la production qui devra donc se faire autrement, au départ d’énergies alternatives. Pourra-t-on éviter le spectre d’un black-out que tout le monde craint de connaître un jour ? « Oui », répond le porte-parole d’Elia, Jean Fassiaux. « Elia », c’est le gestionnaire du réseau de transport de l’électricité en Belgique. « Nous entretenons en permanence des discussions avec le gouvernement au sujet de l’approvisionnement en électricité ».
Il rappelle que le mécanisme CRM a été créé. Ce mécanisme de rémunération de la capacité sur le marché belge est l’une des mesures de la stratégie énergétique mise en place par les autorités fédérales. Cette stratégie prévoit de nouvelles mesures qui garantissent la sécurité d’approvisionnement du pays à long terme. « Une première enchère a eu lieu à J-4 ans. La deuxième aura lieu à J-1 an, en 2024 ».
« Le risque 0 n’existe pas »
Lors de la première enchère, deux projets ont été retenus. Ils concernent la création d’une centrale à gaz aux Awirs et d’une autre à Seraing qui a remplacé Vilvorde. « La deuxième enchère portera sur des investissements moins lourds, qui prennent moins de temps à réaliser ». Elle aura trait au système de stockage des batteries, notamment. « Nous sommes évidemment conscients qu’il s’agit d’un fameux pari. Aujourd’hui, le nucléaire représente entre 40 et 50 % de la production électrique mais nous n’aurons pas de black-out », poursuit le porte-parole d’Elia.
La capacité maximale à assurer en Belgique ? « Elle est de 13 MWh à un moment donné. Cela vaut pour les journées d’hiver, aux heures de pointe, entre 7 et 9h le matin et 18 et 20h le soir. Il n’y a jamais eu de black-out en Belgique. Même il y a trois hivers, quand un seul des sept réacteurs fonctionnait à cause de problèmes de maintenance et de fissures. Nous avions trouvé une solution ».
Il n’avait même pas fallu mettre en place un système de délestage, où on aurait coupé l’électricité à tel ou tel endroit pour soulager le réseau. « Même ça, il n’y en a jamais eu Belgique. Il n’y a pratiquement aucune chance qu’on se trouve un jour complètement dans le noir ».
Sauf… si un pays ou une organisation décide de s’attaquer à toutes nos unités de production en même temps. « Le risque zéro n’existe pas... »