«Nous ne pourrons pas aider tout le monde cet hiver»: la Croix-Rouge tire la sonnette d’alarme… les demandes d’aide alimentaires explosent à Bruxelles et en Brabant wallon


La crise énergétique qui impacte le budget des ménages, couplée à l’inflation galopante de ces derniers mois, amplifie les besoins d’aide alimentaire pour de nombreuses familles. De plus en plus, il devient impossible pour certains d’à la fois se chauffer, se nourrir, se soigner, se loger ou s’habiller. En cette avant-veille de journée Mondiale de l’Alimentation (le 16 octobre), la Croix-Rouge de Belgique lance un cri d’alarme : « Si la tendance se poursuit, nous ne pourrons hélas pas aider tout le monde cet hiver… »
Depuis 2020 et la crise du Covid, la Croix-Rouge vient en aide à un nombre croissant de personnes (+30 %), et cela ne fait que s’accentuer. En 2021, 19,3 % de la population, soit 2,2 millions de Belges, étaient menacés de pauvreté, avec la perspective d’une augmentation en 2022. À Bruxelles, ces taux peuvent aller jusqu’à 34,9 % ! Partout en Belgique, les équipes de la Croix-Rouge s’attendent à ce que les chiffres de l’an dernier soient dépassés.
Au cœur d’une épicerie
En Brabant wallon, dans l’épicerie sociale de Jodoigne, cette prévision se confirme déjà largement… Sur les six premiers mois de cette année, l’équipe a distribué un total de 1.749 colis alimentaires, soit une hausse de 20 % en comparaison avec 2021 ! Et ce constat est identique dans les autres provinces wallonnes.
« Je suis seule et en arrêt maladie », confie Sandra, 31 ans. « Au début, je ne savais pas que j’avais droit à toutes ces aides, donc j’ai vidé mes comptes. Pour finir, j’ai dû aller au CPAS et ils m’ont redirigée dans l’épicerie sociale de Court-Saint-Étienne. Cela a été très dur de venir au début mais les volontaires m’ont mise à l’aise. Cela fait six mois que je viens toutes les deux semaines ici. Ce qui est surtout très chouette ce sont les légumes et les fruits. Il y a toujours des produits frais aussi, des yaourts, de la viande, des plats préparés, des salades et puis tous les produits secs et d’entretien. Si je n’avais pas cette aide, ça serait plus difficile d’acheter des produits frais. J’ai retrouvé le goût de cuisiner et en plus on reçoit parfois des produits un peu personnalisés car les volontaires connaissent nos goûts. »
Récupérer et distribuer
Pour parvenir à combler cette demande, les entités locales de la Croix-Rouge se chargent de récupérer des invendus alimentaires dans des supermarchés afin de les distribuer dans les épiceries sociales et dans les points de distribution. Une plateforme nommée Soli-Food permet également de rationaliser les achats dans les grandes surfaces, de faire des économies significatives et d’offrir un service de livraison gratuit. Les prix sont 20 à 25 % moins chers qu’en magasin. Et enfin, autre soutien : les denrées non périssables du Fonds Européen d’Aide aux plus Démunis qui en distribue gratuitement et dans un volume important.
Au total, en Belgique, 47 lieux de distribution de vivres alimentaires existent et 47 épiceries sociales proposent un large choix de denrées. Les clients y choisissent ce qu’ils souhaitent et ne paient que 50 % du prix d’achat, la différence étant prise en charge par la Croix-Rouge.
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