La ministre de l’Energie, Tinne Van der Straeten, annonce travailler «sur des pistes réalistes» concernant la prolongation du nucléaire


«Je travaille sur des pistes réalistes. En ce qui concerne le nucléaire, c’est Doel 4 et Tihange 3, les deux centrales les plus robustes. Pour les autres centrales, il y a eu des remarques du régulateur de la sécurité, l’AFCN. Je ne vais pas perdre mon temps non plus avec des pistes qui ne sont pas faisables», a ajouté Mme Van der Straeten (Groen).
Dans le cadre de ses discussions budgétaires, le gouvernement fédéral a confié à Elia et à la Commission de Régulation de l’Electricité et du Gaz (CREG) le soin d’analyser toutes les «options supplémentaires» pour renforcer - si nécessaire - la sécurité d’approvisionnement du pays jusqu’en 2030. Parmi ces options, figure le nucléaire. Aux yeux du MR, du CD&V et de l’Open Vld, cela signifie que plus de deux réacteurs pourraient être maintenus après 2025.
«La sécurité d’approvisionnement vient en premier lieu et, pour cela, aucune source n’est exclue», a confirmé vendredi la ministre.
A l’entendre, la prolongation d’autres réacteurs que ceux de Doel 4 et Tihange 3 négociée actuellement paraît pour le moins compliquée. L’Agence fédérale de Contrôle nucléaire (AFCN) a rappelé mardi à la Chambre qu’une «long term operation» (LTO, dans ce cas une prolongation) requérait «des années de préparation».
Récemment, l’Agence s’est montrée très critique à propos de la demande de la ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden (CD&V), de reporter certains travaux à Doel 3, premier réacteur à avoir été arrêté, et a répondu négativement à la demande de report de deux mois de l’arrêt de Tihange 2, prévu en février. Qui plus est, ces deux installations ont fait parler d’elles sous la législature précédente en raison des «microbulles» ou «microfissures» constatées sur leur cuve. Quant aux réacteurs de Doel 1 et 2 et Tihange 1, comme ils sont de conception ancienne, une LTO nécessiterait un «effort énorme», selon l’AFCN.
Mme Van der Straeten s’est montrée discrète sur les négociations en cours avec Engie. L’issue est attendue à la fin de l’année. «Il y a vraiment urgence car on compte sur ces deux réacteurs pour l’hiver 2026-2027», a souligné la ministre.
Un accord demeure l’"option préférentielle» mais, dans la majorité, en une semaine, le président du PS, Paul Magnette, et celui de l’Open Vld, Egbert Lachaert, ont averti que le groupe énergétique pouvait aussi être contraint à exécuter les plans décidés par l’autorité publique.
Au parlement, plusieurs propositions de loi visant une prolongation d’un nombre accru de réacteurs ont été déposées: notamment par la N-VA dans l’opposition et le MR dans la majorité. Interrogée vendredi sur les ondes de La Première, l’ex-ministre de l’Energie, Marie-Christine Marghem (MR), a annoncé qu’elle soumettrait son texte à la signature de tous les autres partis si le gouvernement n’avait pas pris de mesures concrètes dans le cadre de ses négociations avec Engie, n’excluant pas dès lors de constituer une majorité alternative.
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