EDITO – «Attentats» contre des œuvres d’art: le sommet de la bêtise...

Balancer de la soupe à la tomate ou de la purée sur des œuvres d’art pour faire avancer la cause climatique. C’est la nouvelle stratégie utilisée par des groupuscules de jeunes activistes écologistes, pour sensibiliser l’opinion publique. Et c’est sans doute l’un des plus mauvais services que l’on pouvait rendre à la planète.

Commençons par le symbole choisi par les militants de « Last generation » dénoncer l’inertie des dirigeants de ce monde face à l’accélération du réchauffement climatique : des tableaux de grands maîtres de l’Histoire de l’art, comme Vincent Van Gogh et Claude Monet, exposés dans les musées les plus prestigieux du monde.

Il faut croire que chez ces jeunes révoltés, les chefs-d’œuvre issus du génie humain symbolisent plus que tout autre chose l’ordre établi, la domination, l’exploitation des ressources de la Terre et, pour tout dire, la cause principale des dérèglements de nos écosystèmes. On atteint là des sommets au niveau de la bêtise et du manque de culture. Van Gogh et Monet ne sont évidemment pour rien dans le réchauffement climatique. Et l’art, notamment chez ces deux artistes, a le plus souvent été un instrument de liberté, de contestation de l’ordre établi, d’émancipation et de rébellion Que des jeunes s’en prennent aussi stupidement à des toiles, juste pour faire le buzz, en dit long sur l’appauvrissement culturel de notre société.

Que ces œuvres soient protégées par des vitres ne change rien au problème : on se trompe clairement de cible et on risque, par la banalisation du geste, de déplorer un jour un accident bien réel. Laissons le vandalisme aux obscurantistes, dialoguons et défendons la planète avec des arguments pertinents, capables de mobiliser le plus grand nombre.