Si la politique et le conseil communal sont censés représenter la population de Verviers, lors des débats concernant la taxe parking, il n’y avait pas tant d’opposition ce lundi soir au conseil communal de Verviers. Pour des raisons diverses – Ecolo aime bien l’idée de prime si le parking devient perméable et le PTB trouve la taxe très juste –, personne n’y est radicalement contre.

Et pourtant une opposition à cette redevance il y en a dans Verviers. Quand on sonne à l’UCM, l’Union des Classes Moyennes, on se demande si les responsables n’auraient pas préféré avoir la mérule dans leurs bâtiments…

Pour rappel, il s’agit de taxer les grands parkings. L’objectif officiel est qu’il n’y ait pas de concurrence déloyale envers les commerces de l’hyper-centre de Verviers qui n’ont pas droit à un grand parking et qui doivent composer avec les places payantes sur place. L’objectif officieux est de récupérer de l’argent puisque Verviers est au bord de la banqueroute.

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Pourquoi l’Union des Classes Moyennes ne voit pas d ’ un bon œil cette taxe ? Simplement car il s’agit d’un nouveau coup de massue pour les commerçants selon Philippe Lagasse de Locht, le président. « C’est comme si un patient sortait de l’hôpital et qu’on lui donnait un coup sur la tête. Il me semble qu’il y a suffisamment de taxes à Verviers. »

Philippe Lagasse de Locht estime que ça n’a pas de sens d’aller chercher de l’argent sur le dos des commerces qui sont gérés pour la plupart par des indépendants. « On est en plus une ville ou tout le monde a été touché par les inondations. Même ceux qui ne l’étaient pas ont aidé d’une manière ou d’une autre. » Philippe Lagasse de Locht et Jean Jungling promettent une « apocalypse nucléaire ».

Déjà, la nouvelle taxe sera attaquée, c’est absolument certain. « On va reprendre nos arguments de la fois précédente, mais on sera moins clément cette fois », menace Philippe Lagasse de Locht. « On n’attendra pas un an pour que la ville rembourse la taxe quand on aura gagné en justice. La dernière fois, au bout d’un an, on avait dit à l’échevin des Finances que si la ville ne remboursait pas dans la semaine, on enverrait les huissiers. Ici, quand ils perdront, la ville rembourse directement ou c’est les huissiers. »

Jean Jungling, le président de l’observatoire du commerce, est de son côté assez déçu qu’on lui ait promis que la taxe ne reviendrait pas, ce qui n’est pas le cas. « Plusieurs me l’avaient assuré dans le blanc des yeux. On s’en souviendra lors de la campagne qui va arriver. » Jean Jungling pense qu’il est bien beau de faire les marchés et de dire que l’on soutient les commerces mais que dans les faits, il doit y avoir un impact. « Ici, la ville est vraiment à côté de la plaque. Pour moi, cette taxe doit être changée. Elle ne peut pas rester comme elle est. »

Confiance

De son côté, Alexandre Loffet, l’échevin des Finances et bourgmestre faisant fonction est relativement confiant dans le fait que la taxe puisse résister à la future attaque. « Quand on discute avec certains, on a l’impression que c’est une spécificité de Verviers qu’on vient d’inventer. On s’est basé sur ce qui existe ailleurs. Et presque toutes les grandes villes en ont une. Mais si on repasse le règlement c’est qu’on croit qu’il tient la route. »

« C’est du bluff », lui répond Philippe Lagasse de Locht. « Ils ne savent pas plus que nous si elle va sauter. Mais nous, on a les moyens de nos ambitions. »