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Schaerbeek plie mais ne rompt pas: le plan Good Move est suspendu temporairement à la Cage aux Ours

Comme dans plusieurs communes, le plan Good Move reçoit de vives oppositions à Schaerbeek. Ne se sentant ni consultés ni écoutés, de nombreux habitants ont manifesté leur colère. Finalement, la commune suspend la dernière phase jusqu’en mars 2023.

Il aura fallu deux conseils communaux mouvementés et deux rassemblements pour que Schaerbeek fasse un pas de côté. La mise en place du plan Good Move ne convainc pas de nombreux Schaerbeekois qui l’ont fait savoir haut et fort dernièrement. Mardi soir, ils ont une nouvelle fois retiré les panneaux de signalisation et les poteaux installés place du Pavillon et place Stephenson pour les déposer devant la maison communale.

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À la maison communale.
À la maison communale. - Belga

Une délégation du Collège menée par Frédéric Nimal (DéFI) qui assure l’interim en l’absence de la bourgmestre f.f. Cécile Jodogne (DéFI), le premier échevin Vincent Vanhalewyn (Ecolo) et l’échevine de la Mobilité Adelheid Byttebier (Groen) ainsi que Marc Weber, chef de cabinet de Cécile Jodogne ont reçu quelques représentants des opposants.

« Nous n’avons jamais refusé une rencontre ou une réunion avec les habitants. Lundi, la manifestation était spontanée et non annoncée. Mardi, nous avons convenu avec les organisateurs de symboliquement retirer les dispositifs », réagit l’élu Ecolo.

« Pas enterrer le projet »

Finalement, toute la troisième phase du plan Good Move est suspendue jusque mars 2023 et des négociations seront organisées tant avec les opposants qu’avec ceux qui soutiennent le plan pour « restaurer la sérénité et la sécurité ». « Les gens que nous avons reçus n’ont pas dit qu’ils étaient contre le plan Good Move. Ils demandaient des améliorations et voulaient y être associés. On va réunir tous les habitants, ceux qui se plaignent, ceux qui sont contents et ceux qui n’ont pas d’avis pour trouver ensemble un nouveau plan de circulation. Il faut trouver un compromis entre lutter contre le trafic de transit et l’insécurité tout en évitant ce sentiment d’enfermement dans le quartier », déclare Vincent Vanhalewyn. « Notre volonté n’est pas d’enterrer le projet. Les autres sous-mailles resteront en place et fonctionnent. Un processus d’évaluation, un comptage, est en cours. »

Le collège se réunira mardi prochain pour confirmer les décisions. «   L’opposition va envoyer un courrier pour exiger la présence des chefs de groupes des partis lors de ces réunions. Il faudra rester vigilant à la composition du groupe des négociateurs   », commente le conseiller communal Georges Verzin (Libéral indépendant) qui précise que la majorité voulait au départ juste supprimer le verrou place du Pavillon.

Si Les Engagés 1030 saluent la marche arrière, ils parlent tout de même d’échec. « La contestation était largement prévisible et annoncée… Elle a bien eu lieu et a acculé la majorité à (enfin !) changer ses plans. Gouverner, c’est prévoir (et anticiper) : la majorité a encore failli ! Cette majorité ne sera finalement parvenue qu'à polariser un peu plus les citoyens schaerbeekois... Quel échec cinglant tant pour la mobilité que pour la cohésion sociale ! », assène Cédric Mahieu. Le PTB regrette aussi le temps de réaction. «   Il est dommage d’avoir attendu de si grandes tensions avant de réagir, alors que tous les signaux étaient au rouge depuis des mois   », renchérit Leïla Lahssaini.

Plan de stationnement

Cette petite victoire suffit à peine à apaiser les tensions. Les « Schaerbeekois en colère » réclament l’annulation complète du plan Good Move (dans les trois « mailles apaisées » quartier Azalées, Royale Sainte-Marie et Cage aux Ours) ainsi que la suppression du nouveau plan de stationnement. « Il faut malheureusement faire du bruit pour que cela fonctionne et que ça bouge », constate Quentin qui vit du côté du boulevard Lambermont. « Les décisions ont été prises en stoemelings. On rend la vie impossible à tout le monde sous prétexte de faire notre bonheur malgré nous. »

«   C’est un premier pas mais c’est loin d’être terminé. Suspendre ne veut pas dire annuler. Ils ont fait un repli stratégique car les habitants étaient 200 la première fois puis 500 au deuxième rassemblement. La majorité a pris peur car si elle remettait les potelets, les gens auraient été 1.000 dans la rue   », analyse Georges Verzin.

Les panneaux ont été enlevés.
Les panneaux ont été enlevés. - Belga

«   Nous demandons le retrait complet du plan et le démarrage d’une véritable consultation. La population a été ignorée. Quand les manifestants scandent «   La commune, c’est nous   », ils ont raison   », ajoute la conseillère libérale Angelina Chan.

Lors du second rassemblement « pacifique », assurent les manifestants, deux policiers et un pompier ont été blessés. «Le bilan est de deux policiers légèrement blessés et neuf arrestations, dont trois judiciaires et trois administratives», a expliqué le chef de la police de Bruxelles-Nord, Olivier Slosse à Belga. Alors que les hommes du feu intervenaient pour éteindre un incendie sur place, un pompier a reçu un œuf dans l’œil. « Les collègues sont invités à déposer plainte auprès de la juridiction compétente et la direction générale du Siamu se joindra à la plainte et se portera, le cas échéant, partie civile », a déclaré Walter Derieuw, porte-parole des pompiers de Bruxelles.

Good Move: les événements à Schaerbeek «intolérables», selon la ministre bruxelloise de la Mobilité Elke Van den Brandt

La ministre bruxelloise en charge de la Mobilité, Elke Van den Brandt (Groen), a réagi mercredi avec consternation aux événements de la veille à Schaerbeek, commune secouée par des actions protestations contre le plan de circulation Good Move.

« On ne peut tolérer ce qui s’est passé hier à Schaerbeek », indique-t-elle en matinée au micro de la VRT, sur Radio 1 (émission De Ochtend). « C’est une forme de vandalisme qui ne peut être légitimée », ajoute-t-elle.

Mardi soir, une manifestation de citoyens était organisée contre la dernière étape du plan Good Move mise en œuvre lundi. Il y a eu quelques dérapages et deux policiers et un pompier ont été blessés en intervention.

Les autorités locales ont décidé, pour calmer le jeu, de « geler » la mise en œuvre du plan pour quelques mois, pour donner du temps à des échanges entre « pro- et anti-Good Move », selon les explications du premier échevin Vincent Vanhalewyn.

La ministre bruxelloise Van den Brandt regrette surtout les gestes violents, mercredi. « Les citoyens ont des préoccupations. Mais cela ne peut justifier aucune violence. On ne peut accepter que des groupes abusent d’un mécontentement légitime pour utiliser de la violence », ajoute-t-elle, appelant à ne pas « attiser » les mécontentements.

La ministre Groen estime qu’il y a eu un réel travail d’information de la population sur le plan de circulation, « auquel on a travaillé plus de deux ans ». « On ne peut que conclure qu’il faut encore plus ».

PTB

Françoise De Smedt, conteste le lien établi plus tôt dans la journée par la ministre de la Mobilité E. Van den Brandt (Groen) entre les faits de violence observés mardi soir dans le quartier de la Cage aux Ours à Schaerbeek et la formation politique.

« Les violences contre les services de secours doivent être condamnées sans hésitation. Le lien que fait la ministre entre ces faits et le PTB est inacceptable », a notamment dit la cheffe de file du PTB au parlement bruxellois.

Pour celle-ci, cela ne doit pas empêcher le gouvernement bruxellois d’entendre la colère large qui s’exprime par ailleurs contre son Good Move. « Oui Bruxelles doit changer, oui le trafic doit diminuer, mais cela doit se faire avec et pour les habitants. Pas contre eux », a-t-elle ajouté.

Pour Mme De Smedt, le manque d’information et de consultation de la population est « flagrant ». À Anderlecht ou à Schaerbeek, l’essentiel a été fait par des réunions Zoom, parfois avec seulement 19 participants comme à Cureghem. « On ne peut pas sérieusement appeler cela une consultation ».

La ministre bruxelloise de la Mobilité a reproché au cours de l’émission « De Ochtend » à des représentants politiques du PTB mais aussi du MR (NDLR : dont certains étaient présents sur place) de « semer la pagaille ».

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