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Gare de Mons: il y a bien eu des lacunes dans la désignation de l’architecte, voici tous les détails du rapport de la Cour des comptes

La Cour des comptes a publié son rapport concernant la gare de Mons. Le constat est clair : il y a bien eu des lacunes dans la désignation du lauréat du concours d’architecture.

Le chantier d’envergure de la gare de Mons, qui se chiffre à près de 332 millions d’euros, subit toujours de lourds retards. Éventé dans Le Soir il y a un mois, le rapport de la cour des comptes publié ce jeudi confirme des lacunes dans la désignation du lauréat du concours d’architecture.

Partie en 2004 d’un avant-projet à 60,44 millions d’euros (une passerelle au-dessus des voies avec le maintien de l’ancienne gare), sa conception a abouti en 2011 à un avant-projet bien plus ambitieux à 222,84 millions d’euros, avec la construction d’une nouvelle gare passerelle multimodale et parkings souterrains sur base, comme à Liège, d’un projet du célèbre architecte hispano-suisse Santiago Calatrava.

« Entachée de certaines lacunes »

À cet égard, « la désignation du lauréat du concours d’architecture a été entachée de certaines lacunes en termes de transparence, d’égalité et de mise en concurrence », pointe la Cour des comptes. Tous les candidats n’ont pas eu accès aux mêmes informations que le bureau Santiago Calatrava LLC, notamment celles relatives aux concepts architecturaux et esthétiques souhaités.

Concernant les délais et le budget, la mise en œuvre du projet a connu de sérieux incidents d’exécution, principalement liés à la faillite du soumissionnaire en charge de la construction de la structure métallique de la gare passerelle, ce qui a eu un impact sur le budget et le planning, note la Cour.

Pas assez documenté ?

Elle juge que les modifications du budget en cours de travaux auraient dû faire l’objet d’une documentation plus systématique permettant de justifier les décisions qui ont eu un impact important sur le coût final du projet. Ce coût s’établissait à 331,71 millions d’euros à prix courant 2021 (c’est-à-dire en tenant compte de l’inflation), ce qui équivaut à 289,94 millions d’euros à prix constant 2010, soit une augmentation de 67,10 millions d’euros à prix constant.

Mais quant aux marchés conclus pour l’exécution du projet, « l’essentiel d’entre eux respecte la législation applicable », ajoute-t-elle.

La Cour déplore que le SPF Transports ne dispose pas d’outils de pilotage des performances des investissements financés par la dotation aux sociétés ferroviaires. Pour les grands projets d’investissement comme la gare de Mons, elle estime que l’utilisation d’indicateurs de performance centrés sur le respect des estimations initiales et sur les délais peut être utile au suivi.

Gare de Mons: la patronne de la SNCB, Sophie Dutordoir, veut voir la fin des travaux le plus vite possible!

Interrogée sur le chantier de la gare de Mons, qui met la patience des navetteurs à rude épreuve, la CEO de l’entreprise publique a indiqué qu’elle souhaite voir le bout des travaux « asap », le plus vite possible, c’est-à-dire fin 2023.

« Mons aura une belle gare, d’une qualité architecturale certaine, tout comme Liège et je ne vais certainement pas arrêter le chantier pour cause budgétaire », a-t-elle ajouté, mais il convient de rappeler qu’à l’avenir « chaque euro public devra être dépensé de façon réfléchie ».

Sophie Dutordoir.
Sophie Dutordoir. - PhotoNews

Sophie Dutordoir travaille, depuis 2017, à la centralisation des projets de gares, à leur standardisation, ainsi qu’à la suppression des différentes filiales attenantes. Une gestion qui devrait porter ses fruits à terme, selon la patronne de la SNCB.

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