EDITO - Le Sauvage, nouvelle victime du wokisme


La Ducasse d’Ath est retirée du Patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco suite à la polémique du Sauvage, ce personnage grimé en noir qui défile sur la Barque des Pêcheurs napolitains. Une tradition folklorique séculaire, tout aussi innocente que celle du père Fouettard, que d’aucuns voudraient également reléguer à jamais aux oubliettes.
Bien sûr, on peut s’interroger sur ce type de folklore, sur la présence de ces personnages dont le visage est maquillé en noir. Car le débat d’idées est essentiel dans toute démocratie digne de ce nom. D’ailleurs, la ville d’Ath avait mis en place une commission citoyenne du folklore dont le but était d’interroger cette présence du Sauvage à la Ducasse. Mais en procédant de la sorte, sans même attendre les résultats de cette commission, l’Unesco annule toute possibilité de débat.
L’Unesco, nouveau cheval de Troie de l’idéologie « woke » ? Pour ceux qui ne sont pas familiers du terme, le « wokisme » est cette tendance venue des États-Unis qui voudrait, dans un monde aseptisé et débarrassé de ses aspects les plus sulfureux, supprimer tout ce qui n’est pas politiquement correct. En Belgique, elle s’exprime par exemple dans la volonté de déboulonner les statues de Léopold II, d’imposer l’écriture inclusive dans les écoles ou d’introduire du racisme... là où il n’y en a pas.
On le voit, la « cancel culture » produit déjà ses effets chez nous. Le wokisme, d’une hypocrite bienveillance, est une menace pour notre culture, notre patrimoine, nos traditions. Il fonctionne en circuit fermé: il alimente lui-même des polémiques créées de toute pièce par lui-même aux seules fins de les satisfaire lui-même, en excluant d’office les idées qui ne correspondent pas à sa doxa. Le wokisme est un totalitarisme. Qui fait hélas de plus en plus d’adeptes.