Pas de parc national chez nous: les Amis de la Fagne se disent «soulagés»!
La décision, attendue depuis que La Meuse Verviers avait révélé que les experts classaient la candidature des Hautes Fagnes dernière, est tombée officiellement ce vendredi 9 décembre : les Hautes Fagnes ne sont pas reconnues comme Parc national.
Une décision qui, a priori, devrait décevoir l’association des Amis de la Fagne, qui milite et agit depuis plus de 80 ans pour protéger la Fagne. Et bien non ! Ils se disent plutôt soulagés !
« Pourtant, nous accueillons cette nouvelle sans amertume et même avec un certain soulagement. Pourquoi cette réaction, direz-vous, vis-à-vis d’un projet à l’élaboration duquel nous avons participé ? », annoncent-ils dans un communiqué.
Ils estiment que les objectifs évoqués et leur mise en œuvre ne correspondaient pas vraiment aux conditions de sauvegarde à long terme des richesses naturelles fagnardes. Et ce, pour deux raisons essentielles, liées aux deux volets principaux du projet : la protection de la nature et le développement touristique.
Déjà au top au niveau naturel
« En matière de protection de la nature, il est difficile de trouver un site mieux sauvegardé que les Hautes Fagnes, qui cumulent tous les statuts possibles en la matière : classement, Réserve Naturelle, Parc Naturel, Site Natura 2000, Site de Grand Intérêt biologique, site diplômé par le Conseil de l’Europe, etc., etc. Conférer aux Hautes Fagnes une étiquette supplémentaire n’aurait pas vraiment été un “plus” pour leur protection et leur gestion, déjà suffisamment et convenablement assurées par les instances en place, même si des améliorations sont évidemment toujours possibles. »
Un risque d’affluence
Au niveau touristique, les Amis avaient peur que le label « Parc National » amène « vers les Hautes Fagnes une foule considérable ne correspondant pas nécessairement au public recherché et qu’il aurait fallu accueillir et canaliser au prix d’infrastructures et de contraintes multiples. Loin de résoudre les problèmes d’affluence que l’on connaît déjà aujourd’hui en certaines circonstances, ce surcroît de célébrité menaçait de les compliquer davantage et d’être en contradiction avec le but affiché d’un “ tourisme doux ” . »
Si les Amis de la Fagne ne condamnent pas la notion de parc national qui a toute son utilité pour sauver des sites manquant de protection, ils estiment donc que les Fagnes n’avaient rien à y gagner. Au contraire, ce label risquait d’entraîner des contraintes administratives selon eux.
Enfin, ils étaient loin d’être sûr que cette reconnaissance allait rapporter des investissements complémentaires.
« Outre le fait que les sommes prévues n’étaient pas mirobolantes, rien ne les garantissait à long terme. »
L’association espère toutefois que tous les efforts effectués pour monter le dossier pourront « susciter un regain de dynamisme, de recherches, de coordination au sein de toutes les instances actives sur le Haut Plateau. »
