«La Cité des Dames», les femmes sans abri prennent la parole à Bruxelles


C’est un concours de circonstances qui incite Marie Avril à réaliser « La Cité des Dames » avec Lénaïc Brulé. Elle constate de nouveaux visages de femmes dans la rue, des « visages pas abîmés ». La Une d’un journal français annonçant la mort d’une femme dans l’indifférence générale chamboule Marie Avril. Alors quand la Fédération Wallonie-Bruxelles lance un appel à projet pour relancer les artistes, elle n’hésite pas. « Je voulais parler de ces femmes sans abri qui subissent le plus de violence dans ce monde et les visibiliser », explique la metteuse en scène.
Petite particularité du spectacle, pas de « vraies » comédiennes sur scène. Sur les planches, ce sont des femmes qui vivent ou ont vécu dans la rue. À travers de l’improvisation guidée, elles partagent leur histoire. « Le spectacle est divisé en quatre phases : la vie d’avant (la plupart avaient une vie stable), le moment de bascule qui montre que personne n’est préservée, la vie de maintenant (la recherche d’appartement, d’emploi) et enfin l’espoir, le rêve, la suite », détaille Marie Avril. « Ce qui est assez marquant, c’est que tous les moments de bascule sont liés à des violences, de la maltraitance : violences conjugales, violences depuis l’enfance ou encore violence par une autre femme…). »
Ateliers
Marie Avril contacte cinq ASBL pour l’aider dans son projet : l’Ilot, Douche Flux, Diogènes, Hobo et le Samu social. Grâce à elles, la metteuse en scène rencontre plusieurs sans-abri. Celles intéressées ont suivi un atelier de théâtre hebdomadaire. Petit à petit, un groupe de 11 femmes a constitué cette troupe originale. « On partait d’elles pour leur donner la parole et les visibiliser. Ce sont elles qui ont voulu parler du sans abrisme », précise Marie Avril.
Très sensible au sans-abrisme sans pour autant avoir l’âme d’une fervente militante, Marie Avril trouve dans « La Cité des Dames » une manière à elle, « en tant qu’artiste, de prendre la parole ».
Une exposition
Parallèlement à la pièce, une exposition invite le public à creuser la problématique du sans-abrisme. Les trois représentations sont accompagnées d’une galerie de portrait de Rocio Alvarez et d’images filmées des ateliers de Eve Duchemin.
La première représentation à lieu le vendredi 16 décembre à 16h à l’Espace Magh (rue du Poinçon, 17 à Bruxelles). Le samedi 17 décembre, la troupe sera à la Maison du Peuple (parvis de Saint-Gilles, 37/39) à 19h. Enfin, le spectacle sera joué à La Tricoterie (rue Theodore Verhaegen, 158 à Saint-Gilles) à 20h30.
Le prix d’entrée est libre et solidaire. Toutes les recettes seront reversées aux femmes qui sont montées sur scène. « On veut varier le public et faire venir ceux qui ne vont pas habituellement au théâtre. Chacun met le montant qu’il veut », termine Marie Avril.
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