EDITO – Voici où se cachent les vrais ennemis de notre démocratie


Sale semaine pour la politique belge. Les frasques du greffier wallon, la complaisance et les avantages financiers des membres du Bureau du parlement qui ont trop souvent fermé les yeux, les démissions à retardement. Et puis, l’énorme scandale autour de la tentative de corruption du Qatar sur plusieurs élus européens, le rôle flou de certains élus belges, les tentatives d’ingérence de plusieurs pays étrangers.
Pour corser le tout, la majorité fédérale continue de se déchirer publiquement sur à peu près tous les sujets : pensions, emploi, asile… Bien sûr, il faut éviter de mélanger tous les sujets. Mais en prenant un peu de hauteur, on se rend compte à quel point notre système démocratique est en train de vaciller face à la répétition de tous ces problèmes. Car aujourd’hui, le centre de gravité de la planète est en train de basculer vers les pays émergents, vers l’Asie, les puissances du Golfe. Et les démocraties parlementaires occidentales semblent bien fragiles et démunies face aux régimes autocratiques. Des sondages récents montrent à quel point une partie de l’opinion publique, notamment les plus jeunes, semble de plus en plus séduite par l’idée de l’homme fort, de l’homme providentiel. Inquiétant.
Ne nous voilons pas la face, nos démocraties sont attaquées et menacées par ces régimes autoritaires. Si l’Europe veut sauver ses valeurs et son rôle de moteur dans le monde, il est grand temps de réagir et de réécrire les règles pour protéger nos pays des dérives, de la corruption et de l’influence néfaste des extrémistes de tout poil. Et surtout, il faut éviter de faire comme l’idiot qui regarde le doigt quand le sage montre la lune. Aujourd’hui, l’ennemi ne se trouve pas au sein de la majorité fédérale, mais bien à l’extérieur, du côté de ceux qui espèrent profiter des erreurs à répétition de notre classe politique pour l’affaiblir et la mettre à genoux.